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BTP : Eiffage met en avant son modèle interdisciplinaire

Dans le paysage du BTP, l'interdisciplinarité et la capacité d'intégration de tous les métiers constituent des atouts essentiels pour gérer la complexité. Eiffage, par son histoire, s'est progressivement approprié ces capacités qui lui permettent aujourd'hui de piloter efficacement des grands chantiers aussi exigeants que ceux du Grand Paris Express. Plongée dans les rouages d'un géant français du génie civil.

Temps de lecture : 6 minute(s) - Par Article partenaire | Mis à jour le 28-04-2023 16:22:00 | Publié le 28-04-2023 16:03  Photo : Shutterstock  
BTP : Eiffage met en avant son modèle interdisciplinaire

Derrière le nom d'Eiffage, l'un des leaders mondiaux du BTP, se cachent de multiples sociétés et filiales, spécialisées dans différents métiers, qui permettent au groupe de prendre en charge de grands travaux, complexes et pluridisciplinaires. Eiffage regroupe notamment les métiers du génie civil, du métal, de la route, du rail et de l'énergie. Une maîtrise de l'ensemble des compétences nécessaires à la construction de grandes infrastructures qui lui a permis notamment de remporter le méga-lot de la ligne 16 du Grand Paris Express (GPE), un marché qui incluait pour la première fois génie civil, ferroviaire et énergie.

« Notre ambition s'appuie sur notre organisation compacte autour de huit métiers capables de se mobiliser pour conduire ensemble des projets à forte valeur ajoutée », explique ainsi Benoît de Ruffray, le PDG d'Eiffage. « C'est ce mode d'organisation qui nous permet de gérer les risques inhérents à ces projets exceptionnels », souligne également le patron du groupe. « Le défi, humain comme technique, est hors du commun et nous devons être capables de faire les bons choix rapidement », grâce à « un dialogue fluide et réactif sur toute la chaîne ».

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Une vision intégrée des travaux, indispensable sur les projets complexes

« Ce qui est le plus emblématique, à la fois de notre expertise en ingénierie et de notre mode de fonctionnement, ce sont les projets complexes », confirme Guillaume Sauvé, président d'Eiffage Génie Civil et d'Eiffage Métal. « Des défis d'une grande complexité technique qui nécessitent de travailler en permanence en projet transverse, interdisciplinaire. Il faut réaliser l'interface, d'une part entre plusieurs métiers du BTP – le métal, le génie civil, le terrassement, etc. – et d'autre part entre ces métiers et les impératifs du client ». Selon les projets, le groupe associe ainsi tout ou partie de ses différentes branches – Génie Civil, Construction, Energie Systèmes, Terrassement, Fondations, Génie civil réseau, Rail, Routes – et, en tant que mandataire de groupement, assure la coordination de tous les intervenants.

« Chez Eiffage, le mode projet s'applique de façon naturelle. Nous faisons travailler toutes les branches ensemble parce que nous conservons une taille et un mode de fonctionnement qui favorisent les contacts et la confiance entre les équipes, précise Guillaume Sauvé. Nous avons gardé la pratique de branches autonomes mais proches les unes des autres. Les demandes d'arbitrage remontent très vite et les décisions redescendent aussi vite, avec une identification rapide des bonnes solutions. Le travail est plus fluide, ce qui permet d'accélérer le tempo ».

Le groupe mobilise et coordonne d'emblée toutes ses compétences dans une vision intégrée des travaux. Eiffage développe notamment une approche de « co-activité maîtrisée », consistant à optimiser l'intervention des différents corps de métier dès la phase de planification, en l'adaptant ensuite de manière pragmatique. « Le seul moyen de compresser le temps est de travailler par fenêtre : il ne faut pas attendre de finir tout le génie civil avant de passer à la phase ultérieure, il faut travailler par tronçons intelligents », explique Imed Ben Fredj, qui dirige les supports opérationnels chez Eiffage Génie Civil. Cette méthode d'avenir, expérimentée avec succès sur la ligne de TGV Bretagne-Pays de Loire, est aussi appliquée sur les chantiers du GPE.

En misant sur un équilibre entre conception centralisée et exécution décentralisée, l'entreprise s'assure de rester dans le cadre du contrat (délais et budget), tout en laissant au « terrain » la possibilité de prendre toutes les initiatives utiles pour faire face aux aléas. Cette combinaison d'interdisciplinarité et de subsidiarité permet de mener à bien des projets complexes et emblématiques comme le pas de tir de la fusée Ariane 6, la station d'épuration Seine Aval, ou encore la transformation de la RN79 en A79. Réalisée en seulement deux ans, la mue de la nationale la plus dangereuse de France en une autoroute sûre et répondant aux derniers canons RSE (biodiversité, empreinte carbone…) a été rendue possible par l'exercice de la conception-réalisation. Pour tenir des délais très exigeants, Eiffage a procédé à l'ensemble des études et des travaux, ce qui a permis de repenser « certains procédés et en les industrialisant à l'extrême », selon le directeur du projet, Frédéric Cuffel.




