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Après une progression historique en juillet, l'or a poursuivi son envolée en août. Le risque de perte de confiance dans le système financier en raison des taux bas et les guerres commerciales sur fond de ralentissement économique mondial poussent les investisseurs vers la valeur refuge. Le Comptoir de l'or analyse les performances du métal jaune.
Le 30 août, les cours de l'once d'or au second fixing de Londres ont atteint 1528.4 dollars et 1383.51 euros. Il est à noter que la veille, le 29 août, les cours de l'once en euros s'est affiché à 1392.03, un plus haut jamais atteint depuis le lancement de la monnaie unique en 1999. Le précédent record datait d'octobre 2012, avec un cours de 1382 euros l'once. Sur le mois écoulé, la performance en euros du métal jaune s'élève ainsi à près de 8%, et pousse la performance depuis le début de l'année à près de 24%. Exprimée en dollar, cette performance est inférieure en raison de la hausse du billet vert, tant sur le mois que sur l'année 2019. Si le métal jaune bat de nouveaux records en euros mais pas en dollar, cela illustre le fort écart de performance qui s'est creusé entre les deux monnaies.
Au mois d'août, le CAC 40 ayant marqué un léger repli de 0.7%, le métal jaune a très nettement battu l'indice parisien avec une surperformance de près de 8.7%. Sur 2019, l'or repasse clairement devant les actions françaises et affiche une avance de près de 8%. A noter également, au début du mois d'août l'or s'est particulièrement bien comporté lorsque les marchés actions ont perdu près de 5% en 2 séances, sur fond de propos inquiétant de Donald Trump (qui invitait les entreprises américaines à quitter la Chine). Cela illustre le caractère valeur refuge contre le risque géopolitique du métal jaune.
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L'autre dossier qui prend des tournures inquiétantes est celui du Brexit, avec les premiers pas d'un Boris Jonhson déterminé à sortir de l'UE quoi qu'il en coûte le 31 octobre, deal ou pas deal, quitte à suspendre le Parlement ou provoquer de nouvelles élections 15 jours avant la sortie. Devant cette incertitude, pour ne pas dire ce flou total, la livre sterling a récemment touché des plus bas de 35 ans (en excluant un flash crash technique de 2016). La seule chose qui se comporte bien outre-manche depuis le référendum de 2016, c'est le cours de l'or exprimé en livres sterling. Entre la veille du référendum et aujourd'hui, le cours de l'or s'est apprécié de près de 47%, contre une appréciation de 21% pour le cours en dollars. Une preuve par l'exemple que l'or est une valeur refuge en temps de troubles politiques importants.
Le World Gold Council (WGC) a publié ses statistiques trimestrielles début août et sans surprise, la plupart des données sont positives pour le métal jaune. De manière générale, au deuxième trimestre, la demande a cru plus rapidement que l'offre et atteint sur le 1er semestre un plus haut de 3 ans. Dans le détail, nous retenons les achats d'or par les banques centrales qui atteignent 374 tonnes au premier semestre, un plus haut depuis que le WGC collecte ces données. La demande financière n'est pas en reste, avec les avoirs en or des fonds cotés (ETF) atteignant 2548 tonnes, un plus haut de 6 ans. Tout ceci conduit à une demande trimestrielle en hausse de 8%. Du côté de l'offre, assez logiquement, la progression des cours a soutenu les composantes les plus réactives, en particulier en encourageant le recyclage dont les volumes croissent de 9% au deuxième trimestre.
Nous évoquions récemment la révision à la hausse par la banque suisse UBS de ses prévisions de cours de l'or, les portant à 1600 dollars sur un horizon de 6 mois à un an. Mais d'autres banques se sont récemment jointes au mouvement. L'agence Bloomberg a récemment rapporté que la prestigieuse banque d'affaires américaine Goldman Sachs avait elle aussi réhaussé ses prévisions de cours à 1600 dollars sous 6 mois, sur fond de ralentissement économique, guerre commerciale, et demande pour la valeur refuge. Citons également Bank of America, autre mastodonte de la banque d'affaires, dont le stratégiste des métaux garde des prévisions prudentes, mais envisage un cours à 2000 dollars sous 2 ans, notamment dans l'hypothèse où les banques centrales se mettraient à agressivement stimuler l'économie via des baisses de taux et la planche à billets.
C'est la conclusion d'un article paru dans The Alchimist, une publication mensuelle de la London Bullion Market Association (LBMA). Intitulé « l'or est-il le refuge ultime en cas de récession ? », l'article explore le comportement du métal jaune lors des dernières récessions économiques, à partir des années 70. Le chiffre marquant, sans nul doute est le suivant : lors des 6 dernières récessions américaines, l'or a progressé en moyenne de plus de 20%. Parmi les points clés, l'auteur cite l'absence de risque de contrepartie (et donc de défaut) du métal jaune et le fait qu'en période de taux bas voire négatif, l'or est comparativement attractif. Sans compter que celui-ci se comporte particulièrement bien en cas de politique monétaire non-conventionnelle (la planche à billets).