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Les pistes pour investir « éthique » ou « responsable »

Le marché regorge de placements dits “éthiques” ou “responsables”. Pourtant, leur stratégie d'investissement est parfois trop éloignée des valeurs des épargnants.

Temps de lecture : 3 minute(s) - Par C Dulary | Mis à jour le 23-06-2023 17:38:00 | Publié le 14-06-2023 11:04  Photo : Shutterstock  
Les pistes pour investir « éthique » ou « responsable »

Le choix d'un placement responsable reste difficile malgré l'étendue de l'offre

Un nombre croissant de particuliers souhaite donner du sens à ses placements. D'après une étude de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF), environ 50% des épargnants hissent le critère “responsable” en 2ème au moment d'investir, juste après la performance. Mais lorsqu'il s'agit de choisir, la tâche n'est pas simple. Si le marché des placements « éthiques » ou « responsables » s'est considérablement développé ces dernières années, sa lecture reste floue.

Une partie des épargnants souhaitent trouver des supports qui disposent d'un potentiel de rentabilité tout en respectant leurs valeurs. Celles-ci peuvent être de natures très diverses : protéger l'environnement, diminuer les émissions de CO2, favoriser le développement de certains secteurs ou types d'acteurs économiques, miser sur la consommation raisonnée ou l'économie circulaire... Or, les fonds d'investissement misent sur de multiples entreprises et secteurs. Pour eux, les achats et reventes de titres sont presque quotidiens, avec pour conséquence le fait que les épargnants ne savent pas précisément ce que leur argent finance.

Même si les fonds publient leur stratégie, leur lecture peut-être complexe pour les particuliers qui ne sont pas habitués à décortiquer ce genre de documentation légale. Entre jargon et calculs compliqués, comprendre exactement la manière dont l'argent va être géré relève parfois du défi.

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Le label “ISR” permet un repérage, mais ne fait pas tout

Pour aider les particuliers à sélectionner leurs supports, plusieurs « labels » coexistent. Le plus connu et répandu est le « label ISR » (« Investissement Socialement Responsable »), lancé par le ministère de l'Economie et des Finances en 2016 et complété par sa version « Immobilier » en 2020 pour les SCPI et OPCI.

Pour l'obtenir, les fonds d'investissement doivent démontrer qu'ils sélectionnent les entreprises dans lesquelles ils vont investir l'argent qui leur est confié selon des critères « environnementaux, sociaux et de gouvernance » (critères “ESG”). Cette grille d'évaluation est définie par chaque acteur.

Ainsi, les critères peuvent être très variables d'une société de gestion à l'autre. Certaines vont par exemple exclure des secteurs d'activité polluants, trop émetteurs de CO2 ou considérés comme non éthique - les plus courants étant les industries pétrolières et d'armement. D'autres vont au contraire choisir de prendre de fortes participations dans certains secteurs controversés mais améliorables, dans le but d'influencer leur changement en s'imposant dans leur gestion.

Le problème, c'est que ce manque d'harmonisation des « critères ESG » peut vite devenir un casse-tête lorsque les épargnants veulent choisir un placement conforme à leurs objectifs.




Le label « Greenfin », lancé par le ministère de l'Écologie en 2015, est donné à des fonds qui excluent d'emblée les entreprises du secteur du nucléaire et des énergies fossiles. Le label « Finansol » est dédié aux placements « solidaires », c'est-à-dire qui investissent dans des entreprises favorisant l'accès à l'emploi ou au logement, soutenant l'entrepreneuriat dans des pays en développement ou des activités écologiques. 25% des bénéfices doivent être reversés à des associations.

Quelques solutions pour trouver un placement responsable

Le LDDS, ou Livret de Développement Durable et Solidaire, est l'un des placements « responsables » qui peut intéresser les particuliers. Livret d'épargne réglementé dont les intérêts ne sont pas fiscalisés, il est notamment destiné à financer les PME de l'économie sociale et solidaire et les travaux de rénovation énergétique. La transparence est ici limitée, puisque les particuliers n'ont jamais connaissance des structures financées.

Les épargnants peuvent aussi miser sur l'assurance-vie. Depuis 2022, tous les contrats multisupports doivent proposer au moins une unité de compte labélisée ISR, solidaire ou verte. Cette mesure constitue certes une avancée pour favoriser le fléchage des capitaux vers des entreprises plus responsables, mais l'obtention du label ne fait pas tout : l'axe ESG peut ne pas être compatible avec les valeurs de l'épargnant, et l'offre est parfois trop restreinte. De même, sous le coup de l'obligation, certains contrats se contentent de proposer des fonds créés et gérés par leur société mère, qui ne brillent généralement pas par leur stratégie ou leurs performances. Les épargnants doivent ici choisir des contrats qui disposent d'une large sélection d'unités de compte et procéder à leur propre analyse des fonds ISR proposés.

Pour les personnes en quête d'une assurance-vie responsable, certains acteurs se sont spécialisés sur ce créneau. L'ensemble des fonds proposés disposent alors d'un label. D'autres proposent des sélections thématiques, ce qui facilite le choix en fonction des orientations souhaitées : changement climatique, gestion de l'eau, emploi, solidarité, santé... L'épargnant bénéficie alors d'une double présélection : celle opérée par le gestionnaire du contrat d'assurance-vie parmi les fonds d'investissement, et celle des fonds eux-mêmes.

Enfin, les particuliers peuvent se tourner vers des placements solidaires tels que des comptes épargne, qui versent une partie de leurs gains directement à des associations d'intérêt général.



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