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La forêt : poumon vert de votre épargne

Au départ confidentiel, l'investissement dans la forêt se développe. Outil de diversification pour le patrimoine, il s'inscrit aussi dans la lutte contre le réchauffement climatique. Son faible rendement est contrebalancé par plusieurs avantages fiscaux. Petit tour du propriétaire.

Article extrait du magazine print Idéal Investisseur n°2.

Temps de lecture : 3 minute(s) - Par Gilles Petit | Publié le 29-01-2025 10:00  Photo : Shutterstock  
La forêt : poumon vert de votre épargne
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Depuis que Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances de Louis XIV, a vu dans les forêts la matière première essentielle à la fabrication de navires de guerre et de bateaux de commerce, notre patrimoine vert a toujours été entretenu et développé, au point que près d’un tiers de notre territoire métropolitain en est couvert. Aujourd’hui que le réchauffement climatique devient une préoccupation pour certains épargnants, la forêt fait figure d’outil incontournable pour capturer du dioxyde de carbone (45 millions de tonnes par an selon l’Office national des forêts) et participer à la préservation de la biodiversité. En un mot, elle est le support idéal pour tous ceux qui cherchent à donner un sens à leurs placements. Selon le Centre national de la propriété forestière, 3,3 millions de Français possèdent une forêt.

Acheter sa parcelle reste une gageure

Acheter son coin de bois reste pourtant une gageure. Détenue à 75 % par des propriétaires privés, la forêt est encore très morcelée dans notre pays, et sa vente est soumise à la loi qui prévoit que toute cession est d’abord signalée aux voisins des parcelles qui disposent d’un droit préférentiel pour l’acheter. Résultat : lorsqu’un lot est disponible, il fait l’objet de toutes les attentions de la part des grands investisseurs privés ou institutionnels. Si toutefois vous parvenez à en acquérir un, vous devrez prendre a minima une assurance contre les incendies, voire les tempêtes. Et puis, s’il vous vient le désir d’exploiter votre bois, vous devrez déposer un plan simple de gestion comprenant notamment un descriptif de la répartition des arbres ainsi que les interventions prévues pour leur entretien. Ce dépôt est obligatoire à partir de 25 hectares d’un seul tenant ou situés dans une même zone géographique. Il peut aussi être volontairement déposé à partir de 10 hectares.

La solution des groupements forestiers immobiliers

Comme le rappelle Jean-Marc Fayet, le directeur des relations réseau chez Amundi, « en France, seulement 18 % des forêts sont soumises à un plan simple de gestion. Peu de gens se lancent dans l’exploitation. Pour le faire, il faut non seulement un terrain qui s’y prête, mais aussi investir avant d’obtenir des revenus pour couper le bois. » Dans les faits, 2 millions de Français possèdent moins de 1 hectare de forêt. Voilà pourquoi un certain nombre d’investisseurs préfèrent se tourner vers le groupement forestier immobilier (GFI). Mis en place par l’Autorité des marchés financiers (AMF) en 2019, celui-ci permet d’acquérir un portefeuille de forêts pour un ticket d’entrée allant de 1 000 à 30 000 euros. De plus, il assure que les parts de forêts détenues sont gérées de façon responsable et durable. « Toutes nos forêts sont certifiées, et nos produits sont labellisés Greenfin (impact positif sur la transition écologique) », souligne Arnaud Filhol, le co-fondateur de France Valley.

Ce souci d’exploiter au mieux la ressource naturelle tient également au fait que la lutte contre le réchauffement climatique induit une profonde réflexion sur l’avenir de la forêt. « Nos pratiques évoluent et il nous faut trouver des essences capables de mieux résister dans les zones où des coupes sanitaires ont dû être effectuées. Le tout en sachant qu’une forêt n’est pas, comme certains l’ont cru pendant des années, un simple champ d’arbres mono-espèce. », indique Jean-Marc Fayet. Cette diversification dans les essences s’accompagne de la création de zones de sénescence où la nature est livrée à elle-même et où la biodiversité foisonne.

Des revenus limités, mais des avantages fiscaux

Et du côté du rendement ? « Nos produits n’offrent aucune garantie en capital et ont une liquidité très limitée », rappelle Arnaud Filhol avant de constater que son produit phare a revalorisé ses parts entre 4 % et 6 %, ces dernières années. Cela grâce à l’évolution de la valeur des forêts (2 % par an), à la perception des revenus de la coupe de bois (1 % à 2 % par an) et des droits de chasse (1 % à 2 % par an). Mais attention, ces rendements sont souvent capitalisés dans les GFI plutôt que distribués. À ces revenus, France Valley espère aussi pouvoir bientôt ajouter ceux de la vente de crédits carbone grâce à un prolongement de 20 ans de la durée de vie des arbres dans certaines régions.

Face à ces rendements limités, l’épargnant se consolera avec la fiscalité incitative de ce type de placement. Non seulement celui-ci n’est pas intégré à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) et donne droit à une réduction d’impôt de 18 % (dans la limite de 50 000 euros investis pour une personne et en contrepartie d’une durée de détention minimale), mais en plus, il peut être transmis avec des droits de mutation réduits de 75 %.

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