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Vers une démocratisation de l'actionnariat salarié ?

C'est un des objectifs du gouvernement avec la loi Pacte : faire en sorte que les particuliers investissent plus dans les entreprises, notamment dans celle qui les emploie. Si les sociétés cotées en bourses enregistrent des records d'investissement salarié, les PME restent confrontées à des difficultés.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par Céline Dulary | Mis à jour le 30-11--0001 00:00:00 | Publié le 13-09-2019 11:23  Photo : © Pixabay  
Vers une démocratisation de l'actionnariat salarié ?

Actionnariat salarié : les entreprises françaises cotées en bourse championnes d'Europe

Pour les grandes entreprises cotées en bourse, 2018 aura été l'année record de l'actionnariat salarié. Dans son panorama annuel, le spécialiste de l'épargne salariale Eres annonce qu'en 2018, les volumes d'investissement salarié ont atteint un niveau jamais recensé auparavant, avec 38 opérations d'augmentation de capital réservées aux employés menées par 34 entreprises du SBF120 (indice regroupant les 120 plus grandes sociétés françaises cotées en bourse).

En moyenne, les salariés des sociétés du SBF120 détiennent plus de 36.000 euros d'actifs de leur entreprise. Néanmoins cette moyenne cache de fortes disparités, et dépend de la culture d'actionnariat de l'entreprise.

D'après Eres, l'actionnariat salarié est un bon « moyen de fidéliser les talents » et contribuerait à un certain attachement à l'entreprise. Entre 2013 et 2018, les entreprises ayant la plus forte culture d'actionnariat salarié auraient ainsi enregistré un taux de départ volontaire nettement inférieur aux autres (7% contre près de 10%).

L'actionnariat salarié, qu'est-ce que c'est ?
Il s'agit pour les salariés de détenir des actions de l'entreprise qui les emploie. Le plus souvent, ces investissements sont réalisés au travers d'augmentation de capital qui leur sont réservées. Les salariés peuvent alors acheter des actions avec une décote. Ils ont alors un droit de vote aux assemblées générales annuelles et un droit au bénéfice. Elles peuvent être détenues par l'intermédiaire d'un PEE (Plan d'Epargne Entreprise).

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La France toujours à la traîne sur l'investissement dans les PME

Si la France est leader européenne de l'actionnariat salarié pour les entreprises cotées en bourse, elle reste à la traîne sur les investissements dans les PME non cotées. Un fait qui s'explique d'une part par l'aversion des Français au risque, mais aussi par les difficultés de mise en place auxquelles elles font face.

Alors que près de 75% des entreprises cotées ont un plan d'actionnariat salarié (contre 47% pour la moyenne européenne), seulement 4% des PME en sont dotées. Pourtant les salariés les campagnes d'investissement ont un fort succès, puisque 1 salarié sur 2 décide d'investir dans sa PME lorsque la possibilité lui est donnée.

Pierre-Emmanuel Sassonia, directeur associé d'Eres, tempère cependant : « Ce retard est néanmoins à relativiser dans la mesure où les PME peuvent privilégier d'autres dispositifs d'association des salariés à la performance comme par exemple l'intéressement qui est parfois plus en adéquation avec leurs besoins. »




La loi Pacte pour accélérer sur l'investissement des salariés dans les PME

Votée au printemps 2019, la loi Pacte a pour ambition d'inciter les Français à investir dans les PME. L'objectif est double : mettre à disposition plus de liquidités pour les entreprises afin de financer leur développement et permettre aux salariés de dégager du pouvoir d'achat grâce aux dividendes.

Plusieurs dispositifs ont donc été mis en place, notamment des baisses de charges. « La démocratisation de l'actionnariat salarié est en marche avec un objectif ambitieux du Gouvernement : faire en sorte que 10% du capital des entreprises françaises soit détenu par les salariés. Pour cela deux mesures importantes ont été prises dans le cadre de la loi sur le financement de la sécurité sociale pour 2019 (LFSS) et la loi Pacte : forfait social abaissé à 10% sur l'actionnariat salarié et décote de 30% maximum (au lieu de 20%) pour un blocage de 5 ans », explique Pierre-Emmanuel Sassonia.

Reste à savoir si ces dispositions suffiront à remplir l'objectif.





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