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La pandémie a propulsé la dette française de 98% à 122% du PIB. Dans un climat loin des « cures d'austérités » des années 2010, ce niveau historique semble peu émouvoir.
Le remboursement du « quoi qu'il en coûte » prôné par Emmanuel Macron dès le début de la pandémie pourrait durer longtemps. Selon une étude d'Euler Hermes, assureur de crédit, la France pourrait mettre 67 ans pour retrouver une dette équivalente à celui d'avant la pandémie. Le calcul se base sur l'hypothèse d'une croissance du PIB* et d'un déficit équivalent aux niveaux constatés entre 2000 et 2019. Sur la même base, l'Allemagne pourrait avoir remboursé d'ici 2028 et l'Espagne aurait besoin de 89 ans. Avec des restrictions budgétaires fermes, la France pourrait éventuellement rembourser sa « dette covid » en 34 ans. L'étude met en évidence des situations très différentes d'un pays de la zone euro à l'autre. Si la France culmine à un endettement correspondant à 122% de son PIB*, d'autres pays se situent autour de 60%. Ces écarts pourraient créer des tensions dans les années à venir. Le niveau de la dette française et les possibilités de rembourser font débat depuis des années. Pour rappel, le taux d'endettement de l'État avait rapidement progressé entre 2007 et 2009, passant de 64,5% à 83% du PIB* sur fonds de crise des subprimes. Il avait ensuite augmenté continuellement jusqu'à plafonner à 98% entre 2016 et 2019.
Depuis une dizaine d'années, la crise des dettes souveraines a pourtant frappé durement plusieurs pays de la zone euro. Certains ont été plongés dans de grandes difficultés (Grèce, Chypre, Irlande...). En France, ce spectre a toujours été là. Les années qui ont suivi la crise de 2008 ont été marquées par des « cures d'austérité » successives, qui ont été menées durant les mandats de Nicolas Sarkozy (2007-2012) et de François Hollande (2012-2017). Mais tandis qu'il y a quelques mois le seuil symbolique d'une dette à 100% du PIB était craint, aujourd'hui la montagne de dette post-covid ne semble pas impressionner outre mesure. Plusieurs raisons sont mises en avant pour expliquer ce flegme. D'une part, la Banque centrale européenne* absorbe une partie du choc en rachetant la dette des États. Elle finance donc les déficits publics. En parallèle, les taux d'intérêt sont très bas. Sur certaines durées, la France emprunte à taux négatifs, c'est-à-dire inférieurs à zéro. Enfin, ce qui fait la spécificité de la « dette covid », c'est que l'argent emprunté est en grande partie destiné à être investi dans l'économie, et donc à générer de la croissance. Un phénomène qui contraste avec les emprunts qui ont pour unique vocation de soutenir les dépenses de fonctionnement de l'État. Pour le moment, peu de responsables politiques français semblent s'émouvoir au sujet du remboursement. Mais le problème pourrait rejaillir au moment où la Banque centrale européenne cessera de racheter les dettes, vraisemblablement à la fin de l'année 2022. Ce thème s'invitera peut-être dans la campagne présidentielle dès cet automne.
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