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La crise de liquidité reconfigure les priorités des investisseurs en private equity

Alors que le contexte reste marqué par des tensions persistantes sur les liquidités, les investisseurs en private equity (LPs) ajustent leurs stratégies. Une récente enquête menée par Coller Capital, à travers la 41e édition de son Baromètre Global Private Equity, révèle que près de 90 % des LPs envisagent de ne pas réinvestir auprès de certains General Partners (GPs) au cours des 12 prochains mois. Cette évolution témoigne d'une prudence accrue face à un environnement économique exigeant.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par C Dulary | Mis à jour le 09-12-2024 13:38 | Publié le 09-12-2024 11:00  Photo : Shutterstock  
La crise de liquidité reconfigure les priorités des investisseurs en private equity

Des liquidités sous pression

Les données du Baromètre montrent une continuité avec les tendances observées en 2024, où 79 % des investisseurs avaient déjà refusé de réinvestir avec au moins un GP. Les raisons invoquées varient : 3 LPs sur 10 évoquent des contraintes de liquidité institutionnelles, 4 sur 10 mettent en avant des performances jugées insuffisantes, et près de 2 sur 10 évoquent des changements stratégiques internes.

Cette prudence s’explique par une conjoncture économique défavorable. Entre les taux d’intérêt et les incertitudes macroéconomiques, les flux de trésorerie des investisseurs institutionnels se retrouvent comprimés, rendant chaque allocation de capital plus critique. Les LPs exigent désormais une plus grande visibilité sur les appels de fonds et les distributions à venir, afin de mieux gérer leurs flux de trésorerie.

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Une sélectivité accrue et des repositionnements stratégiques

Face à ces contraintes, les LPs réévaluent leurs partenariats. Cette démarche se traduit par une sélectivité accrue, favorisant les GPs capables de démontrer une performance solide et une stratégie adaptée à l’évolution des marchés. En revanche, et c'est une bonne nouvelle, l'appétit des investisseurs pour le private equity demeure intact : 96 % d’entre eux prévoient de maintenir ou d’augmenter leurs allocations à cette classe d’actifs en 2025, même si la prudence s’impose.

La dette privée, par exemple, bénéficie d’un intérêt croissant (ce sujet fera d'ailleurs l'objet d'un dossier spécial dans le numéro 2 du magazine Idéal Investisseur en kiosque le 9 janvier). Environ 84 % des LPs envisagent de maintenir ou d’augmenter leurs allocations à cette classe d’actifs, perçue comme une réponse adaptée aux besoins de liquidité immédiats et à la recherche de rendements résilients. Les fonds secondaires gagnent également en popularité, permettant aux investisseurs de rééquilibrer leurs portefeuilles tout en accédant à des opportunités de liquidité.




Pour les GPs, cette évolution du comportement des LPs nécessite des ajustements significatifs. Une communication claire et réaliste sur les calendriers de sortie et les appels de fonds est désormais essentielle. Selon l’étude, près des deux tiers des LPs estiment que les délais de sortie annoncés par les GPs sont trop optimistes. Cette perception nourrit une demande croissante pour des mécanismes de gouvernance, tels que des comités de sortie permanents, permettant une meilleure coordination sur les stratégies et calendriers de désinvestissement.

Par ailleurs, les GPs doivent aligner leurs stratégies sur les moteurs actuels de création de valeur. Les fusions-acquisitions, notamment les acquisitions add-on, sont identifiées par 41 % des LPs comme des leviers majeurs à court terme. À plus long terme, la numérisation et l’intelligence artificielle (IA) apparaissent comme des opportunités clés, citées par 73 % des investisseurs interrogés.



Le marché poursuit sa mue

Le resserrement des liquidités et les attentes plus strictes des LPs redessinent les contours du private equity. Bien que l’appétit pour cette classe d’actifs reste solide, les investisseurs privilégient désormais des approches plus prudentes et transparentes. Les GPs, de leur côté, sont confrontés à la nécessité de s’adapter rapidement pour conserver leur attractivité dans un environnement où la performance et la visibilité sont devenues des impératifs.

Pour l’année à venir, le private equity continuera d’évoluer sous l’influence des forces combinées de la transformation économique, de l’innovation technologique et des exigences accrues des investisseurs. Le défi sera de maintenir un équilibre entre opportunités et contraintes, dans un secteur où la résilience est devenue une condition de survie.

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