Actuellement en kiosque et sur commande
Continuer avec Google
Continuer avec Facebook
Continuer avec Apple
Tous les cinq ans, les Européens élisent leur Parlement afin de mener une politique européenne globale. En 2014, l'élection de partis dits "populistes" au Parlement européen avait marqué un tournant. Retour sur trois événements importants de ces dernières années.
Les Britanniques ont choisi en 2016 de quitter l'Union Européenne, c'est ce que l'on appelle le Brexit. C'est un réel échec pour la Commission présidée par le luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui a ignoré le mécontentement croissant des Britanniques à l'encontre de la trop grande concentration des pouvoirs à Bruxelles. Pendant de nombreuses années, l'ancien Premier ministre de Sa Majesté, David Cameron, avait multiplié les initiatives pour réformer l'Europe dans un sens plus confédéral et où les décisions ne seraient plus uniquement dictées par Bruxelles. Allant d'échec en échec, il a dû renoncer. Quelques temps après, l'organisation d'un référendum au sein du Royaume a été fatal : les Britanniques ont souhaité sortir de l'Europe.
Martin Selmayr, inconnu du grand public, est pourtant très décrié. Nommé au poste de secrétaire général de la Commission européenne, il préoccupe beaucoup. Le Parlement européen a même qualifié sa nomination de « coup d'État ». Le médiateur européen est allé plus loin en déclarant que c'était une « violation du droit européen et des règles internes de la Commission ». Cet Allemand au parcours brillant, réputé pour ses qualités intellectuelles, est décrié du fait de sa passion pour les « coups politiques ». Il a été nommé secrétaire au terme d'une procédure que certains qualifient de « rapide et floue ». Jeudi 13 décembre 2018, le Parlement européen a voté à 71 % pour une résolution réclamant sa démission. Les reproches concernaient une éventuelle trop grande présence des « réseaux allemands au sein de l'UE » ainsi que l'écrivait le journal Médiapart dans une enquête. Des eurodéputés trouveraient également sa nomination « douteuse ». En 2014, M. Juncker, qui n'avait pas participé aux élections au Parlement européen, avait déclaré sans ambage que la Commission se comportait de manière « très politique ». De quoi nourrir les ambiguïtés sur « qui fait quoi » à Bruxelles et de relancer l'euroscepticisme.
Rejoignez la communauté Idéal investisseur ! Je m'inscris
Le cas du Brexit déjà évoqué, il est intéressant de se pencher sur les autres pays européens qui ont pris un autre virage depuis les dernières élections. En 2014, la Pologne fêtait son 10ème anniversaire au sein de l'Union européenne. Le pays était alors gouverné par le parti libéral-conservateur de la Plate-forme civique (PO). Influente, elle voyait Donald Tusk placé à la tête du Conseil européen. Le paysage politique polonais a complètement changé peu après avec l'élection du parti ultra-conservateur et eurosceptique Droit et Justice (PiS en polonais). Son candidat Andrzej Duda a été élu président de la République, avant que le PiS ne remporte les élections législatives. Depuis, Bruxelles estime que le pays est tombé dans le populisme et les mesures liberticides, montrant du doigt la réforme de la Cour suprême polonaise qui vise à évincer les juges les moins favorables au PiS. En réaction, une procédure pour activer l'article 7 du traité sur l'Union Européenne (TUE), pouvant aboutir à des sanctions pour non-respect de l'Etat de droit, a été lancée par la Commission européenne. L'Italie, elle, est passée des partis de gauche à l'extrême-droite. En 2014, le pays était salué avec l'arrivée au pouvoir du socialiste Mattéo Renzi en tant que Premier ministre, sorte d'Emmanuel Macron italien avant l'heure, qui promettait une réforme en profondeur de la botte. 2 ans après, le bilan est mitigé et il démissionne. En mars 2018, ce sont les partis populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue (extrême droite) qui sont élus par les électeurs alors influencés par les thèmes tels que les crises économique et migratoires. Après plusieurs semaines de tractations, le M5S et la Ligue parviennent à former une coalition et Giuseppe Conte devient Premier ministre.