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Les Mangas se font une place dans les ventes aux enchères, à l'image de la vente intitulée « Les années Albator » chez Cornette de Saint Cyr, le 6 juillet prochain.
Albator, Candy, Goldorak, Les Chevaliers du Zodiaque… Autant de noms immédiatement évocateurs pour tous ceux qui sont nés avant les années 1990 ! Les nostalgiques de ces dessins animés - principalement japonais - popularisés par le Club Dorothée d'abord et d'autres émissions pour enfants ensuite sont aujourd'hui les collectionneurs visés par des ventes aux enchères telles que « Les années Albator » chez Cornette de Saint Cyr le 6 juillet prochain. François Meyniel, expert de la vente, détaille les types de lots : « Nous proposons les dessins préparatoires dit dôgas, ceux qui ont permis de réaliser l'animation. À partir de ces dôgas étaient tirés les cellos (celluloïds) en noir et blanc, qui étaient ensuite colorisés ». Les studios utilisaient 16 cellos par seconde pour les dessins animés, à une époque ou Disney en utilisait 24 par seconde… De plus, certains extraits de scène étaient réutilisés plusieurs fois, avec juste un changement (ajout de personnage), et c'est ce donnait ce rendu à la fois immobile et saccadé aux épisodes de Candy ou de Dragon Ball. « Mais c'est ce qui a aussi permis aux studios de sortir 56 épisodes de 20 mn en un an, quand Disney faisait seul film ! souligne l'expert, et les scénarios souvent issus de la littérature étaient en général très bien construits ».
Avec déjà cinq ventes à son actif, François Meyniel se risque à une petite analyse du marché : « Lors de notre dernière vente, nous avons adjugé un cello de Goldorak à 13 000 €, il y a une dizaine d'années, ils s'échangeaient pour 150 €. Autre indicateur : cette année, un cello de Miyazaki, réalisateur fétiche des studios Ghibli a dépassé les 100 000 € au Japon. Alors même s'il existe beaucoup de cellos et dôgas en circulation, le fait que ce marché soit mondialisé laisse prévoir des hausses dans les années à venir. » Sans surprise, les collectionneurs privilégient aujourd'hui les images fortes, avec le personnage principal en gros plan, et de préférence dans une action connue (Goldorak faisant usage de ses fulguropoints par exemple). Dans cette catégorie, citons pour la vente du 6 juillet le cello à l'encre représentant Albator le Corsaire de l'espace, par Matsumoto estimé 800 à 1 200 €, ou Astro le petit Robot, cello par Tezuka (600 à 800 €). Autres pièces recherchées, les grands formats, car les cellos et dôgas usuels mesurent autour de 21 x 27 cm environ. « Certains cellos appelés Hanken ont été réalisés pour des produits dérivés type cahier de coloriage ou couverture de livres, et mesurent jusqu'à 40 x 60 cm » poursuit François Meyniel, à l'image du Saint Seiya issu des Chevaliers du Zodiaque par Kurumada et Araki, estimé 1 500 à 2 500 € (format : 41 x 51 cm). Enfin, les connaisseurs cherchent parfois à rassembler toutes les images possibles d'un même mangaka, même celles qui peuvent paraître anodines. Dans cette catégorie figurent les dôgas originaux du générique du film Mon voisin Totoro par Miyazaki (2 500 à 3 500 €), illustrant précisément la séquence où apparaît en incrustation le nom du réalisateur…
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En photo : © Cornette de Saint Cyr LEIJI MATSUMOTO ALBATOR, LE CORSAIRE DE L'ESPACE Exceptionnel cello original à l'encre et à la gouache et décor matching à la gouache représentant Albator, jeune. Produit par Toei Animation en 1982. 25,5 × 36 cm. 800 – 1 200 €
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A propos de l'auteur Clémentine Pomeau-Peyre est journaliste, spécialiste du marché de l’art.