Réduire les impacts environnementaux et revaloriser les déchets

Cette culture d'entreprise est également propice au développement de solutions efficaces pour réduire les impacts environnementaux, notamment en matière de gestion des déchets de chantiers.

Demcy, la filiale démolition d'Eiffage, est ainsi en pointe en matière de revalorisation des déchets du BTP et répond à une demande croissante de ses clients. « Nous avons déconstruit 500.000 tonnes de matériaux en 2020 et 530.000 tonnes en 2021, dont plus de 90 % a été orientée en recyclage, réutilisation et réemploi », précise Bruno Cahen, ex-directeur de Demcy, aujourd'hui directeur général d'Eiffage Route. « En 2020, cela représentait 94 % des déchets de chantier et en 2021, nous avons atteint 97 % ».

Demcy pratique ainsi quotidiennement le réemploi et la réutilisation sur les chantiers du Grand Paris Express. Deux solutions qui consomment moins de ressources (énergie, eau) et engendrent moins de nuisances que le recyclage. La réutilisation s'opère en effet en circuit local (par exemple lorsqu'on concasse un béton et qu'on le réutilise sur site comme granulat), tandis que le réemploi – le nec plus ultra de la revalorisation – consiste à réutiliser les produits de construction ou les matériaux dans un usage identique, sans transformation. Sur la Ligne 15 Est du GPE, par exemple, dont le marché de gestion des déblais a été remporté en groupement par Eiffage, lequel s'est engagé à valoriser 99% des terres excavés.

Ce savoir-faire répond bien aux exigences élevées dans ce domaine de la Société du Grand Paris (SGP), maître d'ouvrage du chantier pharaonique du Grand Paris Express (GPE), qui a l'ambition de réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre liées à la construction du GPE. « Parmi tous ses objectifs environnementaux, le projet vise en particulier à favoriser l'efficacité énergétique et à développer l'économie circulaire dans la gestion des déchets », souligne ainsi Xavier Plée, directeur financier de la SGP. L'établissement public veut revaloriser 70 % des 45 millions de tonnes de déblais générés par ce chantier hors normes. L'objectif est même fixé entre 75 % et 85 % de revalorisation sur les marchés des lignes 15 Ouest et 15 Est.



Des atouts en phase avec les exigences du Grand Paris Express

Ces futurs chantiers des lignes 15 Est et Ouest, placés sous le régime de la conception-réalisation, sont emblématiques de ces projets complexes exigeant une forte interdisciplinarité. L'entreprise lauréate se verra en effet confier à la fois les études et les travaux. Une nouvelle règle du jeu dont l'objectif est de « mieux maîtriser les risques, les coûts et les délais », comme l'explique Bernard Cathelain, membre du directoire de la SGP, qui « attend des entreprises qu'elles proposent des solutions innovantes ». Sur les chantiers où il pilote à la fois la conception et la réalisation, Eiffage s'emploie ainsi à « proposer des variantes » aux projets envisagés initialement, des méthodes innovantes visant à diminuer les coûts, raccourcir les délais ou réduire l'empreinte carbone.

« Le tronçon Est de la ligne 15 se situe dans un milieu fortement urbanisé et géologiquement complexe, explique également Bernard Cathelain. Nous attendons des entreprises qu'elles proposent des solutions innovantes notamment en matière de réductions des émissions de gaz à effet de serre afin de réduire l'impact du projet sur l'environnement ».

C'est le cas tout particulièrement pour le tronçon sud de la ligne 15 Est, allant de Champigny-Centre à Bobigny. Un marché qui comprend les ouvrages d'interopérabilité entre la ligne 15 Sud et la 15 Est, la réalisation de 17 km de tunnel, la construction de sept gares, mais aussi « la réalisation du centre d'exploitation et de maintenance (des rames de métro de la ligne 15, ndlr) situé à Rosny-sous-Bois et 17 ouvrages de services, faisant de ce marché le plus important passé par la SGP en nombre d'ouvrages concernés », comme le souligne l'établissement public. Un lot qui exigera donc une forte capacité d'intégration et de coordination des métiers et des travaux.

Compte tenu de la durée de ces contrats et de leur spécificité, dans un environnement aussi complexe que la Région Île de France, une approche prudente dans la conception des offres remises s'impose aux soumissionnaires. C'est particulièrement vrai pour Eiffage, dans une conjoncture plutôt favorable et pourvue en grands projets d'infrastructures (Telt, Toulouse, EPR…). Et ça l'est d'autant plus pour un groupe, qui, de notoriété professionnelle, privilégie les relations « fair and reasonable » à la judiciarisation de la gestion contractuelle.



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