Sortie le 7 novembre
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Mise en lumière notamment par Xavier Niel, la croissance du marché des SPAC est exponentielle. Voici en quoi consistent ces sociétés cotées en bourse.
Un Spac est une « Société d'Acquisition à Vocation Spécifique » ou « Special Purpose Aquisition Company » en anglais. Il s'agit de sociétés cotées en bourse, dont l'objet est uniquement d'investir dans d'autres sociétés. Contrairement au parcours traditionnel des entreprises cotées, les SPAC sont introduits en bourse sans avoir développé d'activité économique. Souvent qualifiés de « coquilles vides », leur levée de fonds repose sur le projet de réaliser une ou plusieurs acquisitions ciblées, dans un certain délai. L'argent récolté est conservé dans les comptes de la société jusqu'aux achats.
Bien qu'ils soient encore peu répandus en France, les médias parlent de plus en plus des SPAC. Ces véhicules financiers existent aux États-Unis depuis les années 1990, mais n'ont émergé en Europe qu'à la fin des années 2000. S'ils sont souvent dans l'actualité, c'est surtout parce que Xavier Niel, milliardaire français et fondateur de Free, les utilise. Investisseur chevronné, ses décisions sont scrutées et servent parfois de modèle. En avril 2016, le trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre-antoine Capton (créateurs de Troisième Oeil Production) a introduit en bourse Mediawan, le premier SPAC coté sur Euronext Paris*. C'était alors la plus grande société de ce type en Europe. Sa promesse était d'investir au moins 75% des fonds récoltés dans les médias, le tout dans un délai maximum de 24 mois. La société a réussi à lever 250 millions d'euros sur les marchés. Après quelques investissements, dont le rachat du groupe AB et de Lagardère Studios, les titres Mediawan ont été rachetés par les fondateurs de la société. Ils ont été retirés de la cotation en décembre 2020. Le même mois, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, accompagnés cette fois de Moez-Alexandre Zouari, actionnaire principal de Picard Surgelés et détenteur d'une centaine de supermarchés du groupe Casino, ont lancé un nouveau SPAC. Nommé 2MX Organic, il ambitionne d'acquérir des sociétés oeuvrant dans les biens de consommation « durables ». Avec une levée de fonds de 300 millions d'euros, l'opération a été la plus grosse IPO* de l'année à Paris.
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Les deux opérations emblématiques de Xavier Niel et ses associés mettent le projecteur sur un procédé qui reste encore rare en Europe. Seuls 25 SPAC y sont pour le moment identifiés, contre plus de 420 aux États-Unis. Outre-Atlantique, la tendance semble s'accélérer de manière quasi-exponentielle. En 2020, les SPAC ont permis de lever environ 83 milliards de dollars en bourse, soit plus de 10 fois le montant total cumulé en 10 ans. Sur les 3 premiers mois de l'année 2021, 95 milliards y ont été investis, soit déjà plus que sur toute l'année précédente. Chaque jour, 5 SPAC seraient introduits à la bourse de New York.
Lever des millions d'euros en bourse, sur la base d'un projet qui ne s'est pas encore concrétisé, n'est pas simple. Les fondateurs du SPAC doivent convaincre les investisseurs grâce à de solides arguments, puisqu'ils ne peuvent pas présenter de comptes validant leur modèle. Or, les promesses ne suffisent pas. Le projet doit être bien ficelé en amont, et les principaux critères de la future politique d'acquisition doivent être très bien cernés. Les fondateurs du SPAC doivent notamment porter à la connaissance des investisseurs le secteur d'activité ciblé, le montant approximatif de l'investissement, l'objectif de rentabilité et enfin le délai pour réaliser l'acquisition. Ce dernier point est particulièrement important, puisque si l'achat n'est toujours pas effectuée après la date indiquée, l'argent doit être restitué aux investisseurs.
Annonce Freedom24, le seul courtier européen coté au NASDAQ, offre la possibilité exclusive d'acheter des actions au prix de l'IPO (initial) avec un rendement moyen de 52 % en trois mois (en janvier 2023). Les investissements en valeurs mobilières et autres instruments financiers impliquent toujours un risque. L'achat d'actions au prix d'introduction en bourse peut impliquer des restrictions supplémentaires. Les prévisions ou les performances passées ne constituent pas une garantie des résultats futurs.
