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Les jeunes actifs ont largement pris conscience de l'incertitude de leur retraite et anticipent. Ce phénomène marque une rupture nette avec les générations précédentes.
La question de la retraite, autrefois considérée comme un sujet éloigné, préoccupe de plus en plus les jeunes actifs. Selon le dernier « Baromètre 2024 de l’épargne en France et en régions » réalisé par l'Ifop pour le courtier Altaprofit, 55 % des moins de 35 ans souhaitent ouvrir un Plan Épargne Retraite (PER). Ce chiffre est significativement plus élevé que la moyenne nationale de 41 %, ce qui témoigne d’une prise de conscience particulière chez cette génération.Bien qu’au début de leur carrière, les jeunes se montrent particulièrement attentifs à l'avenir, notamment en ce qui concerne la retraite. L'une des raisons expliquant cette anticipation croissante est l'incertitude entourant les réformes, comme celle de 2023 qui a repoussé l'âge légal de départ à 64 ans. Celles-ci ont renforcé l'idée que les pensions publiques pourraient être insuffisantes pour maintenir un niveau de vie décent une fois l’âge de la retraite atteint. Cette perception a incité de nombreux jeunes actifs à se tourner vers des solutions complémentaires, telles que le PER.Le Plan Épargne Retraite se présente ainsi comme une réponse à cette préoccupation. Ce produit de long terme permet aux souscripteurs de se constituer un capital ou une rente pour compléter les revenus futurs issus des régimes obligatoires de retraite. L’un de ses principaux avantages réside dans sa flexibilité : les épargnants peuvent choisir entre une sortie en capital ou sous forme de rente viagère à l’âge de la retraite, offrant ainsi une personnalisation qui attire particulièrement les jeunes. Les titulaires bénéficient d'une réduction d'impôts sur les versements effectués, avec pour contrepartie le blocage des fonds jusqu'à la retraite et le fait de devoir investir dans des unités de compte, et donc à risque.
Malgré cet intérêt croissant, une part non négligeable de ces actifs reste réticente à l'idée de souscrire à un PER. En effet, 45 % des actifs de moins de 35 ans ne se voient toujours pas ouvrir ce type de produit, et plusieurs raisons expliquent cette hésitation.Le premier frein majeur est le blocage des fonds jusqu’à l’âge de la retraite. Pour des jeunes, souvent confrontés à des priorités financières à court ou moyen terme, comme l’achat d’un bien immobilier ou la gestion des dépenses liées à la famille, l'idée d'immobiliser leur argent pendant plusieurs décennies peut sembler peu attrayante. Dans un contexte où l’incertitude économique est forte, beaucoup préfèrent garder une certaine liquidité pour faire face à d'éventuels imprévus ou à des investissements plus immédiats.La complexité perçue du produit constitue un autre obstacle. Le PER, avec ses différentes règles et modalités fiscales, peut paraître difficile à comprendre pour les non-initiés. L’étude de l’Ifop souligne que les jeunes actifs sont souvent mal informés sur les avantages et les implications fiscales du PER. Or, une bonne partie de la décision de souscrire à ce type de produit repose sur une compréhension claire des avantages et contraintes. L’absence de communication efficace et d’éducation financière sur ce sujet pousse de nombreux jeunes à rester sur la réserve.Enfin, un manque général de connaissances sur la question de la retraite elle-même freine l’adoption du PER. Selon l’étude, seuls 28 % des actifs, toutes générations confondues, savent exactement combien ils toucheront à la retraite. Ce taux chute encore plus bas chez les moins de 35 ans, qui, pour la plupart, n’ont pas encore pris le temps de s’informer sur leur futur revenu de retraite. Ce manque de visibilité sur leurs droits et leur pension future les empêche souvent de prendre des décisions éclairées en matière de préparation à la retraite.
