Actuellement en kiosque et sur commande
Continuer avec Google
Continuer avec Facebook
Continuer avec Apple
L'impact du coronavirus a pris une autre ampleur avec le confinement, tant pour ceux qui ont un projet immobilier que pour ceux qui remboursent déjà un crédit (1 Français sur 3, d'après un sondage OpinionWay pour Vousfinancer). Les banques accordent-elles encore des crédits et des reports d'échéances ? Le marché immobilier est-il à l'arrêt ?
Depuis le début de la semaine et l'annonce du confinement, le taux d'emprunt d'Etat français à 10 ans (OAT 10 ans) est en forte hausse à 0,38 % ce jour contre - 0,34 % il y a une semaine. Cette envolée s'explique notamment par les craintes de récession et de creusement du déficit public en lien avec l'épidémie de Coronavirus. Il semblerait par ailleurs que les mesures annoncées par la Banque centrale européenne n'aient pas totalement rassuré les investisseurs… « Il est actuellement difficile d'évaluer l'impact de la hausse des taux d'emprunt d'Etat sur les taux de crédit car le marché du crédit est actuellement à l'arrêt, les banques n'accordant plus pour la plupart de nouveaux crédits » analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. « L'impact sur les taux de crédit dépendra de la durée du confinement et de l'annonce de nouvelles mesures de la part de la BCE... si cette période se prolonge, cela pourrait se traduire par une chute des demandes de prêts sur plusieurs semaines : dans ce contexte, les banques pourraient souhaiter maintenir des taux bas pour rattraper le retard, quitte à rogner sur leurs marges pour relancer la machine... » A ce jour il est difficile d'avoir de la visibilité sur l'évolution des taux.
Sur le même thème : Generali crée un fonds de 100 millions d'euros pour la gestion de la crise du COVID-19
La demande de crédit est actuellement à l'arrêt. « Nous n'avons que très peu de demandes de nouveaux crédits. Le climat actuel fait que les préoccupations des Français sont davantage d'ordre sanitaires et peu portées sur l'investissement à long terme. Pour autant nous restons mobilisés, 80 % de nos agences continuent à traiter les dossiers en cours pour faire avancer les demandes de prêt déposées ces dernières semaines. Et même si nos agences sont fermées au public, nous sommes en contact permanent avec nos clients, par téléphone, mail ou visioconférence » explique Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer. Les banques font également face à une organisation différente liée au confinement. Beaucoup n'acceptent plus de nouvelles demandes de crédit afin de traiter en priorité les dossiers de prêt en cours, qui avaient été nombreux depuis le début de l'année. Elles traitent aussi et surtout les demandes de report d'échéances qui se multiplient depuis le début de la semaine...
Rejoignez la communauté Idéal investisseur ! Je m'inscris
« Compte tenu du manque de personnel présent dans les banques, et même si priorité est donnée aux transactions en cours, les délais de traitement des dossiers de prêt sont rallongés. Pour autant, pas de panique, en cas de dépassement des conditions suspensives, en temps normal, le vendeur pourrait demander l'annulation de la vente pour chercher un autre acheteur, mais dans le contexte actuel, où les banques n'accordent plus de nouveaux crédits, trouver un nouvel acheteur prendrait encore plus de temps... Nous conseillons donc d'allonger les délais des transactions en cours, à l'amiable et au cas par cas » explique Sandrine Allonier. Concernant les signatures d'acte chez le notaire, même si la signature électronique est possible, elles sont loin d'être systématiques actuellement. Car l'acheteur doit faire une procuration, ce qui implique la présence d'un clerc de notaire, mais certains refusent de faire venir leur collaborateur, dans le cadre des mesures de confinement. Ainsi, beaucoup de notaires ont fermé leurs offices et les signatures aussi bien d'avant-contrats que d'actes définitifs sont décalées.
Pour aller plus loin : Comment gérer ses actions en temps de crise sanitaire ?
31 % des Français remboursent actuellement un crédit immobilier, soit près de 1 sur 3 selon un sondage OpinionWay pour Vousfinancer. Beaucoup d'entre eux craignent une perte de revenus liée au chômage partiel ou à la fermeture de leur société ou activité pour les indépendants, artisans ou commerçants. Depuis quelques jours les demandes de report ou suspension d'échéance se multiplient dans les banques. Certains établissements prévoient dans les offres de prêt cette option : il est possible de suspendre ses échéances au bout de 24 mois de remboursement pour une durée de 1 à 12 mois, en une ou plusieurs fois. L'assurance de prêt, elle, continue à être versée mensuellement. « Même si votre banque ne propose pas cette option, elle pourra tout de même accepter un report temporaire dans cette situation particulière, car son objectif est d'assurer la continuité du remboursement du crédit pour éviter que celui-ci ne passe en créance douteuse ou défaut de paiement. Certaines banques qui avaient prévu cette clause sont même en train d'assouplir les conditions de report pour accompagner au mieux leurs clients » précise Sandrine Allonier. Mais attention, la suspension d'échéance a un coût car le report génère des intérêts supplémentaires. Exemple : avec un prêt de 200 000 € à 1,5 % sur 20 ans souscrit il y a 2 ans, suspendre la mensualité de 965 € pendant 3 mois allonge la durée totale du prêt de 4 mois avec un surcoût de 1 000 €. Vous pouvez aussi utiliser la modulation d'échéances. La plupart des banques le proposent avec la possibilité de diminuer les mensualités de 10 à 30 % de l'échéance selon les banques, au bout de 2 ans de remboursement également et dans la limite d'un allongement de la durée du prêt de 2 ans maximum.
A découvrir : • Le crowdfunding va être harmonisé par un règlement européen • Les pistes avancées pour la réglementation des Security Tokens (STO)