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Taxe foncière : une hausse qui pèse lourd sur les propriétaires et les collectivités

Beaucoup de propriétaires s'attendaient à une hausse modérée cette année : la réalité est plus cruelle dans 17% des communes, où la taxe foncière a progressé de manière parfois spectaculaire. Derrière cette augmentation se cache un ensemble de mécanismes fiscaux et de décisions locales. Une situation complexe, où les uns comme les autres se retrouvent à jongler avec des impératifs budgétaires de plus en plus contraignants.

Taxe foncière : une hausse qui pèse lourd sur les propriétaires et les collectivités
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par L Villedoré | Publié le 10-09-2024 09:00 Photo : Shutterstock 

Une hausse portée par la revalorisation des bases fiscales

Chaque année, la taxe foncière est recalculée sur la base des valeurs locatives cadastrales, un indicateur qui reflète la valeur théorique de location d’un bien immobilier. En 2024, ces valeurs ont augmenté de 3,9 %, une hausse qui semble presque modérée au regard des 7,1 % de 2023, mais qui reste bien supérieure à la moyenne historique.

Cette augmentation des valeurs locatives est directement liée à l’inflation. Depuis la pandémie de Covid-19, la hausse générale des prix s’est traduite par une série de revalorisations automatiques des bases fiscales. Ainsi, même si les taux votés par les communes n’ont, pour la plupart, pas changé, la simple révision des valeurs locatives suffit à alourdir la facture. « C'est comme si l'impôt augmentait tout seul », résume Maxence, propriétaire à Annecy, dont la taxe foncière a bondi de 250 euros en un an.

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Des collectivités sous pression

Si la revalorisation des bases locatives est nationale, le taux d'imposition est voté localement, et c’est là que se joue une autre part de l’augmentation. En 2024, 82 % des communes ont maintenu leur taux, quand 16,7 % des villes ont choisi de l’augmenter. Une décision parfois imposée par des contraintes budgétaires. Depuis des années, les dotations de l'État aux collectivités baissent, obligeant ces dernières à chercher d'autres sources de financement.

C'est le cas d’une commune comme Nice, qui a voté une hausse de son taux de 19,2% après plusieurs années de gel, selon FSL. « Nous n’avions pas d’autre choix que d’ajuster les impôts locaux », explique un élu local. « Les charges augmentent, et les dotations de l'État ne suffisent plus à couvrir nos besoins. » Cette situation est devenue courante dans de nombreuses villes, où les élus se retrouvent face à une équation impossible : augmenter les impôts ou réduire les services publics.

Mais toutes les communes ne choisissent pas cette voie. Certaines, comme Brest et Castres, ont décidé de baisser leur taux d’imposition. Un geste apprécié par les habitants, mais qui reste l’exception. Pour la plupart des villes, les hausses sont désormais devenues incontournables pour équilibrer leurs budgets.


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Des propriétaires de plus en plus touchés

Pour les propriétaires, ces hausses de la taxe foncière s'ajoutent à une série d'autres coûts, qui viennent rogner leur pouvoir d'achat. Les retraités, souvent propriétaires de leur résidence principale, sont particulièrement affectés. Beaucoup ont vu leur impôt grimper de plusieurs centaines d’euros en seulement deux ans, sans pour autant voir une amélioration de leurs revenus.

Les propriétaires de biens locatifs sont également dans une situation délicate. La taxe foncière, en grande partie non récupérable sur les loyers, pèse directement sur leur rentabilité. Certains commencent à réfléchir à des augmentations de loyers, mais dans un contexte où les locataires eux-mêmes sont souvent fragilisés par l’inflation, cela devient difficilement envisageable.

Dans les Deux-Sèvres, un couac administratif a, en revanche, provoqué une surprise : près de 17 000 propriétaires ont reçu des avis de taxe foncière anormalement bas, suite à l’oubli d'une taxe sur les ordures ménagères. « Ça a été une bonne surprise, mais de courte durée, puisque tout sera corrigé d’ici novembre », explique un Alexandre P. qui habite Thouars. Ce genre d'incident illustre le flou administratif qui entoure parfois le calcul de la taxe foncière, un impôt souvent mal compris par les contribuables.



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