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Warrant, option, future, turbos... Comprendre les produits dérivés

A côté des marchés financiers classiques (actions, obligations...), la bourse permet aussi d'investir dans des « produits dérivés ». Hautement spéculatifs, ils peuvent être à l'origine de gains conséquents comme de pertes abyssales. Des risques qui devraient être pris en considération avant de tenter d'y investir.

Temps de lecture : 5 minute(s) - Par R Rodolphe | Mis à jour le 16-12-2019 14:27:00 | Publié le 16-12-2019 14:07  Photo : Shutterstock  
Warrant, option, future, turbos... Comprendre les produits dérivés

Des produits financiers complexes et risqués

Investir en bourse ne se résume pas à acheter ou vendre des actions et des OPCVM. Des instruments financiers plus sophistiqués appelés produits dérivés permettent d'aller chercher des performances supérieures à celles du marché. Ils se caractérisent le plus souvent par un fort effet de levier susceptible d'offrir des possibilités de gains conséquents, ainsi qu'un niveau de perte potentielle important.

Le maniement de ces outils facilite la diversification de ses avoirs et subséquemment une meilleure gestion du risque. L'actif sous-jacent de ces instruments peut être composé d'un panel d'actions. Il peut être également représentatif d'indices de marché ou catégoriel et en lien avec un secteur d'activité économique ciblé. Mais la négociation de ces instruments financiers est, sans nul doute, plus complexe que celle des actions. Avant de passer des ordres sur ces produits, il est donc primordial de bien comprendre leur mode de fonctionnement.

A lire : SIIC : miser sur l'immobilier en investissant en bourse

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Le warrant : un outil de couverture du risque

Le « warrant » est un produit dérivé à effet de levier émis par une banque et assez proche dans sa conception de ce que sont les options. À la différence de celles-ci, le warrant ne peut pas être vendu à découvert (ce qui revient à céder un actif que l'on ne possède pas). Le sous-jacent d'un de ces produits dérivés peut être une action, un indice, une devise ou une matière première. Le prix du warrant est directement corrélé à celui de l'actif financier sur lequel il est basé.

Un warrant confère le droit, et non l'obligation d'acheter ou de vendre un actif à un prix et à une date déterminée à l'avance. Ce droit s'acquiert en payant une prime qui permet d'exercer le warrant. Le montant de cette prime est inférieur à celui de l'actif sous-jacent. Cette différence entre le prix de l'actif et celui de la prime permet ainsi de bénéficier d'un effet de levier par rapport à la hausse du cours de l'actif.
Dans le jargon, un call warrant donne le droit d'acheter le sous-jacent, et un put warrant le droit de le vendre.




Pour acheter un warrant, il est nécessaire de passer par un compte-titres.

Les options et la vente à découvert

Comme un warrant, une option vous donne le droit et non l'obligation d'acheter ou de vendre un actif sous-jacent à un prix convenu et pendant une période déterminée à l'avance. En contrepartie de ce droit d'exercice, lorsque vous achetez une option, vous devez payer une prime au vendeur.

Une option d'achat ou une option de vente, plus communément appelé, un CALL ou un PUT, n'est pas émise par un établissement financier. Vous avez comme contrepartie un investisseur qui sera comme vous vendeur ou acheteur d'option. Le prix d'exercice que l'on appelle un « strike » peut être exercé soit à tout moment dans le cas d'une option américaine, soit uniquement à la date donnée dans le cas d'une option européenne. Si vous n'exercez pas ce droit, votre perte équivaut au montant de la prime que vous avez payée.

Acheter ou vendre une option revient à nouer un contrat et à faire un pari sur le potentiel de hausse ou de baisse d'un actif. Il existe, en dehors d'opérations très complexes combinant plusieurs options, 4 types de contrats possibles :
• L'achat d'un call (= achat d'une option d'achat)
• La vente d'un call (= vente d'une option d'achat)
• L'achat d'un put (= achat d'une option de vente)
• La vente d'un put (= vente d'une option de vente)

Les options peuvent faire l'objet d'une vente à découvert (VAD). Cette opération nécessite de s'adresser à un broker qui traite des ordres en SRD (service à règlement différé). La vente à découvert est initiée par un investisseur qui veut miser sur la baisse d'un actif. Il s'engage donc sur un prix de vente à une date convenu d'avance en espérant pouvoir racheter cet actif à un prix plus bas dans le futur.

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Les futures, ou contrats à terme

Les futures, ou contrats à terme, sont des produits dérivés très spéculatifs destinés à parier sur l'évolution favorable du cours de l'actif sous-jacent. Ils obéissent à des mécanismes similaires à ceux des options. Ils s'en différencient néanmoins en ce qui concerne les obligations des cocontractants. Chacun aura en effet l'obligation de s'exécuter à la date d'échéance du contrat. Le vendeur devra livrer l'actif et l'acheteur en payer le prix. Il s'agit d'un engagement ferme de faire quelque chose.

