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Quand les champions s’éclatent sur le terrain du business

De la discipline de haut niveau à la rigueur des affaires, il n'y a qu'un pas, que certains champions franchissent. Michaël Llodra, Sarah Ourahmoune, Coralie Gassama et Tanguy de La Forest ont brillamment réussi leur reconversion dans l'entrepreneuriat, en mettant à profit les valeurs du sport, comme le dépassement de soi et l'humilité. Entre coaching, performance et gestion de leur nouvelle carrière, ils nous racontent leur deuxième vie dans le business.

Article extrait du magazine print Idéal Investisseur n°3.

Quand les champions s’éclatent sur le terrain du business
Temps de lecture : 4 minute(s) - Par Jean-Jacques Manceau | Publié le 19-03-2025 07:00 Photo : Sarah Ourahmoune 
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Michaël Llodra, une reconversion millésimée

Deux fois finaliste en double à Roland-Garros et médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Londres en 2012, Michaël Llodra a longtemps sillonné les courts de tennis du monde entier avec son jeu offensif et son style de service-volée percutant.

Aujourd’hui, loin des tournois du Grand Chelem, il est devenu une figure du monde du vin, transformant son amour pour l’nologie en un véritable art de vivre. Presque une évidence pour ce fils d’un représentant en vins qui a grandi entre les caisses de Saint-Nicolas-de-Bourgueil et de Saumur-Champigny, dans le garage familial à Rueil-Malmaison. Cependant, ce n’est qu’au milieu des années 2000 que sa passion pour l’nologie prend une tournure sérieuse.

Sa carrière de tennisman touche à sa fin en 2014, mais son aventure entrepreneuriale ne fait que commencer. En 2012, avec Arnaud Clément, il ouvre Dr. Wine, un bar à vins à Dijon, avant de lancer en 2019, avec son associé Christophe Jacquemin-Sablon, Chai Mica, un club de dégustation exclusif basé à Bordeaux. Son activité principale est la constitution de caves sur mesure pour des particuliers amateurs de grands vins et des sportifs. Cette initiative lui permet d’accéder aux plus grands domaines et de proposer une sélection pointue à ses membres triés sur le volet.

Fort de son expérience et de son réseau, il franchit un cap en 2021 avec l’ouverture de la boutique Chai Mica en plein cur de Bordeaux. Ce lieu devient rapidement une référence pour les amateurs de grands crus, offrant 1?500 références issues de 300 propriétés. Proche des vignerons, il se positionne comme un ambassadeur du terroir et s’engage à promouvoir des vins d’exception tout en évitant la spéculation. Llodra développe aussi une activité BtoB avec l’agence Chai Mica, qui permet aux producteurs de placer leurs vins dans les meilleurs restaurants de la Nouvelle-Aquitaine. Jamais à court d’idées, à 44 ans, Michaël Llodra prépare la réouverture de sa célèbre « cave clandestine », un espace privé où courtiers et vignerons se retrouvent pour partager leur passion. En parallèle, il travaille sur son nouveau bar à vins Chai Mica à Bordeaux.

Sarah Ourahmoune : l’uppercut de l’entrepreneuriat

Figure emblématique de la boxe française, médaillée d’argent aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et championne du monde en 2008, Sarah Ourahmoune a marqué l’histoire du sport féminin. Aujourd’hui, à 42 ans, elle jongle entre entrepreneuriat, engagement associatif et rôles institutionnels, le tout avec la même fougue qui l’animait sur le ring. Hyperactive et ambitieuse, Sarah Ourahmoune n’a pas tardé à se forger une nouvelle vie après la compétition.

Fondatrice de trois salles de boxe sous l’enseigne Boxer Inside, elle y développe un projet inclusif mêlant sport et accompagnement social. Elle partage également son expérience et son énergie à travers des conférences inspirantes auprès des entreprises et du monde sportif. En parallèle, elle occupe des fonctions stratégiques en tant que vice-présidente du CNOSF et de la Fédération française de boxe, notamment dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024.

Mais c’est un autre rêve qui l’habite désormais. Sarah Ourahmoune porte un projet audacieux : développer un lieu de répit en Bourgogne, à Beauvoir, un havre de paix destiné à l’entraînement, aux séminaires et au développement personnel. Inspirée par son propre parcours et par la nécessité de prendre du recul, elle veut offrir un espace où le sport et la nature se rencontrent pour favoriser le bien-être et la performance.

Coralie Gassama : à la pointe de la création d’entreprise

Dans le jargon des startupers, on appelle cela un « pain point ». En clair, proposer un produit qui répond à un problème précis rencontré par un client. Et durant toute sa carrière de sportive de haut niveau, Coralie Gassama a identifié le sien : elle détestait marcher « comme un canard » avec ses chaussures d’athlétisme à pointes. De cette contrainte est née une idée ingénieuse : une coque de protection permettant aux athlètes de se déplacer hors de la piste sans abîmer leurs chaussures de compétition.

À 26 ans, la sprinteuse franco-sénégalaise, spécialiste du 400 mètres haies, n’avait initialement conçu cette idée que comme un cas pratique pour ses cours de Master 2 en management des organisations du sport à la faculté STAPS de Lyon. Mais elle réalise rapidement que son concept est inédit et décide de le protéger à l’INPI pour le développer. En 2021, convaincue qu’elle n’a plus une seconde à perdre, elle se lance dans l’entrepreneuriat et crée Keyana un nom inspiré du wolof signifiant « pourquoi pas ».

Rapidement, elle obtient le soutien de deux business angels pour donner l’impulsion nécessaire à la production. Aujourd’hui, Keyana emploie trois personnes et est hébergée dans un accélérateur de start-up à Lyon. L’entreprise bénéficie aussi du mentorat de Séverine Desbouys. L’avenir semble prometteur pour Coralie Gassama, d’autant que deux nouveaux investisseurs prestigieux, notamment le footballeur Dayot Upamecano, ont rejoint l’aventure.

Tanguy de La Forest : L’entrepreneur qui vise juste

Derrière la précision du tir et la rigueur du sport de haut niveau, Tanguy de La Forest incarne une détermination qui dépasse les frontières du para tir. Cet athlète d’exception a su conjuguer performance sportive et entrepreneuriat avec une énergie impressionnante. Diplômé d’un DESS en marketing à la Sorbonne, il débute sa carrière dans le groupe PSA avant de se tourner vers l’entrepreneuriat.

En 2006, il cofonde, avec sa sur, Défi RH, une entreprise spécialisée dans le recrutement et la formation des managers, avec un accent particulier sur l’intégration des travailleurs en situation de handicap. En parallèle, il reprend l’entreprise familiale de communication par l’objet avec son frère. Ce double engagement, entre business et sport, illustre parfaitement sa philosophie : la diversité des activités est une force, un moyen de gérer le stress et d’élargir son champ de compétences. Installé en Haute-Savoie, Tanguy de La Forest mène une vie rythmée par ses entraînements et la gestion de ses entreprises. À cela s’ajoutent une forte implication associative et un rôle de conférencier en entreprise.

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