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Début 2022, un album complet de 1ère édition a été adjugé près de 40.000 €. Aux États-Unis, un Pikachu Illustrator de 1998 a atteint 900.000 dollars.
Il n'est pas si courant de voir un nouveau marché émerger, encore moins d'en être à l'origine. C'est le cas de Maître Léonard Pomez, précurseur des ventes aux enchères de Pokémon en France. Le commissaire-priseur de Troyes se souvient : « En juin 2021, j'ai reçu l'appel d'un collectionneur qui souhaitait se séparer de sa collection de cartes. Je n'étais pas le premier commissaire-priseur à lui répondre, mais j'ai été le premier à l'écouter ! Je ne connaissais rien à ce marché, mais avec lui, je m'y suis intéressé, nous avons organisé une puis deux puis quatre ventes qui ont toutes été couronnées de succès ». Plusieurs facteurs ont permis l'émergence de ce marché : en 2022, le jeu Pokémon sur Gameboy a eu 25 ans, ce qui a remis un coup de projecteur sur cet univers, et les confinements successifs ont donné le temps aux anciens collectionneurs de ressortir les vieux albums…
Rappelons le principe de ces cartes : elles représentent des petites créatures dotées de pouvoirs et attributs divers, et sont vendues en sachets sur le même principe que les cartes Panini. Celles qui prennent de la valeur pour l'instant sont les premières éditions (marquées d'un petit symbole Edition 1 en dessous de l'illustration à gauche). En juin 2021, Léonard Pomez a ainsi adjugé un Dracaufeu première édition à 11 900 € : « Le marché a progressé très vite, avec des influenceurs qui ont beaucoup publié sur leurs collections, et des prix qui se sont envolés. Il s'agit désormais pour les opérateurs de vente publique de jouer un rôle de sécurisation de ces ventes ». Car si des prix stratosphériques sont affichés sur les plateformes de ventes, rien n'indique que la carte ait effectivement été vendue, ou même qu'elle soit authentique. Et les faux sont déjà très nombreux sur le marché largement numérique, « chaque carte a un poids extrêmement précis au gramme près, il faut également examiner la tranche pour voir apparaître la couche de papier carbone qui la rigidifie, inspecter le dos pour les couleurs d'impression, et plus généralement la qualité de cette impression » détaille Léonard Pomez, devenu expert dans ce domaine. Il a organisé en début d'année sa cinquième vente Pokémon, avec un résultat global au-delà des 100 000 €, et un album complet de première édition adjugé près de 40 000 €. Des prix qui restent plus raisonnables que ceux des cartes américaines (900.000 $ pour une Pikachu Illustrator de 1998 et 500.000 $ pour une Dracaufeu Charizars en février), mais ils font de la France le 5e marché mondial de cartes Pokémon en termes de valeur. En attendant septembre et la prochaine vente de Léonard Pomez, quatre autres ventes sont organisées en France d'ici juin : le 21 avril à Orléans chez Maître Cornet, le 26 avril à Paris par Vermot et Associés, le 10 mai à Aurillac par Cantal Enchères, et enfin le 17 juin à Bordeaux par Bordeaux Chartrons (elles sont toutes accessibles en ligne sur le site interencheres.com). Prêts à les attraper tous ?
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A propos de l'auteur Clémentine Pomeau-Peyre est journaliste, spécialiste du marché de l’art.