Livrets d'épargne, comptes à terme... : où placer sans risque en 2025 ?

Une épargne de précaution incontournable

Le climat économique actuel impose une gestion prudente de ses finances. Entre instabilité politique et incertitudes sur les marchés financiers, constituer une épargne de précaution n’est pas seulement conseillé, c’est devenu une nécessité. Traditionnellement, les experts recommandent de conserver l’équivalent de jusqu'à six mois de dépenses courantes pour faire face à des imprévus, mais cette règle générale mérite d’être revisitée. En effet, la conjugaison de pressions fiscales potentielles et de l’augmentation des charges du quotidien incite de nombreux ménages à élargir ce matelas de sécurité. La préparation à des éventualités comme une hausse soudaine des impôts ou une perte d’emploi exige une stratégie adaptée. Mais les choix sont délicats : bien que les produits financiers sans risque garantissent la préservation du capital, leurs rendements diminuent dans un contexte de baisse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne. Une analyse approfondie de chaque solution s’impose.

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Les livrets réglementés : une base solide et sécurisée

Les livrets réglementés incarnent le socle de toute épargne sûre. Le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) sont plébiscités pour leur fiabilité et leur souplesse. Fixés par l’État, leurs taux sont exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux, ce qui constitue un avantage fiscal indéniable.

Toutefois, leur attrait diminue avec la baisse annoncée du rendement à 2,50 % à compter de février 2025, une décision influencée par la formule de calcul liée à l’inflation et aux taux interbancaires. Pour les foyers modestes, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) se démarque avec un taux, certes en baisse, de 3,50 % à compter du 1er février. Réservé aux contribuables éligibles selon leur revenu fiscal de référence, il offre une opportunité unique de protéger son pouvoir d’achat face à la hausse des prix. Ces placements sont également hautement liquides, ce qui les rend adaptés aux besoins imprévus. Cependant, la règle des quinzaines, qui détermine la période de calcul des intérêts, réclame une gestion attentive pour optimiser les gains.

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Les livrets bancaires : une solution temporaire mais stratégique

Les livrets bancaires, bien qu’à rendement modéré, peuvent constituer une option complémentaire pour ceux qui ont déjà atteint les plafonds des livrets réglementés. Plusieurs établissements, notamment les banques digitales, proposent des taux promotionnels alléchants pour attirer de nouveaux clients. Dinstingo, BforBank, Fortuneo et Cashbee, par exemple, offrent temporairement des rendements de 4 % sur des durées courtes (deux à quatre mois).

Mais ces offres présentent des limites. Les taux promotionnels ne s’appliquent que sur des montants plafonnés et diminuent considérablement une fois la période promotionnelle expirée. En octobre dernier, selon la Banque de France, le rendement moyen des livrets bancaires était ainsi de 0,92 % ! À cela s’ajoute une fiscalité plus lourde : les intérêts sont soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30 %, réduisant encore leur attrait.

Reste que malgré ces inconvénients, ces livrets offrent une flexibilité bienvenue pour les liquidités en attente d’un investissement plus rentable. Ils conviennent à ceux qui souhaitent maximiser leur rendement à court terme tout en préservant une totale liquidité... et qui ont déjà leurs livrets réglementés pleins.

Comptes à terme : garantir des rendements dans un contexte de baisse des taux

Pour les épargnants ayant une visibilité sur leur horizon financier, les comptes à terme représentent une opportunité intéressante. Ces produits bloquent un taux fixe pour toute la durée du placement, offrant ainsi une protection contre la tendance baissière des taux directeurs. Les taux varient selon les durées choisies : Hello Bank et Monabanq proposent par exemple 2,70 % sur 3 à 60 mois respectivement en taux fixe et en taux progressif. Mais l’immobilisation des fonds peut être un frein pour les épargnants souhaitant conserver une certaine souplesse. Ces placements sont donc à envisager uniquement si les fonds bloqués ne seront pas nécessaires à court terme. Pour ceux qui choisissent cette voie, il est essentiel de comparer les offres et d’évaluer attentivement leur fiscalité, car les intérêts sont soumis à l’imposition forfaitaire unique.

Les fonds monétaires : une solution de flexibilité

Les fonds monétaires, souvent délaissés ces dernières années, connaissent un regain d’intérêt. Investis dans des titres à court terme émis par des entreprises et des banques, ils offrent une rémunération journalière. Cette particularité les rend attractifs pour des placements temporaires en attente d’une opportunité à long terme. Malgré un rendement moyen de 3,9 % sur les douze derniers mois (source : Morningstar), leur performance risque de s’éroder progressivement avec la baisse des taux directeurs. Il est donc plus que jamais important de choisir des fonds sans droits d’entrée et aux frais de gestion modérés (0,20 % maximum) pour maximiser les gains.

PEL et CEL : toujours pas intéressants !

Les plans d’épargne logement (PEL) et comptes d’épargne logement (CEL) ne sont plus compétitifs depuis des années. Avec des taux respectifs oscillant entre 1,50 % et 2 %, ces produits souffrent d’une faible rentabilité. De plus, leurs contraintes, notamment les versements obligatoires pour le PEL et la liquidation en cas de retrait, les rendent inadaptés pour une épargne de précaution. Conserver un ancien PEL au taux plus avantageux peut être judicieux, mais ouvrir un nouveau contrat en 2025 manque d’intérêt.