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Vaccination : des milliers de rendez-vous ne sont pas encore pourvus

Près de 230.000 créneaux sont actuellement ouverts, certains à pouvoir dans l'heure. Si la tendance persiste, le gouvernement pourrait élargir la population éligible.

Temps de lecture : 3 minute(s) - Par Hélène Rossi | Mis à jour le 27-04-2021 16:01:00 | Publié le 27-04-2021 15:50  Photo : Shutterstock  
Vaccination : des milliers de rendez-vous ne sont pas encore pourvus

Des milliers de rendez-vous de vaccination à pouvoir

Après un premier trimestre marqué par les pénuries de doses et un démarrage de la campagne de vaccination accusé de lenteur, cette fois ce sont les candidats à la vaccination qui semblent manquer à l'appel dans certaines zones géographiques.

Actuellement, ce sont majoritairement les personnes de plus de 55 ans et celles de plus de 50 ans avec comorbidités qui ont le droit de se faire vacciner. Les autres doivent patienter, la vaccination devant être ouverte à tous aux alentours de mi-juin.

Mais selon les données visibles sur l'application Vite Ma Dose, qui recense tous les créneaux de vaccination disponibles sur les plateformes de rendez-vous, près de 230.000 doses cherchent preneurs en France à l'heure où nous écrivions ces lignes.

En Seine-Saint-Denis, plus de 1500 rendez-vous permettant de se faire vacciner avec le Pfizer sont ouverts au Stade de France pour les jours qui viennent. Le premier créneau réservable étant dans l'heure. Et ce cas ne semble pas être isolé. La vitesse des remplissages des rendez-vous pourrait indiquer que la campagne de vaccination a désormais la capacité de monter en pression, mais à condition de rencontrer le nombre adéquat de volontaires.

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Un rejet des vaccins AstraZeneca et Moderna

Si le nombre de créneaux disponibles en centre de vaccination peut être vertigineux, d'autres rendez-vous sont également disponibles chez des médecins généralistes et dans des pharmacies. Ces professionnels de santé sont en droit de dispenser le vaccin AstraZeneca ainsi que le nouveau venu, le Janssen.

Or, certaines doses ne trouvent pas preneurs. « Beaucoup de mes patients ont refusé de se faire vacciner avec l'AstraZeneca. Ils préfèrent attendre de pouvoir se faire vacciner avec le Pfizer près de chez eux », explique un médecin généraliste exerçant en région Pays de la Loire. Un discours qui fait écho à celui du Docteur Patrick Vogt, médecin généraliste, obligé de jeter des doses faute de patients volontaires et dont le témoignage a été relayé par BFM TV.

Le vaccin AstraZeneca subit en effet un rejet d'une partie de la population éligible, probablement du fait d'une communication chaotique. D'abord réservé aux moins de 65 ans, l'apparition de thromboses avait provoqué sa suspension dans plusieurs pays européens, dont la France. La campagne nationale a ensuite pu reprendre après un avis favorable de l'Autorité Européenne du Médicament (EMA), mais uniquement pour les plus de 55 ans. Ces revirements qui ont probablement ébréché la confiance d'une partie de la population.

A Nice, le week-end du 17 avril, seule une cinquantaine de personnes s'est déplacée au centre de vaccination, alors que 4000 doses d'AstraZeneca étaient disponibles. Le centre avait rapidement dû fermer, faute de volontaires.
Ce n'était pas le premier bug. Au début du mois, 1200 doses du vaccin n'avaient pas trouvé preneurs dans le Nord de la France, selon La Voix du Nord.

Le vaccin Moderna, basé sur l'ARN messager et donc similaire au vaccin de Pfizer, semble subir quant à lui un désintérêt d'une partie de la population éligible. « C'est juste incroyable les patients qui refusent le Moderna et qui repartent non vaccinés », écrit sur Twitter le Docteur Jimmy Mohamed, médecin généraliste à Paris et chroniqueur média. « On a tellement parlé du Pfizer qu'ils ne veulent plus que ça. Quelle tristesse. »




Les non éligibles en colère, le ministère tempère

Les créneaux disponibles et le refus de certains patients éligibles de se faire vacciner n'est pas sans susciter l'impatience de certaines personnes actuellement hors critères, notamment sur les réseaux sociaux. Le ministère de la Santé indique suivre attentivement les créneaux non-pourvus. Selon l'administration, il est normal qu'un certain nombre de rendez-vous ne soient pas encore pris, puisque le nombre de livraisons de vaccins augmente sensiblement cette semaine. Les créneaux sont ouverts au fur et à mesure, en fonction de la disponibilité des doses.

Le ministère précise également que les centres de vaccination qui se retrouvent avec des doses non utilisées peuvent les injecter à des personnes qui n'entrent pas dans les critères. Pour cela, ils peuvent utiliser leur liste d'attente ou le site Covidliste, sur lequel les patients volontaires peuvent s'inscrire.

Reste que si la tendance persiste, elle pourrait pousser le gouvernement élargir plus rapidement la population éligible aux vaccins. Probablement « aux 50-55 ans », explique-t-on.



A propos de l'auteur
Hélène Rossi est rédactrice spécialiste des finances personnelles, de l'assurance et l'économie.



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