Sortie le 7 novembre
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L'annonce ce vendredi de la reprise des discussions commerciales entre les États-Unis et la Chine a eu pour effet de détendre les marchés financiers et de redonner des couleurs aux principaux indices boursiers. Pour l'épargnant, cet évènement souligne la grande sensibilité de la bourse – et de ses économies – au climat politique mondiale : des décisions prises entre Pékin et Washington peuvent avoir des répercussions sur le portefeuille boursier de tout un chacun.
Après une année 2017 exceptionnelle, le CAC 40 s'est maintenu jusqu'au début de l'automne, pour ensuite amorcer une lente baisse. La bourse de Paris a ainsi reculé de 11% sur l'année, et les cours atteignent aujourd'hui leur niveau de fin 2016. Nuançons toutefois, nous sommes bien loin d'un « krach boursier », qui se caractérise par une baisse brutale des valeurs. La bourse française n'est pas seule dans ce cas. La plupart des grands marchés européens et mondiaux ont enregistré une perte depuis le printemps dernier. L'indice allemand DAX a reculé de près de 19%, l'européen Euro Stoxx affiche -14%. Dans un environnement économique incertain, l'année 2019 ne sera probablement pas meilleure. Les incertitudes, ennemies des investisseurs boursiers, sont de retour. Avec dans leur sillage la volatilité des cours.
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Ce matin, une annonce favorable de politique internationale a fait reprendre des couleurs aux marchés financiers. Alors que Pékin confirme la venue de négociateurs américains pour reprendre les discussions sur les accords commerciaux avec les États-Unis, les bourses asiatiques clôturent en hausse. Le CAC 40 repasse dans le vert à l'ouverture, comme les marchés de Londres et de Frankfort. On le voit, les politiques commerciales des États-Unis et de la Chine ont un réel impact sur les marchés financiers. Par ricochet, ce type d'évènement, qui influence la confiance des gros investisseurs et leur choix en matière d'achat et de vente de titres financiers, participe indirectement à l'évolution des valeurs des portefeuilles qui sont détenus par les particuliers (comptes titres, PEA, assurances-vie multisupport, etc).
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Depuis sa création, le CAC 40, indice boursier regroupant les valeurs des 40 plus grandes entreprises françaises, est fortement lié avec l'évolution des indices américains. Plusieurs raisons expliquent en partie ce phénomène d'autant plus vrai en cas d'instabilité des cours. Les États-Unis sont restés la première puissance mondiale en 2018 avec un PIB de 20.200 milliards de dollars, loin devant la Chine. Pour les entreprises qui ont une activité internationale, le pays reste l'un des plus gros marchés à l'export et l'obtention d'accords commerciaux favorables est une condition sine qua none pour conserver leur chiffre d'affaires. Les grandes entreprises américaines sont aussi souvent leaders dans leur secteur. L'évolution de leur cours de bourse à Wall Street (la bourse de New York) fixe des tendances pour les sociétés du même secteur à travers le monde. Il existe en effet une sorte de mimétisme dans le comportement des investisseurs. Lorsqu'une société présente de bons résultats, son cours augmente et d'autres investisseurs sont amenés à miser sur des entreprises du même secteur. Il en est de même lorsque les résultats d'une firme importante sont décevants, ou risquent de l'être.
Une autre explication vient de l'origine des propriétaires des titres français. La mondialisation a en effet accentué l'interdépendance financière entre les pays. D'après un rapport de la Banque de France, les non-résidents (parmi lesquels un tiers de fonds américains) étaient propriétaires de près de 43% des actions des sociétés du CAC 40 en 2017. Dix des plus grandes entreprises françaises étaient même détenues à plus de 50% par des étrangers. Or, ces investisseurs ont une grande influence sur les cours de bourse. Rappelons que c'est l'économie américaine toute entière qui repose sur la finance. Par exemple, le système de retraite est basé sur la cotisation de salariés à des fonds de pensions privés. Ces derniers prennent massivement des participations dans des entreprises à l'échelle du monde afin de faire fructifier l'argent qui leur est confié. Mais lorsqu'aux États-Unis l'économie ralentit, ces investisseurs ont tendance à rapatrier leurs fonds. Un grand nombre de titres sont alors mis en vente, ce qui provoque une baisse des cours. En cas de fort mouvement de désinvestissement, ce recul peut engendrer à son tour un phénomène de mimétisme : on vend des actions de peur que leurs cours ne chute, et ainsi de suite.
Les krachs boursiers apparus à New York les 24 et 29 octobre 1929 ont provoqué une grave crise financière mondiale. Les banques américaines, qui avaient investi dans des banques européennes, avaient rapatrié leurs avoirs en urgence, ce qui a contribué à faire rapidement plonger l'Europe. Plus récemment, l'éclatement de la bulle Internet (2000) et la crise des subprimes (2008) ont elles aussi déclenché des crises mondiales.
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