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Le monde du financement des entreprises connaît une évolution constante, offrant de nouvelles opportunités pour les entrepreneurs à la recherche de capitaux. Développé récemment grâce à la numérisation de l'économie, le Revenue Based Financing (RBF), ou financement basé sur les revenus, est une alternative intéressante pour les entreprises générant un chiffre d'affaires régulier. Il est destiné à financer la trésorerie des entreprises.
Le « Revenue Based Financing », ou « prêt sur la base du chiffre d'affaires » en français, est un modèle de financement novateur qui offre aux entreprises une source alternative d'argent frais, basée sur leurs revenus récurrents. Contrairement aux prêts traditionnels, le RBF ne nécessite pas de garanties ni de cessions d'actifs. Dans ce type d'opérations, un organisme prête des fonds à une société en échange d'un remboursement sur ses revenus futurs, jusqu'à ce que le montant de financement accordé plus les intérêts préalablement définis soient soldés. Tout ne peut pas être financé par un RBF : il s'agit avant tout de prêts de trésorerie de court terme. De même, il ne s'agit pas de crowdfunding (aussi nommé financement participatif), celui-ci entrant dans une tout autre catégorie d'activités financières. L'argent du RBF est ici prêté par un fonds de dette. Les entreprises du digital sont plus spécifiquement visées.
Le RBF est à distinguer du financement participatif basé sur les royalties, notamment rencontré sur des projets d'achat immobilier, dont le système consiste à proposer à des particuliers d'investir dans un projet en échange d'un pourcentage des revenus qu'il générera dans le futur. L'Autorité des Marchés Financiers a d'ailleurs récemment alerté le public sur le fait que ce type de levée de fonds ne pouvait être réalisé que par des plateformes régulées, détentrice de l'agrément Prestataire de services en financement participatif (PSFP) ou prestataire de services d'investissement (PSI). À l'inverse, si le RBF propose aux entreprises de les financer, il ne repose pas sur appel aux particuliers investisseurs.
Le RBF est un processus « data-based", c'est-à-dire basé sur les données. Le processus d'une opération commence par une évaluation approfondie de l'entreprise par l'organisme prêteur. Cela comprend l'examen de ses données financières, de ses revenus et de sa croissance passée. Le fonds détermine ainsi le montant de financement qu'il est prêt à accorder. Une fois l'opération conclue, l'argent est transféré à l'entreprise et le remboursement commence dès que des revenus commencent à être générés, moyennant une commission. Concrètement, l'entreprise en demande de financement va créer un compte sur une plateforme de scoring et y connecter ses comptes bancaires pour lecture. Cela va permettre à l'organisme d'analyser la capacité de remboursement au regard des flux de trésorerie, et non du bilan comptable. Cette étape doit être effectuée avec prudence : il est nécessaire de s'assurer de la légitimité de la plateforme pour éviter les déconvenues et de prendre garde à ce qu'elle ne vende pas ces données à des tiers. Par ailleurs, il faut vérifier que le site appartient bien à un acteur reconnu. En France, Silvr a été la première start-up à se lancer sur ce créneau, soutenue par des fonds d'investissement de premier plan (Eurazeo, BPIFrance...) et une levée de fonds de plus de 130 millions d'euros. D'autres structures se sont implantées sur le même segment, comme Karmen, Unlimitd ou Morino. Le principe du RBF, même s'il est assez récent, est aussi implanté en Espagne (Ritmo), au Royaume-Uni (Uncapped) et en Irlande (Wayflyer) ainsi qu'aux Etats-Unis (Clearco, né en 2015). Du côté des intérêts et des frais, le Revenue Based Financing n'est en principe pas plus onéreux qu'un prêt classique. La demande de financement n'est, en principe, pas payante. Le modèle qui se rencontre le plus souvent est une facturation fixe en pourcentage du montant emprunté.
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L'un des principaux avantages du RBF par rapport aux crédits classiques réside dans sa flexibilité et sa rapidité. Contrairement aux financements traditionnels, l'analyse se base sur des données collectées en direct par la plateforme grâce à l'accès aux comptes bancaires ainsi qu'aux boutiques en ligne pour les sociétés d'e-commerce. Le fonds traque les performances en termes de trésorerie pour estimer si la société est en capacité de rembourser ou non. Lors d'une demande de crédit classique, la banque s'attarde quant à elle sur l'analyse des documents comptables : bilans, compte de résultat etc. Une étude qui ne permet pas de visualiser les flux de cash et qui ne peut se faire en direct, le bilan étant édité une fois par an ou à la demande en cas de bilan intermédiaire. La conséquence est l'obtention d'une réponse rapide, suivi de l'argent en quelques jours. Dans le cadre d'un financement bancaire, les remboursements sont effectués à échéance fixe. Le remboursement du RBF est directement lié aux revenus de l'entreprise. Cela signifie que les paiements s'ajustent en fonction de sa performance, ce qui permet une plus grande souplesse financière en période de fluctuation de chiffre d'affaires. De la même manière, la société peut faire évoluer ses emprunts. Le procédé étant basé uniquement sur l'analyse de données, l'entrepreneur n'a pas à proposer de garanties : le procédé n'impose pas de caution solidaire, pas d'analyse de patrimoine... Ce mode de financement laisse aussi de côté les considérations humaines telles que le diplôme, l'expérience, le réseau, l'étendue du patrimoine et bien d'autres éléments plus subjectifs qui peuvent parfois entrer en ligne de compte. Cependant, le RBF n'est pas destiné à financer la croissance de l'entreprise. Ce mode de financement est plutôt orienté vers la couverture du besoin en fonds de roulement. Il permet de débloquer rapidement des fonds pour faire face aux décalages entre les sorties et les rentrées d'argent. Mais il ne peut pas financer des investissements de long terme.