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Cette prise de conscience accrue des jeunes à propos de leur retraite n’est pas exclusivement observée en France. En Europe, de plus en plus d'actifs se tournent vers des solutions de prévoyance privée, anticipant une réduction des pensions publiques. Des études menées dans des pays voisins montrent une tendance similaire, où les jeunes générations cherchent à diversifier leurs sources de revenus pour sécuriser leur avenir financier.En Espagne, le marché des plans de pension individuels connaît une dynamique de croissance, portée en grande partie par les jeunes professionnels, notamment dans les centres urbains. Ces derniers, inquiets de l’avenir incertain des pensions publiques, se tournent de plus en plus vers des solutions privées pour préparer leur retraite. Selon European Pensions, les actifs gérés par ces plans ont augmenté de 4,72 % au cours du premier semestre 2024, soulignant un intérêt marqué pour ces produits financiers. Ce phénomène est également corroboré par des études sur le comportement d'épargne des ménages, montrant que les jeunes actifs préfèrent diversifier leurs revenus pour mieux anticiper les incertitudes liées au système de retraite public.Mais le succès n'est pas au rendez-vous partout. Le Riester-Rente, lancé en 2002 en Allemagne, vise à compléter les pensions publiques grâce à des subventions d'État et des déductions fiscales. Il est principalement destiné aux salariés couverts par l'assurance retraite obligatoire, y compris les employés, les fonctionnaires et les parents en congé parental. Malgré les incitations fiscales (comme la déductibilité jusqu'à 2100 € par an), le dispositif a suscité un intérêt limité parmi la population. Environ 25 % des Allemands en âge de travailler ont souscrit à ce plan en plus de 20 ans. Ce faible taux s'explique par le fait que ce produit est surtout attractif pour les ménages à faibles revenus et les familles, qui bénéficient pleinement des subventions. Pour les jeunes et les personnes à revenus plus élevés, la faible rentabilité des placements, notamment dans un contexte de faibles taux d'intérêt, a réduit son attrait. Les rendements annuels moyens d'une Riester-Rente sont souvent inférieurs à d'autres options comme les plans d'investissement en ETF, qui offrent une meilleure flexibilité et des rendements potentiels plus élevés.Ainsi, le Riester-Rente a fait l'objet de critiques pour ne pas avoir atteint ses objectifs initiaux en matière de couverture des retraites privées, notamment en raison de sa complexité et de ses rendements faibles.
Face à ces tendances, un constat apparaît de manière récurrente : le besoin urgent d’une meilleure éducation financière. Si les jeunes actifs montrent un intérêt marqué pour la question de la retraite et commencent à envisager des solutions comme le PER, ils restent largement insuffisamment informés sur les outils disponibles et les stratégies d’épargne à long terme.Des initiatives visant à améliorer la littératie financière, tant au niveau des écoles que des entreprises, pourraient jouer un rôle clé pour encourager une plus large adoption du Plan Épargne Retraite. En France, plusieurs acteurs du secteur bancaire et des assurances proposent déjà des modules de formation à destination des jeunes, mais ceux-ci restent souvent méconnus ou insuffisamment promus.Il est crucial que ces efforts d’éducation soient renforcés, notamment à travers des campagnes de sensibilisation et des programmes d’apprentissage pratiques sur la gestion de l’épargne. Une meilleure connaissance des outils d’épargne, comme le PER, permettrait non seulement d’améliorer la préparation des jeunes à la retraite, mais aussi de renforcer leur autonomie financière, en leur donnant les clés pour optimiser leur capital tout au long de leur vie professionnelle.
À mesure que les réformes des systèmes de retraite se poursuivent et que les jeunes actifs prennent conscience des défis à venir, le Plan Épargne Retraite semble promis à un bel avenir. Toutefois, son adoption à grande échelle ne pourra se faire que si les obstacles actuels, notamment le manque d’informations et la complexité perçue, sont levés.Il appartient aux institutions financières, aux pouvoirs publics et aux acteurs de l’éducation de travailler ensemble pour améliorer la compréhension et l’accessibilité des produits d’épargne à long terme. En rendant ces produits plus transparents et en sensibilisant les jeunes générations à l’importance de la préparation à la retraite, le PER pourrait devenir un outil incontournable pour assurer une retraite sereine aux actifs de demain.La dynamique est lancée : avec 55 % des moins de 35 ans déjà intéressés par l’ouverture d’un PER, il ne fait aucun doute que la jeunesse d’aujourd'hui est prête à prendre en main son avenir financier.
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Personnellement, j’ai ouvert mon PER l'année dernière, et ça me rassure de voir que je ne suis pas le seul. C’est clair qu’avec toutes les réformes et les incertitudes sur le système actuel, mieux vaut être prévoyant.
Enfin une génération qui se soucie de son avenir financier dès le début de sa carrière ! J’espère que cette prise de conscience va pousser les autorités à rendre les dispositifs plus attractifs et accessibles. Et qu’en est-il des aides à la formation financière pour ces jeunes ?