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Matis ou l'art des club deals : investir dans des chefs d'œuvre devient accessible

La société Matis, récemment agréée par l'AMF, lance des clubs deals permettant aux particuliers d'investir dans des œuvres d'art iconiques du XXe siècle, dont le prix est généralement inaccessible.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par C Dulary | Mis à jour le 12-01-2024 12:47 | Publié le 12-01-2024 12:46 
Matis ou l'art des club deals : investir dans des chefs d'œuvre devient accessible

Le marché des oeuvres iconiques du XXème siècle

L'art, valorisé plus de 2100 milliards de dollars en 2022 selon Deloitte, s'impose progressivement comme un élément clé du patrimoine des particuliers qui cherchent de la diversification. Mais le marché est multiple et les performances disparates en fonction du style, de l'époque ou du support. Autant dire qu'il s'agit d'un secteur de connaisseurs.

C'est dans ce contexte qu'Arnaud Dubois et François Carbone, respectivement fondateurs d'une société de gestion de patrimoine artistique et de la plateforme de crowdfunding Anaxago, viennent d'annoncer le lancement de Matis. Ayant obtenu l'agrément de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) fin 2023, la société offre la possibilité d'investir dans des « club deals » d'œuvres d'artistes iconiques du XXème siècles, les « art blue chips », dont le prix d'acquisition est bien souvent supérieur au million d'euros. Depuis son lancement commercial en mai 2023, Matis a ainsi finalisé 7 club deals, valorisés entre 500.000 et 1.700.000 euros, incluant des œuvres d'Andy Warhol, Yves Klein, Simon Hantaï, Jean Dubuffet, François-Xavier Lalanne et Yayoi Kusama.

Selon la société, le marché de l'art blue chip est peu influencé par les contextes inflationnistes et monétaires. Les chiffres sont éloquents. Les performances générales de ce segment ont surpassé celles du S&P 500 sur plus de 20 ans si l'on en croit l'évolution de l'Indice Artprice 100, offrant un taux de croissance annuel moyen deux fois supérieur. Un phénomène lié au dynamisme du segment : les achats et reventes y sont particulièrement fréquents, avec 80% des œuvres détenues par les marchands d'art vendues en moins de deux ans.

Le terme « club deal » est utilisé dans le domaine de la finance pour désigner une forme d'investissement collectif où un groupe restreint d'investisseurs s'associe pour acquérir ou investir dans une cible spécifique, généralement une entreprise, un bien immobilier, ou, comme dans le cas de Matis, des œuvres d'art.

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Investir dans un Picasso à partir de 20 000 euros

Matis propose d'investir dans ces œuvres de manière indirecte au travers d'obligations convertibles. Autrement dit, il ne faut pas compter pouvoir admirer l'œuvre chez soi : il s'agit ici d'un investissement dans un titre purement financier. Il donne le droit à son détenteur de bénéficier d'une quote-part de l'éventuelle plus-value générée lors de la revente de l'œuvre, à proportion de son investissement. La durée de l'immobilisation des fonds et le rendement de l'opération ne sont ainsi connus que lors du débouclage.

Le ticket d'entrée est aujourd'hui fixé à 20.000 euros, avec des frais d'entrée de 10%. Pour aligner ses intérêts avec ceux de ses clients, la rémunération de la société de gestion est aussi fonction de la plus-value réalisée. Les gains éventuels seront ainsi partagés à hauteur de 80% pour les investisseurs et 20% pour la société. Comme d'autres actifs de diversification, le risque de perte en capital est bien présent : il est donc important d'investir la tête froide au regard de données de marché et non en « coup de cœur ». Le prix de revente et le gain sont en effet soumis à de nombreux facteurs, comme l'évolution de la demande ou la cote de l'artiste.

L'objectif déclaré de Matis est de dépasser la performance de l'Indice Artprice 100, qui a enregistré une moyenne annuelle de 9% depuis 2000. L'entreprise cible 200 millions d'euros d'investissements dans les 3 prochaines années, aspirant à devenir leader du marché de l'investissement artistique, estimé à 15 milliards d'euros annuels à terme.








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Commentaires (1)

Cela me fait penser à Arsitophil...on verra la suite.

Ca me semble un investissement moderne au contraire, et ils ont le tampon de l'AMF (même si ça ne réduit pas le risque). Le vrai risque est surtout celui de savoir si les oeuvres vont prendre de la valeur ou pas...