Les SPAC sont, en quelques sortes, un pont entre la bourse et l'investissement dans des entreprises non-cotées (le « private equity »). En général, ces deux mondes se côtoient très peu : par définition, le private equity* consiste à investir dans des entreprises qui ne sont pas introduites en bourse. Pour les groupes qui cherchent une croissance externe, l'introduction en bourse d'un SPAC est beaucoup plus rapide que celle d'une entreprise traditionnelle. Il faut compter entre 2 ou 3 mois, là où une IPO* se prépare sur environ 6 mois. Les SPAC ont aussi une capacité d'acquisition très rapide, puisqu'ils collectent des fonds avant même d'avoir identifié le support dans lequel ils vont investir. Outre-Atlantique, certains SPAC sont de réelles success stories : Wheels up a par exemple pu acquérir plusieurs compagnies aériennes pour 150 millions de dollars, Les avantages des SPAC pour les investisseurs Les SPAC étant soumis à la réglementation drastique des opérations boursières, l'investissement est juridiquement bordé : évidemment, le risque de perte en capital existe toujours, mais les investisseurs bénéficient d'une information censée être complète, grâce à l'édition d'un prospectus. Celui-ci décrit en détail la société, ses objectifs, ses moyens... Mais pour les investisseurs, les SPAC ont surtout l'avantage de la liquidité face au private equity*. Les titres peuvent en effet être revendus sur le marché. La cotation en bourse permet (du moins en théorie) de sortir à tout moment de l'investissement là où pour le non-coté, revendre ses parts peut souvent s'apparenter à un parcours du combattant. Les avantages pour les entreprises financées par les SPAC Du côté des sociétés en recherche de fonds, le recours à un SPAC permet de lever de l'argent en s'affranchissant du lourd travail d'une IPO*. La valorisation des parts est aussi, dans de nombreux cas, plus élevée. Lors d'une introduction classique en bourse, le prix des titres va dépendre de la demande des investisseurs. Comme le processus est engagé 6 mois à l'avance, et que l'état dans lequel seront les marchés n'est pas connu à ce moment, le prix est souvent sous-évalué. Ainsi, lors de la première cotation, il arrive que la valeur des titres progresse beaucoup dès le premier jour. Pour ceux qui ont cédé une partie de l'entreprise, c'est alors la déception, puisqu'ils auraient pu gagner plus d'argent. Lorsqu'ils font appel à un SPAC, ils traitent avec un seul acheteur, avec qui ils fixent le prix. Les freins à l'investissement dans les SPAC Comme évoqué plus haut, les SPAC peinent à se développer en Europe, et notamment en France. Ces sociétés financières sont introduites en bourse sur un modèle qui va à contre-courant de celui des supports traditionnels. Les IPO* sont d'ordinaire effectuées pour assurer la croissance d'une entreprise qui a déjà réussi et qui a démontré la pertinence de son modèle. Cette levée de fonds lui permet de dégager de l'argent frais, sensé lui faire prendre une nouvelle dimension en finançant son développement. A l'inverse, celui qui investit dans un SPAC donne un « chèque en blanc ». L'IPO* est effectuée avant même que le projet ne démarre, sans aucune preuve que sa stratégie va fonctionner. Certes, cette méthode est classique en private equity* pour les sociétés en phase d'amorçage. Mais dans ce cas, l'entrepreneur rencontre un à un ses investisseurs, ce qui n'est pas possible lors d'une introduction en bourse. Pour les SPAC comme pour le private equity*, le fondateur doit recueillir la confiance des investisseurs. La réussite de l'IPO* tient donc, pour beaucoup, à la personnalité qui porte le projet. Ce qui explique le succès des introductions en bourse des SPAC de Xavier Niel, qui fait figure de « patron star ». Reste qu'en France, la réussite n'est pas autant mise en avant qu'aux États-Unis : peu de personnalités ou d'entreprises ont la capacité de fédérer autour d'un tel projet. Cependant, le fait que des « sponsors » d'envergure portent le SPAC peut avoir un coût. Pour que l'investissement soit intéressant et potentiellement rentable, les investisseurs doivent donc faire une attention aux modalités de rémunération de l'équipe dirigeante, et aux procédures qui pourraient les diluer. Selon une étude réalisée par les universités de New York et de Stanford à l'automne 2020, les performances à 6 mois des SPAC fondées par un « patron star » ou un gros fonds institutionnel sont meilleures que celles des IPO*. Cet avantage tend néanmoins à disparaître au bout d'un an. Les chercheurs soulignent également l'importance des frais et dilutions, qui ont souvent pour effet de léser les actionnaires.Qui peut investir dans un SPAC ?Les SPAC sont réservés aux investisseurs qualifiés : la cotation est réalisée sur le compartiment professionnel d'Euronext Paris*.
