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Avec le retour de l'inflation et la hausse du taux du livret A, les offres coup de poing sur les « super livrets » bancaires se multiplient. Mais ces opérations sont très rarement rentables. La raison est double : ces offres sont limitées à quelques mois et les gains sont fiscalisés.
Ce printemps, les offres de taux boostés sur les livrets bancaires fleurissent comme les pâquerettes. 4% pendant 3 mois + 80 euros de bonus chez Renault Bank, 3,5% pendant 3 mois chez BforBank, 3% pendant 6 mois chez Monabanq... De quoi inciter les épargnants à sauter le pas. Pourtant, investir sur un super livret est une fausse bonne idée. Premier argument : les taux de rendement attractifs ne concernent que quelques mois. Pour s'en rendre compte, il faut comparer le gain net généré par ces placements sur un an avec celui du livret A. Prenons l'exemple du livret Zesto, qui offre « 4% pendant 3 mois + 80 € à la souscription ». Sachant que cette démonstration reste valable pour toutes les offres de livrets bancaires que nous avons pu analyser à ce jour. Notons d'abord que l'offre de 80€ ne s'applique que si l'épargnant dépose 50.000 euros sur le livret et laisse cette somme du 31 juillet à la fin de l'année. Pour notre analyse, nous nous affranchirons donc de cette partie. D'entrée, il faut savoir que les livrets bancaires indiquent un taux annuel, qu'il convient de ramener en taux mensuel pour effectuer le calcul. Ici, les 4% bruts annuels sur 3 mois reviennent à 0,33% par mois (4%/12), soit 1% brut sur la période promotionnelle. Pour un investissement de 10.000 €, le gain brut sera donc de 100 €. Une fois les 3 premiers mois passés, le taux annuel retombe à 2,5% bruts par an. Ce qui reste plutôt attractif sur le marché des livrets bancaires, compte tenu des offres éditées par exemple par Fortuneo (0,5% bruts annuels), Hello Bank (0,55%) ou Boursorama (2%). L'équivalent du taux annuel de 2,5% est une rémunération de 0,2083% brut par mois (2,5%/12), soit 1,875% pour les 9 mois de l'année restant. Pour 10.000 euros investis, le gain sera donc de 187,50 € sur cette deuxième période. Pour l'ensemble de l'année, l'épargnant percevra donc une rémunération de 287,50 € pour un investissement de 10.000 €. Soit un taux effectif de 2,875% (287,50 / 10000 x 100). Malgré le taux promotionnel alléchant de 4% au départ, la performance brute reste inférieure aux 3% du livret A. Pas de quoi fouetter un chat, donc.
L'autre subtilité est fiscale. Si les gains issus du livret A et du LDDS sont exempts d'impôts, taxes et cotisations, ce n'est pas le cas des livrets bancaires. Ceux-ci sont soumis à l'impôt sur le revenu au taux supporté par le foyer fiscal, ainsi qu'aux prélèvements sociaux au taux de 17,2%. Les plus fiscalisés pourront opter pour la flat tax, avec un taux de prélèvement global de 30% des intérêts perçus. Imaginons un épargnant dont le taux d'imposition est de 11%. Le gain réalisé sur le super-livret sera soumis à 11% d'impôt sur le revenu, pour 31,63 € (287,50x11%). Ainsi qu'aux prélèvements sociaux pour 49,45 € (287,50x17,2%). Le gain net sera finalement de 206,42€ une fois ces éléments retranchés, soit un taux d'intérêt réel de 2,06% sur l'année. C'est près de 1 point de moins que le livret A et le LDDS. Ainsi, n'ayons pas peur de conclure : les livrets bancaires à taux boosté n'ont strictement aucun intérêt pour les épargnants, à moins, dans certains cas, d'y déposer une grosse somme d'argent pour la durée de l'offre promotionnelle. Ne perdez donc pas votre temps.
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