Pour rappel, dans le cas d'un contrat d'option, chaque contrepartie a le droit et non l'obligation de dénouer sa position. Les contrats futurs ne doivent pas être confondus avec les contrats d'option. Ces opérations se déroulent sur des marchés organisés et réglementés (le LIFFE) et nécessitent de verser un dépôt de garantie. Les actifs sous-jacents peuvent être des matières premières, des devises ou des indices boursiers.

Les contrats futurs servent à se prémunir contre les fluctuations du cours d'un actif et à se garantir un prix fixé à l'avance. Ils portent sur la négociation d'une quantité prédéterminée de l'actif sous-jacent, qui devra être livré à une date et un prix convenu d'avance.

Le cours de compensation d'un contrat à terme est établi après chaque séance boursière. Il sert à déterminer les appels de marge et à valoriser les contrats en position.

Les CFDs

Les CFDs (Contract for differences ou contrat de différence en français) sont des instruments financiers hautement spéculatifs. Leur mode de fonctionnement peut inciter à les comparer aux trackers. Un CFD réplique en effet les variations de cours d'un actif. Il peut avoir pour sous-jacent une action, un indice boursier, une devise ou des matières premières.

Les CFDs ne font cependant pas que suivre le cours de leur sous-jacent. Alors que les trackers sont des OPCVM, les CFDs sont des contrats librement négociés de gré à gré par l'intermédiaire d'un broker. Ces produits dérivés se caractérisent par un très fort effet de levier. Il s'agit à la fois de leur principal intérêt, mais également de leur inconvénient. Les possibilités de gain et comme de perte sont en effet très élevés. Les CFDs sont cotés en continu 24h/24 et n'ont pas d'échéance. Ils peuvent vendus à découvert.

A lire : Tout comprendre des « ETF » ou « trackers »

Les turbos

Un turbo est également un produit dérivé à effet de levier dont l'actif sous-jacent sera une action ou un indice boursier. Il s'agit là aussi d'un produit très risqué, avec des potentiels de gains ou de pertes importants.

Les turbos sont émis par des banques avec un prix d'exercice et une date d'échéance. Ils réservent à leur détenteur le droit d'acheter à tout moment un actif à un prix prédéterminé. Il n'y a en revanche aucune obligation d'exercer ce droit. L'une des caractéristiques essentielles du turbo est ce que l'on appelle sa barrière désactivante. Cette option permet à l'acheteur de turbo de définir un prix d'exercice à partir duquel le produit se désactive pour ne pas subir la variation à la baisse d'un actif amplifiée par l'effet de levier du produit. Généralement cette barrière désactivante est fixée au prix de l'actif sous-jacent lorsque l'on acquiert un turbo.

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Les risques des produits dérivés

Warrant, futures, turbos, CFD et options sont des produits hautement spéculatifs et donc extrêmement risqués. Ils ne sont pas compatibles avec une stratégie d'investissement de moyen ou de long terme, et donc à déconseiller à l'épargnant peu familiarisé avec les marchés financiers ou qui ne souhaite pas exposer son épargne à des risques.

Comme le recommande l'Autorité des Marchés Financiers, évitez toujours les produits que vous ne comprenez pas. Si vous souhaitez quand même investir, ne consacrez à ces produits qu'une très faible partie de votre épargne, qui ne vous manquera pas si vous veniez à la perdre. Evitez à tout prix l'effet de levier, qui peut faire perdre plus que la mise initiale.

Enfin, si vous investissez sur Internet, vérifiez que l'intermédiaire est bien autorisé à exercer en France sur le registre des agents financiers REGAFI.

Le « tracker » : un produit financier qui réplique les fluctuations d'un indice
Les Exchange Traded Fund (ETF), que l'on désigne souvent sous le nom de « trackers », sont des produits boursiers un peu à part puisqu'ils s'apparentent à des fonds d'investissement plus qu'à de purs produits dérivés, et s'inscrivent dans une logique d'investissement à long terme. Ce sont des instruments financiers capables de reproduire à la hausse ou à la baisse les fluctuations d'un actif. Il s'agit de fonds indiciels qui répliquent la performance d'un indice boursier.

Si vous achetez, par exemple, un ETF CAC 40, vous aurez la perspective d'empocher une plus-value équivalente à la performance du CAC sur la période pendant laquelle vous aurez détenu cet instrument. En cas de chute de l'indice, vous subirez évidemment une perte proportionnelle à la baisse constatée.

Les « trackers » sont aussi facilement négociables que des actions et génèrent des frais de gestion. Ils peuvent se concevoir comme des OPCVM de type SICAV ou FCP mais leur frais de souscription et de gestion sont considérablement réduits par rapport à l'épargne collective. Les « trackers » sont éligibles au PEA et leur fiscalité est similaire à celle des autres valeurs mobilières de placement.

Plusieurs types de trackers existent, du moins au plus sophistiqués, comme les ETF à effet de levier, avec lesquels le risque dépasse le montant investi. Attention à bien comprendre le type de produit dans lequel vous investissez avant de vous lancer.



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