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Marqué par une forte progression des investissements en 2017, le private equity devrait enregistrer une nouvelle hausse en 2018. Malgré les risques, le retour des institutionnels dans le capital-investissement et l'intérêt croissant des particuliers pour ce type de placement semble assurer un avenir prometteur au financement d'entreprises françaises.
Dans le monde des placements, 2017 a été l'année de nombreux records : ventes immobilières, nombre de crédits distribués... L'investissement dans les sociétés françaises non cotées a lui aussi dépassé toutes les prévisions, en termes de montant comme en nombre de levées de fonds. D'après l'association France Invest, qui regroupe les acteurs actifs du capital-investissement, 16,5 milliards d'euros ont été levés en private equity, dont 63% auprès d'investisseurs français. Et les acteurs du capital-investissement ne semblent pas prêts à s'arrêter en si bon chemin. Olivier Millet, président de France Invest, explique « Nous allons bientôt atteindre l'objectif collectif que nous nous sommes fixé : franchir les 20 milliards d'euros de capitaux levés par an pour irriguer encore davantage l'économie française, faire croître et transformer les entreprises. " Et les récents projets politiques ne semblent pas le contredire, puisque la future loi Pacte devrait faciliter l'investissement des particuliers au capital des entreprises, en rendant les parts de sociétés non cotées éligibles à l'assurance-vie et au PEA-PME. Mais pourquoi un tel engouement ? France Invest donne un début d'explication dans son rapport : « Avec un rendement supérieur à 10 % par an sur 30 ans, le capital‐investissement français surperforme les autres grandes classes d'actifs sur le long terme. Avec un taux annuel de 8,7 % calculé sur 10 ans, le non coté français offre une performance plus de deux fois supérieure à celle des marchés d'actions cotées (3,0 % pour le CAC40, 4,1 % pour le CAC All‐Tradable – ex SBF 250). Le constat vaut également par rapport au marché immobilier et aux hedge funds, qui enregistrent des taux de rendement respectifs de 5,2% et de 3,2%. » Des données à mettre en perspective avec le risque de perte en capital inhérent à l'investissement dans les PME. Le private equity attire à lui de nombreux types de souscripteurs différents : investisseurs institutionnels comme les banques et les assurances, fonds souverains, Etat, family offices, entreprises, particuliers, ... La collecte de capitaux auprès des personnes physiques a d'ailleurs bondi de 10% en 2017 (vs 2016), atteignant 2,3 milliards d'euros, (soit près de 14% de la collecte totale), dont un tiers levés par des véhicules d'investissement dédiés de type FCPI et FIP. Côté entreprises, les fonds d'investissement qui opèrent en private equity permettent de disposer d'un levier de croissance utile pour le développement grâce à une stratégie de le long terme, une notion absente dans la plupart des sociétés cotées en bourse. En effet, les investisseurs en capital-investissement accompagnent généralement les sociétés dans lesquelles ils investissent grâce à des suggestions qui leur permettent d'optimiser leur croissance et d'atteindre plus facilement les objectifs fixés.
En France, le private equity porte le nom de capital-investissement. Il s'agit d'investir au capital de sociétés non cotées en bourse, à un stade de développement plus ou moins avancé : les fonds investis par les particuliers sont injectés directement dans le capital de la société afin de faciliter sa création, de lui permettre de développer un nouveau pôle d'activités ou de lui donner la possibilité de se redresser. Selon les secteurs économiques, les investisseurs peuvent espérer obtenir des plus-values par la revente de leur part. Ce retour sur investissement ce fait à moyen ou à long terme, en général sur des périodes de 3 à 7 ans. Les performances visées sur le long terme sont supérieures à celles offertes par d'autres produits de placements, mais elles vont de pair avec le risque de perdre l'intégralité du capital investi en cas d'échec.
Dans la famille du private equity, le capital-risque est destiné à financer les start-up innovantes qui présentent un fort potentiel. Il peut être précédé d'un « capital-amorçage » (c'est-à-dire l'injection de fonds au démarrage), car il concerne des entreprises à l'état embryonnaire, mais dont le concept laisse présager une réussite économique. On le nomme parfois capital-innovation, car l'objectif des nouvelles entreprises qui en ont besoin est souvent de finaliser le développement d'une technologie afin de mettre au point un prototype satisfaisant. Le terme de capital-risque est toutefois préféré par les investisseurs particuliers puisque la réussite n'est pas toujours assurée. En général, les investisseurs privés qui réalisent des investissements en capital-risque misent sur plusieurs sociétés afin que la réussite de l'une compense les échecs de plusieurs autres. Dans le cas d'un investissement en capital-risque, le rôle de l'investisseur dépasse la simple participation financière. En plus de ses fonds, celui-ci apporte généralement son expérience et son réseau professionnel à la future société. Cela lui permet d'optimiser les chances de réussite de cette start-up. Le capital-innovation a d'ailleurs représenté 40% des entreprises financées en 2017 indique le rapport de France Invest, qui précise également que les intentions d'investissement sur ce segment sont en forte progression, atteignant 2,5 milliards d'euros (+56% par rapport à 2016), probablement porté par l'engouement que les innovations suscitent en France et dans le monde, mais pas seulement. En effet, le capital-risque est celui qui présente le potentiel de croissance le plus fort, et de nombreux sujets en sont à leur balbutiement : intelligence artificielle, digitalisation de la sociétés, innovations numériques dans de nombreux domaines allant de l'immobilier à la médecine... Tous les projets ne verront certes pas le jour, mais les investisseurs sont prêts à en prendre le risque : lorsqu'une innovation conduit à la signature d'au moins un client ainsi qu'au développement d'un produit technologique, la plus-value à long terme, réalisée par l'investisseur, peut être très élevée.
