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Carlos Ghosn, Président-Directeur-Général (PDG) de Renault et Président du Conseil d'Administration de Nissan et Mitsubishi, vient d'être arrêté au Japon car il est soupçonné de fraude fiscale et d'abus de bien social par les autorités du pays. En 24 heures, l'action Renault a chuté de 8,43%.
Carlos Ghosn, qui préside l'alliance Renault - Nissan - Mistsubishi (premier constructeur du monde devant Volkswagen, Toyota et General Motors), vient d'être arrêté au Japon. Les autorités locales le soupçonnent d'avoir caché des revenus au fisc japonais et d'avoir utilisé de l'argent de la société Nissan pour ses besoins personnels. L'annonce a été immédiatement suivie d'une chute du cours des actions Renault (perdant 8,43% sur la seule journée de mardi) et Nissan (-5,45%). Cette actualité souligne la sensibilité des cours de bourse aux évènements extérieurs à la performance des entreprises. Ces fortes baisses reposent en effet sur les anticipations des investisseurs, qui craignent une certaine instabilité au niveau de la gouvernance de Renault et des autres sociétés de l'alliance. Afin de préserver leur confiance, Emmanuel Macron a annoncé hier que « l'État en tant qu'actionnaire sera extrêmement vigilant quant à la stabilité de l'alliance » et Bruno Lemaire a demandé ce matin à Renault de mettre en place une « gouvernance intérimaire ».
Depuis l'ouverture des marchés, le cours de l'action semble s'être stabilisé aux alentours de 59 euros. Dans le même temps, la valorisation de Renault en bourse semble faible. Il existe en effet une certaine incohérence entre la capitalisation boursière de l'entreprise à 17 milliards d'euros, et la valeur réelle de ses actifs. Cette valorisation correspond tout juste la somme de ses participations dans Nissan (13 milliards d'euros) et Daimler Chrysler (1 milliard d'euros) ajoutées à sa trésorerie (3 milliards d'euros), sans prendre en compte de la valorisation de l'entreprise Renault elle-même. A titre de comparaison, PSA (Peugeot – Citroën) est également valorisée à 17 milliards d'euros, alors que le groupe est plus petit. L'entreprise semble donc sous-évaluée. Un point que tend à confirmer les performances de Renault, qui enregistre un chiffre d'affaires en hausse et une marge opérationnelle de l'ordre de 6%. Il est donc tentant de penser qu'après cette tempête, le cours devrait reprendre un niveau plus « normal ». Toutefois, il faut rester prudent.
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En prenant du recul sur l'évolution du cours de l'action Renault, l'arrestation de Carlos Ghosn n'est pas le seul élément de fragilisation. Fin mars 2018, l'action atteignait 100 euros, avant d'amorcer une baisse constante. Aujourd'hui, son cours arrive à son plus bas niveau depuis début 2015. Compte tenu de l'évolution sur l'année, la prudence est de rigueur : la pire des stratégies consisterait à vendre ses actions au point bas ou à en acheter avant un nouveau décrochage. Bien qu'il soit difficilement imaginable que cet évènement exceptionnel ait un impact négatif à long terme sur l'image et les ventes du groupe, il est préférable de laisser passer un peu la tempête avant de se décider à acheter ou à vendre.