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Le recours à des business angels peut être judicieux pour les entreprises du digital ou celles dont la croissance repose sur des investissements immatériels.
Une fois créée, une entreprise démarre son activité en utilisant les fonds mis à disposition par ses fondateurs. Bien souvent, ce capital de départ n'est pas suffisant pour assurer le plein développement de l'activité. Plusieurs solutions s'offrent alors aux entrepreneurs, à commencer par le financement bancaire. Cette solution est intéressante dans de nombreux cas, mais reste limitée, notamment dans le cas d'entreprise de services ou du secteur du digital.
L'un des freins majeurs au financement bancaire est que la plupart des dépenses immatérielles (recrutement, publicité, développement web...) ne sont pas facilement finançables en phase d'amorçage ou de développement. De même, lorsque le concept n'est pas éprouvé par de nombreuses autres sociétés sur un marché mature, les établissements bancaires sont souvent frileux à accorder des crédits. Pour accepter de financer la croissance d'une société, elles vont exiger des garanties. Leur objectif est de pouvoir récupérer l'argent prêté en cas de faillite. Lorsque l'entrepreneur ne peut pas les apporter sur son patrimoine personnel, il peut solliciter des organismes tels que la Banque publique d'investissement (BPI France) pour obtenir une garantie externe. Néanmoins, celle-ci ne couvre pas tout le montant emprunté. Le montant du prêt accordé par les banques dépend aussi du capital de la société. Parfois, le crédit bancaire ne va pas suffire à assurer le développement envisagé, la somme nécessaire pour exécuter le business plan étant nettement supérieur au total empruntable. Dans ce cas, l'entrepreneur peut décider d'ouvrir le capital de l'entreprise à des investisseurs particuliers, nommés les business angels.
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Les business angels sont des personnes qui souhaitent investir une partie de leurs avoirs financiers dans des sociétés qu'ils estiment avoir un potentiel. Il peut s'agir de personnes ayant un patrimoine conséquent ou encore d'anciens entrepreneurs qui ont une expérience du développement d'entreprises. Contrairement aux idées reçues, l'intervention des business angels n'est pas limitée à un type d'entreprise. Ces personnes décident d'investir en leur âme et conscience dans des projets auxquelles elles croient. Néanmoins, une large proportion d'entre eux ont une préférence pour les projets innovants à fort potentiel de développement, tels que des projets numériques. L'avantage est que ces investisseurs peuvent apporter de l'argent frais à l'entreprise tout en l'accompagnant grâce à leur expérience, leurs compétences, et leur carnet d'adresses. Ils apportent en général une part minoritaire du capital, et participent à la vie de la société de manière active. Les montants investis sont assez variables. Selon BPI France, un business angel apporte en moyenne entre 10.000 et 20.000 ?. Lorsque l'entreprise fait appel à plusieurs d'entre eux, elle peut collecter entre 300.000 et 500.000 ?, voire 1 million ou plus pour les gros projets ou ceux à un stade de développement plus avancé. Cet apport en capital permet aussi d'obtenir l'accès à d'autres financements, comme le crédit bancaire.
Ces investisseurs peuvent être sollicités de plusieurs manières. Soit en direct, si l'entrepreneur connaît des personnes qui entrent dans cette catégorie, soit au travers de plateformes spécialisées, ou encore dans des clubs d'investisseurs. Dans tous les cas, l'entrepreneur doit présenter un dossier résumant son projet, ses objectifs et les moyens à déployer pour l'atteindre. Le tout se traduit en chiffres : étude de marché, potentiel de chiffre d'affaires, charges et dépenses nécessaires, potentiel de valorisation de l'entreprise et rémunération des nouveaux actionnaires. Ce dossier est ensuite étudié et analysé par les business angels. S'ils le trouvent pertinent, l'entrepreneur est invité à présenter son projet oralement devant un comité de sélection, à la suite de quoi les investisseurs intéressés vont négocier leur entrée au capital de l'entreprise. La démarche aboutit en principe à la signature d'un pacte d'actionnaires, et à l'augmentation du capital de l'entreprise.
Puisqu'il souscrit à des parts de la société, le business angel prend le risque de perdre tout ou partie du capital investi. En échange, l'entrepreneur cède une fraction de la propriété de son entreprise à ces tiers. L'entrée de business angels au capital d'une société signifie donc de partager sa propriété et ses éventuels bénéfices. Cette option doit être bien réfléchie en amont par l'entrepreneur. Certains accepteront de se développer plus lentement afin de conserver 100 % du capital, auquel cas avoir recours aux investisseurs n'est pas une bonne solution. Pour d'autres, faire appel aux business angels va avoir l'effet d'un véritable accélérateur potentiel. Le tout est de savoir où l'entrepreneur veut mener sa société, et en combien de temps. En outre, les Business Angels ne sont pas voués à rester indéfiniment au capital de l'entreprise. A terme, ceux-ci souhaiteront revendre leurs parts et encaisser l'éventuelle plus-value réalisée grâce à la valorisation de l'entreprise. Leur mode de sortie et son échéance font d'ailleurs partie des sujets principaux abordés par les business angels avant tout investissement. L'entrepreneur doit réfléchir à ces deux points avant même de déposer son dossier. Différentes sorties sont possibles. Il peut envisager de racheter tout ou partie des parts des business angels après 3 à 5 ans. Dans ce cas, il devra prévoir combien ce rachat lui coûtera et d'où il tirera les fonds (emprunt bancaire par exemple si sa société devient très rentable). Il peut aussi prévoir le rachat de l'entreprise par un autre entrepreneur ou par un fonds d'investissement lors d'un tour de table plus conséquent (« Series B »). Enfin, la dernière possibilité est de prévoir une introduction en bourse. Dans tous les cas, le recours à un avocat spécialisé en droit des sociétés est fortement recommandé pour envisager un maximum de cas de figure en fonction du projet, être accompagné dans la négociation, et rédiger les documents juridiques nécessaires tels que les statuts modificatifs et le pacte d'actionnaires.
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