Homaio démocratise l'investissement dans les quotas carbone européens

Le marché des quotas carbone européens : un levier pour la transition climatique

Créé en 2005, le Système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne (SEQE-UE) est l’un des principaux outils de la politique climatique de l’UE. Il impose aux industries les plus polluantes, comme celles de l’énergie ou de la sidérurgie, un plafond d’émissions de CO2.

Chaque entreprise concernée reçoit ou achète des quotas carbone, chaque quota représentant le droit d’émettre une tonne de dioxyde de carbone ou un équivalent de gaz à effet de serre. Le principe est simple : plus une entreprise dépasse son plafond d’émissions, plus elle doit acheter de quotas. En revanche, celles qui parviennent à réduire leurs émissions en dessous du seuil fixé peuvent vendre leurs quotas excédentaires. Le nombre total de quotas disponibles diminue chaque année, dans le but de forcer progressivement les secteurs concernés à réduire leurs émissions.

Ce marché, qui pèse près de 800 milliards d’euros, a connu des débuts difficiles, notamment en raison de la volatilité des prix. De 12 euros en 2005, le prix du quota était tombé à moins de 0,10 euro en 2007 avant de rebondir pour dépasser les 90 euros début 2023. Aujourd'hui, les quotas se négocient autour de 65 euros. Ce regain d’intérêt reflète la montée en puissance des politiques climatiques européennes, et l’ambition de l'UE de réduire ses émissions de 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

Homaio : démocratiser l’accès à un marché réservé aux grands acteurs

Jusqu’à présent, le marché des quotas carbone était exclusivement accessible aux grandes entreprises et aux investisseurs institutionnels. Homaio, une jeune fintech française, change la donne en lançant une offre permettant aux particuliers d’investir dans ce marché via un placement obligataire adossé aux quotas carbone.

L’objectif de Homaio est clair : rendre le marché des quotas carbone accessible au grand public tout en visant des rendements intéressants à long terme. « Ce marché régulé et rentable n’était pas accessible à tous, alors même qu’il joue un rôle central dans la réduction des émissions en Europe », explique Valentin Lautier, fondateur de la société.

Concrètement, les investisseurs peuvent souscrire à des obligations dès 1 000 euros. Homaio achète et détient les quotas en propre, offrant ainsi un accès direct à ce marché sans passer par des produits dérivés complexes ou des contrats à terme. L'investissement est liquide à partir de six mois (trois mois pour les montants au-delà de 20 000 euros), ce qui en fait un produit accessible aux particuliers désireux de diversifier leur épargne tout en ayant un impact écologique.

Les frais d'entrée sont fixés à 2 % (1 % pour les investissements supérieurs à 20 000 euros) et les frais de gestion annuels à 1,5 % (réduits à 1 % au-delà de ce seuil). L'horizon d'investissement est en principe à considérer jusqu'à 2030.

Opportunités et risques pour les investisseurs individuels

Si l’initiative de Homaio permet de démocratiser l’accès à un marché autrefois réservé aux grands acteurs, elle n’est pas dénuée de risques. Les quotas carbone sont soumis à une forte volatilité, influencée par de nombreux facteurs comme la production industrielle, les décisions politiques européennes, ou encore la conjoncture géopolitique.

Cette volatilité fait de ces actifs des placements à risque, plus proches des matières premières que des produits financiers traditionnels. Cependant, à long terme, les perspectives de valorisation restent optimistes. La réduction progressive du nombre de quotas disponibles chaque année et les exigences toujours plus strictes de l’UE en matière d’émissions devraient continuer à soutenir les prix.

Selon certaines prévisions, le prix du quota pourrait atteindre 150 euros d’ici 2030. Cette tendance haussière s’inscrit dans la logique des politiques climatiques, qui nécessitent des financements massifs pour accompagner la transition énergétique. Investir dans les quotas carbone via l’offre de Homaio peut donc être une opportunité intéressante pour les investisseurs cherchant à diversifier leur portefeuille tout en participant activement à la lutte contre le réchauffement climatique. Néanmoins, cet investissement, comme tous les produits alternatifs, doit être envisagé avec prudence et réservé à des fonds que l’investisseur est prêt à immobiliser à long terme, en raison de la volatilité et de l’incertitude qui caractérisent le marché des quotas carbone.