Financer son entreprise selon ses besoins Si l'on devait classer les modes de financement disponibles en fonction des besoins des entreprises : - Besoin de financer les décalages de trésorerie : RBF, crédit de court terme, affacturage - Besoin de financer sa croissance ou de procéder à des investissements : crédit classique ou levée de fonds
L'inconvénient majeur est que le RBF ne peut pas tout financer. Mais également, le fait de partager des informations aussi sensibles que les données bancaires est loin d'être anodin. Le financeur a la possibilité de connaître toute la vie de l'entreprise ainsi que tous les salaires, les dépenses, les activités et recettes... D'où l'importance de s'adresser uniquement à des acteurs qui offre une politique solide de gestion des données. Autre sujet, et non des moindres : le RBF s'apparente à un crédit. Il est donc impératif de le rembourser. Or, les facilités de trésorerie octroyées peuvent vite entraîner les personnes qui suivent peu leur comptabilité dans une spirale infernale. Financer encore et toujours le besoin en trésorerie par une dette sans améliorer la rentabilité de l'entreprise peut alors devenir un piège qui met en péril l'activité. Avoir recours à ce type de financement impose une rigueur et une analyse constante de la part des entrepreneurs pour être utilisé à bon escient.
L'affacturage est un procédé qui consiste à céder une créance, autrement dit une facture client, à une banque ou un organisme spécialisé. En échange, la banque verse de l'argent et retient une commission. C'est ensuite à elle que les clients devront effectuer le paiement. Cela a pour effet immédiat d'améliorer la trésorerie de l'entreprise, et de la décharger du recouvrement. Contrairement à l'affacturage, qui se concentre sur le financement des comptes clients et des créances via les factures, le RBF est axé sur le chiffre d'affaires quotidien de la société. Cela permet aux demandeurs de bénéficier d'un financement plus important, sans être limités par le montant des factures éditées. Cela donne également une meilleure image auprès des clients, pour qui l'affacturage est parfois perçu comme une « saisie » par l'établissement bancaire et donc synonyme de difficultés. À l'inverse, l'affacturage ne suppose pas de remboursement, puisque la banque se charge de récupérer les fonds auprès des clients de la société. L'opération est ainsi immédiatement bouclée pour la société. À l'inverse du RBF l'engage dans un processus plus long avec un impératif de remboursement.
Le Revenue Based Financing est une source d'argent pour une société, mais ce procédé est complètement différent d'une levée fonds. Encore une fois, ce type de prêt est destiné à financer des dépenses de trésorerie dans le cadre de son activité récurrente (fonds de roulement, besoins immédiats, décalages de trésorerie). Une levée de fonds est au contraire destinée à procéder à des investissements de long terme dans un but de développement de la société. Si l'arbitrage entre ces deux méthodes doit être effectué, il faut voir qu'il existe à peu de chose près la même différence entre la levée de fonds et le RBF qu'entre la levée de fonds et le crédit. Chacune de ces méthodes de financement correspond à un besoin spécifique. Pour rappel, une levée de fonds consiste à aller rechercher des investisseurs extérieurs à la société. En lui apportant de l'argent en échange d'actions, ils deviennent propriétaires d'une partie du capital et disposent de tous les droits correspondants : droits de vote, droit au partage des bénéfices etc. Pour l'entrepreneur, cela signifie une dilution de sa participation, une réduction de son pourcentage sur les bénéfices et cela impose de nouvelles règles comme la tenue régulière d'assemblées générales qui peuvent parfois être complexes avec des tiers. De même, les investisseurs ayant un droit de vote, le pouvoir de l'entrepreneur est lui aussi dilué. Mais les levées de fonds ont l'avantage de permettre de réaliser des investissements très importants et de viser une croissance beaucoup plus forte. De même, elles renforcent les fonds propres. À l'inverse, le RBF est à considérer comme un prêt destiné à financer l'activité courante. Si l'objectif n'est pas de doper sa croissance de manière importante ou d'effectuer des investissements structurants. Ces prêts restent intéressants dans la mesure où ils permettent à l'entrepreneur de ne pas être dilué. L'un des inconvénients est cependant qu'ils n'améliorent pas les comptes de l'entreprise, puisque l'entrée d'argent est enregistrée en dette et non pas en ressource comme c'est le cas pour les levées de fonds. Autre différence : lorsque le dossier est validé, la mise en place d'un RBF est beaucoup plus rapide et moins complexe que celle d'une levée de fonds, ce qui en fait une option attrayante pour les entreprises ayant besoin d'argent rapidement.
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