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C'est un matin froid de décembre. Dans une brasserie parisienne, Julien, cadre de 36 ans, sirote son café en feuilletant nerveusement des papiers. Entre des feuilles froissées, les documents d'ouverture d'un plan d'épargne retraite que Julien a pris le soin d'imprimer la veille. Comme beaucoup d'autres, il est confronté à une question cruciale : comment financer sa future pension ?
Julien n'est pas un cas isolé. Le Plan d’Épargne Retraite, ou PER, a séduit des centaines de milliers de Français depuis son lancement en 2019. Pourquoi ? Parce qu’il offre une promesse séduisante : celle de réduire aujourd’hui ses impôts grâce aux versements effectués à l'entrée, tout en vous préparant ses vieux jours. « Honnêtement, je ne crois pas que ma génération aura droit à une retraite. C'est mal parti : nous alors avoir la double peine, nous payons plein pot pour les retraités actuels et nous n'aurons droit à presque rien le moment venu ». Derrière un apparent fatalisme, le jeune homme est cependant en train de se construire une armée de solutions. « Je mets de côté environ 20 % de mes revenus ; j'ai investi dans des SCPI, un peu en bourse, et là je découvre le PER et son avantage fiscal : je suis conquis ! », développe-t-il. Et pour cause : les sommes versées sont déductibles du revenu imposable jusqu’à 35 194 euros pour 2024. Si ce plafond fiscal n'est pas utilisé entièrement, le reliquat est reportable pendant 3 ans. Pour Julien, cela signifie qu’il peut défiscaliser bien plus que ce qu’il imaginait initialement. « C’est un bon coup de pouce, je ne veux pas manquer le coche sur la fin d'année », plaisante-t-il, en calculant l’impact de sa prochaine déclaration. « Évidemment si mes revenus augmentent, j'investirai plus chaque mois ».
C’est là qu’entre en jeu ce que les experts appellent le « pilotage des sommes défiscalisables ». Julien, par exemple, est dans une tranche marginale d’imposition à 30 %. Les 20 000 euros sur son PER avant le 31 décembre vont lui permettre de réduire d'autant son revenu imposable, soit une économie théorique de 6 000 euros d’impôts (à affiner en fonction de ses autres revenus et éventuels autres avantages fiscaux). Mieux encore, en ajustant ses versements sur plusieurs années, il pourra lisser ses économies et maximiser l’impact à long terme.Mais ce n’est pas qu’une affaire de chiffres. Le PER, c’est aussi une philosophie : celle de penser à demain sans sacrifier aujourd’hui. L’argent placé n’est pas perdu ; il travaille, fructifie, se multiplie. Et dans le cas de Julien, il achète une certaine dose de sérénité rare dans un monde d’incertitudes.Ce qui rend ce produit d'épargne intéressant, c’est aussi le temps. Plus le plan est alimenté tôt dans une carrière, plus la somme disponible une fois à la retraite peut être importante. Camille, jeune avocate de 29 ans a ainsi ouvert son PER il y a deux ans et y verse 300 euros par mois. Si le rendement moyen jusqu'à sa retraite est de 4 %, son épargne atteindra environ 320 000 euros lorsqu'elle aura 65 ans. « Je n’ai pas l’impression de faire un gros effort aujourd’hui, mais je sais que je me remercierai plus tard », sourit-elle.
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Lorsqu’un PER est ouvert, les sommes versées sont généralement réparties entre deux grands types de supports :- Les fonds en euros : Des placements sécurisés offrant une garantie sur le capital investi. Bien qu’ils soient moins rémunérateurs, ils apportent une stabilité précieuse, surtout à l’approche de la retraite.- Les unités de compte : Ces investissements, souvent liés à des actions, obligations, ou fonds immobiliers, sont plus risqués mais aussi potentiellement plus rentables. Leur performance dépend des marchés financiers.La répartition entre ces deux types de placements n’est pas figée. Elle évolue dans le temps grâce à une gestion dite « à horizon ». Ainsi, dans les premières années, les investissements sont majoritairement orientés vers des unités de compte pour chercher des rendements élevés. Plus la date de la retraite approche, plus le gestionnaire sécurise les fonds en les transférant progressivement vers des placements moins risqués.Comme tout placement financier, le PER présente donc des risques de perte qu’il est essentiel de comprendre. La valeur des unités de compte peut varier en fonction des fluctuations des marchés, ce qui peut entraîner des hausses ou des baisses du capital investi. Cette instabilité nécessite une acceptation de la volatilité, particulièrement sur des périodes d’investissement prolongées. Le rendement n’est ainsi pas garanti ! Même si les performances du passé ne sont pas forcément le reflet des performances futures, il est toujours possible de se rassurer : à long terme, le rendement moyen des actions atteint environ 7 % par an.
Mais le temps presse. Souscrire un PER après le 31 décembre permettra de bénéficier des avantages fiscaux dès la déclaration de revenus à effectuer en 2025. Un fait qui n'est pas passé inaperçu chez bon nombre de nouveaux investisseurs. « C’est toujours la même chose, explique Mathilde, gestionnaire de patrimoine. Les clients attendent la dernière minute : les fins d'année sont toujours mouvementées mais c'est pour la bonne cause ! », plaisante-t-elle.Si ce produit d'épargne vous intéresse, il ne vous reste donc que quelques jours pour ouvrir un PER chez le courtier ou l'assureur de votre choix. « Sinon l'avantage fiscal ne sera envisageable qu'en 2026. Entre nous, je ne pense pas que la fiscalité va changer d'ici là, mais avec toute l'agitation politique de ces derniers mois, nous ne pouvons plus être sûrs de rien hélas. L'idéal est donc de souscrire rapidement, au moins pour prendre date », conclut la conseillère.
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