Les SPAC étant soumis à la réglementation drastique des opérations boursières, l'investissement est juridiquement bordé : évidemment, le risque de perte en capital existe toujours, mais les investisseurs bénéficient d'une information censée être complète, grâce à l'édition d'un prospectus. Celui-ci décrit en détail la société, ses objectifs, ses moyens... Mais pour les investisseurs, les SPAC ont surtout l'avantage de la liquidité face au private equity*. Les titres peuvent en effet être revendus sur le marché. La cotation en bourse permet (du moins en théorie) de sortir à tout moment de l'investissement là où pour le non-coté, revendre ses parts peut souvent s'apparenter à un parcours du combattant.
Du côté des sociétés en recherche de fonds, le recours à un SPAC permet de lever de l'argent en s'affranchissant du lourd travail d'une IPO*. La valorisation des parts est aussi, dans de nombreux cas, plus élevée. Lors d'une introduction classique en bourse, le prix des titres va dépendre de la demande des investisseurs. Comme le processus est engagé 6 mois à l'avance, et que l'état dans lequel seront les marchés n'est pas connu à ce moment, le prix est souvent sous-évalué. Ainsi, lors de la première cotation, il arrive que la valeur des titres progresse beaucoup dès le premier jour. Pour ceux qui ont cédé une partie de l'entreprise, c'est alors la déception, puisqu'ils auraient pu gagner plus d'argent. Lorsqu'ils font appel à un SPAC, ils traitent avec un seul acheteur, avec qui ils fixent le prix.
Comme évoqué plus haut, les SPAC peinent à se développer en Europe, et notamment en France. Ces sociétés financières sont introduites en bourse sur un modèle qui va à contre-courant de celui des supports traditionnels. Les IPO* sont d'ordinaire effectuées pour assurer la croissance d'une entreprise qui a déjà réussi et qui a démontré la pertinence de son modèle. Cette levée de fonds lui permet de dégager de l'argent frais, sensé lui faire prendre une nouvelle dimension en finançant son développement. A l'inverse, celui qui investit dans un SPAC donne un « chèque en blanc ». L'IPO* est effectuée avant même que le projet ne démarre, sans aucune preuve que sa stratégie va fonctionner. Certes, cette méthode est classique en private equity* pour les sociétés en phase d'amorçage. Mais dans ce cas, l'entrepreneur rencontre un à un ses investisseurs, ce qui n'est pas possible lors d'une introduction en bourse. Pour les SPAC comme pour le private equity*, le fondateur doit recueillir la confiance des investisseurs. La réussite de l'IPO* tient donc, pour beaucoup, à la personnalité qui porte le projet. Ce qui explique le succès des introductions en bourse des SPAC de Xavier Niel, qui fait figure de « patron star ». Reste qu'en France, la réussite n'est pas autant mise en avant qu'aux États-Unis : peu de personnalités ou d'entreprises ont la capacité de fédérer autour d'un tel projet. Cependant, le fait que des « sponsors » d'envergure portent le SPAC peut avoir un coût. Pour que l'investissement soit intéressant et potentiellement rentable, les investisseurs doivent donc faire une attention aux modalités de rémunération de l'équipe dirigeante, et aux procédures qui pourraient les diluer. Selon une étude réalisée par les universités de New York et de Stanford à l'automne 2020, les performances à 6 mois des SPAC fondées par un « patron star » ou un gros fonds institutionnel sont meilleures que celles des IPO*. Cet avantage tend néanmoins à disparaître au bout d'un an. Les chercheurs soulignent également l'importance des frais et dilutions, qui ont souvent pour effet de léser les actionnaires.
Les SPAC sont réservés aux investisseurs qualifiés : la cotation est réalisée sur le compartiment professionnel d'Euronext Paris*.