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L'assurance-vie permet d'accéder à des supports d'investissement responsables et durables. Encore faut-il trouver les bons contrats.
Depuis le 1er janvier 2020, la loi Pacte rend obligatoire la présence d'au moins une unité de compte labellisée « investissement socialement responsable » (ISR) au sein des contrats d'assurance-vie. Sur le papier, cette règle répondait parfaitement au 60 % de Français qui déclarait accorder une importance à l'impact environnemental et social de leurs placements (enquête de l'IFOP). Trois ans plus tard, une grande partie du secteur ne semble pas encore avoir facilité l'accès à ces supports d'investissement. Pourtant, l'assurance-vie reste l'un des placements préférés des épargnants. Les fonds estampillés « responsables » se sont donc multipliés ces dernières années. Pourtant, selon le baromètre d'épargne responsable mené par OpinionWay, la notion d'épargne « responsable » reste floue pour 2 Français sur 3 et la plupart du temps, les produits ISR sont perçus comme complexes. En clair, la demande existe mais l'offre peine à suivre et/ou à être expliquée aux épargnants. Sensibilisés au développement durable, à la lutte contre le réchauffement climatique et aux problématiques sociales et environnementales, les épargnants nés notamment à partir des années 1980-90 portent une attention particulière à ces problématiques. Ils peinent cependant à trouver des offres compatibles chez la plupart des assureurs. Parfois, le manque de lisibilité de l'offre leur soulève des interrogations quant à un éventuel greenwashing de certains fonds.
Une assurance vie ISR correspond à un contrat multisupport qui propose des unités de compte (UC) investies selon des critères financiers et autres que financiers. Là où les fonds classiques se contentent souvent d'une analyse purement économique, les fonds « responsables » pratiquent une sélection en intégrant également un prisme environnemental (gestion des déchets, émissions de CO2...), social (droit du travail, politique de rémunération, relations avec les fournisseurs) et de gouvernance (transparence financière, lutte contre le blanchiment d'argent ou la corruption...). Le détail des critères utilisés est propre à chaque gestionnaire. Certains excluent d'emblée des secteurs qu'ils considèrent comme incompatibles avec l'investissement responsable (tabac, jeux d'argent, énergies fossiles...). D'autres ont pour objectif de prendre des parts significatives au capital de sociétés qui pourraient devenir plus vertueuses afin de peser sur leur stratégie en prenant part à leur gouvernance. D'autres encore favorisent l'investissement dans des secteurs clés comme la gestion de l'eau, la santé, la préservation de la biodiversité...
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Pour les épargnants qui souhaitent investir « responsable », mieux vaut commencer par choisir son contrat d'assurance-vie en fonction des unités de compte proposées. En s'intéressant à ce point après seulement avoir souscrit, les choix sont beaucoup plus restreints et doivent être faits par défaut. Pour se repérer, il faut savoir que l'immense majorité des fonds responsables ont obtenu au moins l'un des labels ISR, Greenfin (protection de l'environnement) ou Finansol (finance solidaire) [voir notre encadré]. Ces derniers sont de bons points de repère pour les épargnants, même s'ils ne sont pas obligatoires. Tous les contrats ne proposent pas le même nombre ni la même qualité d'unités de compte. La politique en matière d'ISR est en effet très variable. Ceux qui offrent un nombre restreint d'unités de compte se contentent, dans la plupart des cas, d'un ou deux fonds labellisés ISR. Parfois créés sous la contrainte de la loi Pacte, beaucoup n'ont pas un grand intérêt tant au niveau de leur composition que de leur rendement potentiel. C'est dommage, car selon une étude de La Financière de l'Échiquier, les fonds ISR seraient plus performants que les fonds classiques dans 90% des cas. Pour obtenir un choix plus intéressant, les épargnants peuvent se tourner vers les assurances-vie qui offrent une large gamme d'unités de compte. Ce choix étendu peut toutefois compliquer la tâche de sélection pour les personnes qui ne disposent pas de connaissances financières de base. Pour résoudre cela, quelques assureurs proposent une gestion pilotée 100% ISR. Ils permettent aux particuliers de déléguer leur choix de placements à des professionnels de la finance, qui sélectionnent uniquement des fonds responsables en fonction de leur profil et objectifs. Les acteurs les plus modernes proposent des portefeuilles thématiques (transition écologique, emploi, innovations technologiques, santé...) l'épargnant n'ayant qu'à choisir le ou les sujets qui l'intéressent pour investir simplement. Enfin, il faut garder à l'esprit qu'il est possible d'ouvrir plusieurs contrats. Les particuliers peuvent donc se tourner vers plusieurs assurances-vie, avec par exemple un contrat qui favorise un fonds euros sécurisé et un autre investi dans des fonds ISR.
Depuis le 1er janvier 2022, les contrats multisupports doivent proposer au minimum un fonds dédié à la transition écologique (label Greenfin), un fonds labellisé ISR (investissement socialement responsable) et un fonds solidaire (label Finansol). - Le label Greenfin est un label d'État lancé en 2015 par le ministère de l'Ecologie. Pour l'obtenir, les fonds doivent œuvrer pour la transition écologique et investir dans l'un des 8 secteurs clés. On y trouve les énergies renouvelables, le bâtiment, la gestion des déchets, l'industrie, les transports propres, les nouvelles technologies, l'agriculture et la forêt et l'adaptation au changement climatique. 95 fonds sont titulaires de ce label. - Le label ISR est également un label d'État, créé en 2016 par le ministère de l'Economie. Destiné aux fonds d'investissement et aux supports immobiliers type SCPI et OPCI, il atteste que les gestionnaires effectuent une sélection d'investissements en fonction de critères environnementaux sociaux et de gouvernance, abrégés critères ESG. Ce label est attribué aux organismes qui respectent 6 principes. On y compte la mise en œuvre d'une méthode rigoureuse d'analyse ESG et la capacité à évaluer le bénéfice environnemental des investissements en amont et en aval. Plus de 1100 fonds se sont vus attribuer le label ISR. - Le label Finansol est le plus ancien. Créé en 1997, il favorise les aspects sociaux et environnementaux et vise à soutenir des entreprises solidaires (création d'emplois durables, accès au logement, soutien à l'agriculture bio...). Près de 170 fonds sont aujourd'hui labellisés.
➸ Label ISR, Greenfin, Finansol, Relance... Comment s'y retrouver pour « investir responsable » ?
➸ Investir responsable : une tendance de fond