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Longtemps perçu comme un domaine réservé aux passionnés et aux mécènes, le sport s'impose aujourd'hui comme un véritable levier économique. Clubs, monétisation, équipements, SporTech ou e-sport : si le marché est fragmenté, les opportunités sont nombreuses pour ceux qui sont prêts à prendre des risques, mais nécessitent une approche stratégique. Article extrait du magazine print Idéal Investisseur n°3.
Le sport ne se contente pas d’enthousiasmer les foules : il représente aussi un formidable levier économique. L’engouement autour des Jeux olympiques de Paris 2024 en est une illustration récente, tout comme celui autour de la Coupe du monde de rugby organisée quelques mois auparavant en France… sans parler du football.Derrière ces passions, le marché pèse lourd. Selon l’Observatoire économique du groupe bancaire BPCE, il représente 2,6 % du PIB français, soit 73 milliards d’euros et plus de 400 000 emplois. Le secteur devrait continuer à progresser de près de 7 % par an en moyenne jusqu’en 2030, d’après un rapport Bpifrance/EY/HEC. À l’international (mais pas encore en France), les investissements des fonds spécialisés se multiplient, malgré un écosystème très fragmenté. Pour ceux qui sont prêts à s’y intéresser, le terrain des opportunités est vaste.
L’entrée progressive des fonds d’investissement au capital des clubs sportifs bouscule peu à peu les codes. En août dernier, la NFL, la ligue de football américain affichant 20 milliards de dollars de revenus sur la dernière saison, a par exemple franchi un cap en autorisant ses franchises à leur céder jusqu’à 10 % de leur capital. Un changement majeur qui a notamment attiré Arctos Partners. Le fonds américain, qui gère l’argent d’investisseurs institutionnels tels que des fonds de pension et des compagnies d’assurance, a par ailleurs déjà pris des participations dans des équipes de NBA (les Warriors de Golden State et les Kings de Sacramento), l’écurie de Formule 1 Aston Martin, le club de football de Liverpool et détient 12,5 % du Paris Saint-Germain.Ce degré de diversification au sein d’un seul véhicule reste encore loin du portefeuille des particuliers. Pour le moment, la voie la plus simple pour investir dans un club reste celle de la Bourse : certains sont déjà cotés, comme Manchester United, la Juventus ou l’Olympique lyonnais, via Eagle Football Holdings. Mais attention, le pari est incertain : la valorisation dépend des résultats, du mercato et de la négociation des droits. L’OL en est l’exemple parfait, avec une situation compliquée qui a lourdement pesé sur l’action.
Un autre levier consiste à miser sur la monétisation des droits et des audiences sportives. La montée en puissance du streaming, combinée aux avancées en intelligence artificielle, transforme la consommation du sport en optimisant les résumés de matchs automatisés, l’engagement des fans et les paris sportifs en ligne. Un exemple dans ce domaine est Liberty Media. Depuis que la société a racheté les droits commerciaux de la F1 en 2017, leur valeur a plus que doublé. Sur les 12 derniers mois, l’action, cotée sur le NASDAQ, a connu une progression de 50 %.Les entreprises de paris sportifs méritent également une attention particulière. Le marché est en pleine expansion, avec un produit brut des jeux (PBJ) atteignant 871 millions d’euros rien qu’en France au premier semestre 2024, soit une hausse de 16 % en un an (Autorité nationale des jeux). Les investisseurs peuvent ainsi étudier les options d’investissement en Bourse dans Betclic via Banijay, qui compte la holding LOV Group de Stéphane Courbit comme principale actionnaire, Flutter Entertainment, propriétaire de marques comme Paddy Power et Betfair, et bien sûr la Française des jeux (FDJ).Comme toujours, les perspectives de gain doivent être mises en balance avec les risques inhérents à ce type d’investissement.
Après une période de surstock post-COVID-19, le marché des équipements sportifs a retrouvé un certain équilibre. En 2023, le seul segment du sportswear représentait un marché de 15,4 milliards d’euros en France, d’après une étude de Propulse by CA. Les géants cotés en Bourse, comme Adidas ou Nike, sont des références incontournables. Les challengers captent aussi l’attention. Parmi eux, Amer Sports, spécialiste de l’outdoor, possède un portefeuille de marques intéressantes, dont Salomon, Wilson, Arc'teryx et Suunto. Il y a un an, le groupe s’est introduit à Wall Street, levant 1,3 milliard de dollars. Aujourd’hui, sa capitalisation boursière avoisine 7 milliards de dollars.L’un des segments qui font le plus parler est celui de la SporTech. Les équipements connectés séduisent, comme ceux de Garmin, acteur coté en Bourse. Les sportifs français eux-mêmes investissent dans des start-up. Raphaël Varane a, par exemple, pris une participation dans Footbar, qui développe un capteur permettant d’analyser les performances des joueurs de football. Il y rejoint d’autres figures du sport français, comme Pierre Gasly, pilote de F1 chez Alpine, déjà actionnaire de la société. Des acteurs comme Décathlon et Intersport capitalisent aussi sur la tendance des équipements innovants, mais ce sont surtout les fonds spécialisés qui structurent le marché. Seventure Partners, avec son fonds Sport & Performance Capital doté de 80 millions d’euros, investit ainsi dans des domaines variés : textiles techniques, nouveaux matériaux, nutrition sportive, objets connectés, solutions de tracking et d’analyse des performances, outils de mesure biométrique et coaching digital.
Avec une audience mondiale qui devrait atteindre 640 millions de spectateurs en 2025 selon Statista, l’e-sport s’impose comme un acteur majeur de l’industrie du sport et du divertissement. Son écosystème se professionnalise, avec des tournois internationaux structurés, des équipes professionnelles et des plateformes de streaming qui génèrent des milliards de vues. L’essor des compétitions de jeux vidéo, soutenu par des sponsors et des diffuseurs, alimente une croissance importante. Bilan : un marché estimé à plus de 5 milliards de dollars d’ici 2029, avec un taux de croissance annuel de plus de 17 %.Des ETF spécialisés permettent une exposition diversifiée à ce marché en plein essor. Le VanEck Video Gaming and eSports UCITS ETF cible par exemple les entreprises du jeu vidéo et de l’e-sport, tandis que le Sports Betting & iGaming UCITS ETF et le Roundhill Sports Betting & iGaming ETF (BETZ offrent une approche plus large, incluant les paris sportifs et les jeux en ligne.Dernière tendance, destinée aux investisseurs-entrepreneurs : miser sur les nouvelles pratiques sportives, qui répondent à une demande croissante en matière de bien-être et de santé. Sur ce créneau, on observe une augmentation rapide des salles de padel, du foot en salle ou de studios de cycling. Les franchises de fitness continuent également de se déployer, comme Basic-Fit (cotée sur Euronext Amsterdam) ou le Cercle de la Forme (comptant à son capital Montefiore Investment). Un segment lié au bien-être, un marché également en plein essor.
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