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Le capital-développement est destiné à aider les PME ayant déjà financé leur création à accélérer leur croissance. Ces sociétés cherchent en général des capitaux afin de lancer de nouveaux projets, de combler leurs besoins en matériel et en personnel, de se développer à l'international ou de développer un nouveau secteur d'activités. Le capital-développement voit son succès grandir auprès des particuliers grâce à la création de fonds d'investissement dédiés tels que les FCPR (les Fonds Commun de Placement à Risques dans lesquels investissent également les banques, assureurs et autres fonds), les FCPI (Fonds Commun de Placement dans l'Innovation) et les FIP (Fonds d'Investissement de Proximité), dont le montant investi peut parfois ouvrir droit sous conditions à des réductions d'impôts. Les personnes physiques investissent ainsi dans un fonds piloté par une société de gestion, qui choisit des entreprises dans lesquels l'argent va être misé. A la fin d'une période de détention données (souvent entre 5 et 7 ans), en cas de réussite les participations sont cédées et les investisseurs encaissent les plus-values. En 2017, 128 véhicules de ce type ont levé plus de 9,6 milliards d'euros, soit une progression de 9,1% de la collecte par rapport à 2016. A noter là encore, la forte progression des fonds liés à l'innovation, en hausse de 44%.
Le capital-transmission est destiné à faciliter la succession d’un chef d’entreprise ou le changement de propriétaire d'une entreprise. Cette phase clé nécessite un investissement tout particulier puisqu’elle demande des fonds plus légers, mais une aide plus importante sur le plan juridique et stratégique. Le recours à l’endettement est fréquent dans le cas d’une transmission d’entreprise. Un LBO (Levarage Buy Out) permet de créer un effet de levier risqué destiné à relancer la société après son rachat. Ce procédé consiste à créer une société holding afin de rembourser la dette d’acquisition grâce aux dividendes reçus par la société achetée. Une fois la dette remboursée, les deux sociétés peuvent fusionner. Plus l’écart entre la dette et les capitaux est important, plus l’effet de levier créé après le remboursement de la dette sera efficace. L'étude de France Invest pour 2017 met en lumière la forte progression du capital-transmission, avec une hausse de 30% par rapport à 2016. Près de 9,9 milliards d'euros ont ainsi été investis. Néanmoins c'est la taille des opérations financées plus que leur nombre qui explique cette progression.
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Le capital retournement concerne les sociétés en difficultés ou en restructuration. Dans ce cas-là, les investisseurs injectent des fonds dans le capital de l'entreprise afin de permettre son redressement. L’aide apportée par l’investisseur est alors autant financière que stratégique. Il participe à la mise en œuvre d’un plan de redressement efficace afin d’espérer pouvoir réaliser une plus-value à moyen terme. Ce type d'opération en private equity ne représente que 2 % des investissements réalisés chaque année.
Le private equity possède de nombreux avantages : il offre une perspective de plus-value intéressante à long terme et donne aux investisseurs l’opportunité de participer à la création d’entreprises innovantes ou à la croissance de celles-ci. Souvent attractif pour ceux qui ont une âme d'entrepreneur, il permet de participer à la création, au développement ou au redressement d’une société. D'autant que ce type d'investissement est relativement positif pour la croissance économique puisqu'il permet de créer ou maintenir des emplois. Ainsi, malgré les différentes crises traversées par l’industrie financière, le capital-investissement ne semble pas avoir été affecté. A côté de tous ses points positifs, le private equity présente des risques importants pour l'investisseur. Le risque principal étant de ne pas enregistrer de retour sur investissement, voire de ne jamais récupérer le capital investi en cas d'échec. En effet, le projet innovant d’une start-up peut ne jamais aboutir, tout comme le plan de redressement d’une entreprise ou la tentative de développement d'une PME bien installée. Ces risques sont inhérents au monde de l'entreprise. Pour limiter les risques de pertes, de bonnes stratégies doivent être établies dès le départ. Quels que soient les types de capitaux injectés dans une société, l’investisseur doit s’assurer que l'équipe de gestion a les plus grandes chances d'être efficace. Un plan de financement précis doit être établi et le marché visé doit également être maîtrisé. La manière la plus simple d'équilibrer les risques liés à l’investissement en private equity est de diversifier ses investissements. Plus un portefeuille comportera de fonds différents, de sociétés et de domaines différents, plus le risque de perte de capitaux pourra être lissé. En effet, la mutualisation des risques permet de mettre toutes les chances de son côté pour pouvoir à terme a minima récupérer des capitaux investis, voire réaliser une plus-value sur le long terme. L’échec de certains investissements pourra alors être compensé par la réussite d'autres.
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