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Du 7 au 20 novembre, les particuliers vont pouvoir devenir actionnaires de La Française des Jeux en bénéficiant d'avantages. Cette opération est rendue possible par la privatisation de l'entreprise, l'État cédant une grande partie de sa participation. Faut-il investir tout de suite ou attendre avant d'acheter ?
La mise en vente des actions de la Française des Jeux (FDJ) s'effectue à grand renfort de publicité. Et pour cause, l'État souhaite tirer plus d'un milliard d'euros de cette opération, selon Stéphane Pallez, PDG de l'entreprise. Pour autant, est-ce une bonne opération pour les investisseurs ? La Française des Jeux est une entreprise qui offre de belles garanties. Premièrement, parce qu'elle détient 51% de parts de marché sur le secteur des jeux d'argent et de hasard, et qu'elle affiche de confortables performances comptables. Peu de dettes, 5% de croissance en moyenne par an depuis 25 ans, un bénéfice de près de 320 millions d'euros en 2018... A première vue, les principaux ingrédients pour réaliser un investissement pertinent sont là. D'autant que la Française des Jeux pratique une politique de distribution de dividende généreuse. Pour 2020, son objectif est de distribuer 80% de son résultat net. Autre point positif, l'État restera actionnaire de la FDJ à hauteur de 20%, et se réserve le droit d'agréer les actionnaires dès que ceux-ci souhaiteront prendre plus de 10% du capital. L'entreprise restera pour lui une importante ressource financière, ce qui permet de supposer qu'il fera tout pour qu'elle fonctionne bien.
C'est la loi Pacte qui autorise la cession des titres de l'État de la FDJ. L'argent récolté devrait servir à alimenter un fonds destiné à financer l'innovation.
L'État a fait le choix d'offrir des avantages aux particuliers qui souhaiteraient investir dans la Française des Jeux. Pour son introduction en bourse, il a mis en place une offre « dix actions achetées, une offerte », qui sera valable après 18 mois de détention. Les particuliers pourront également bénéficier d'une réduction de 2% par rapport au prix payé par les investisseurs institutionnels, un fait rare lors des ouvertures de capital.
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Officiellement née en 1976, la FDJ est la descendante de la Loterie Nationale, créée en 1933 pour soutenir financièrement les « Gueules Cassées », soldats mutilés durant la Première Guerre mondiale. Jusqu'à la privatisation, l'État en détient 72%.
Pour autant, tout n'est pas rose. Dans le cadre de la privatisation, la FDJ va devoir verser 380 millions d'euros à l'État avant juin prochain si elle veut conserver son monopole sur la loterie pendant 25 ans. Pour cela, elle va probablement devoir emprunter. Or, cet emprunt fera mécaniquement baisser son résultat pendant plusieurs années, et donc la rentabilité des actions. D'autre part, le bénéfice pourra être fortement impacté si la fiscalité sur les jeux évolue défavorablement. Mais la grande inconnue reste le prix final des actions. En effet, selon le processus d'introduction en bourse, seule une fourchette de prix donne une indication. Publiée par l'Autorité des Marchés Financiers au moment de l'ouverture de la phase de réservation, elle est comprise entre 16,50 et 19,90 euros. Ceux qui souhaitent devenir actionnaires pourront ensuite faire une offre jusqu'au 20 novembre. Le prix final d'une action sera déterminé lors de la première cotation le 21 novembre, sur la base de la confrontation entre l'offre et la demande. Ainsi, il n'est pas impossible que le prix définitif dépasse la fourchette si la demande est forte. Une fois que la Française des Jeux sera cotée en bourse, ce seront l'offre et la demande du titre qui fixeront le prix de l'action. A ce jour, il est difficile de prévoir si son cours va progresser ou baisser. Mais il n'est pas rare que des actions évoluent longtemps, voire indéfiniment, sous leur cours d'introduction en bourse.
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Bien que les entreprises et les marchés ne soient pas comparables, force est de constater que les précédentes introductions en bourse d'entreprises publiques n'ont pas toujours été favorables aux actionnaires particuliers. En la matière, Renault fait figure d'entreprise modèle. Selon les calculs du Parisien, 25 ans après leur introduction en bourse, les actions du constructeur ont progressé de près de 66%. Si l'on ajoute les dividendes, le placement aurait plus que doublé (+122%) selon Bloomberg. A l'inverse, les particuliers qui ont investi dans Air France au moment de sa privatisation en 1999 ont de quoi être déçus. Malgré l'engouement du départ, les titres ont perdu près de 25% en 20 ans. La faute au tassement du secteur aérien après le 11 septembre 2001, ainsi qu'à une concurrence accrue. L'exemple le plus frappant reste celui d'EDF. Privatisée il y a 14 ans, la société a vu le cours de son titre chuter. Il affiche aujourd'hui -74% par rapport à son introduction en bourse. Les tarifs contraints, le parc nucléaire vieillissant et l'échec de l'EPR ont largement plombé l'entreprise.
Pour souscrire, il convient de s'adresser à sa banque ou à son courtier financier. Les particuliers devront cependant être titulaire d'un Plan d'Épargne en Actions (PEA) ou d'un compte-titres pour pouvoir y loger leurs actions FDJ. La souscription minimum est de 200 euros, soit environ 10 actions. Pour en savoir plus, vous pouvez consultez les éléments de souscription sur le site de la Française des Jeux.
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