Quand le mécénat devient un levier d’action : l’engagement de l’Union pour l’Enfance

Ideal Investisseur. - Qu’est-ce que l’Union pour l’Enfance ?

Victor Vieilfault. - Née en 2010, l’Union pour l’Enfance est issue du rapprochement entre l’Union pour le sauvetage de l’enfance (UFSE) et le Comité français de secours aux enfants (CFSE), respectivement créés en 1887 et en 1919. Fonctionnant aux côtés des services publics, ses missions consistent à accueillir, protéger et éduquer les enfants placés à l’aide sociale à l’enfance ; à insérer les jeunes jusqu’à leur autonomie ; à soutenir les parents fragilisés ; à innover en éducation et à former les professionnels. En 2023, l’association a ainsi accompagné 907 jeunes et parents, et formé 696 personnes. Elle compte aujourd’hui 14 établissements, qui sont situés dans 7 départements.

Ideal Investisseur. - Comment sont financées vos actions ?

Victor Vieilfault. - Notre dernier budget annuel s’établissait à 23 millions d’euros. Si les fonds publics constituent la majeure partie de nos ressources, ils sont toutefois insuffisants pour mener à bien nos missions. C’est pourquoi nous devons parallèlement attirer des fonds privés, à hauteur de 1 million d’euros.

Ideal Investisseur. - Quels canaux utilisez-vous pour ce faire ?

Victor Vieilfault. - La méthode traditionnelle repose sur la collecte de dons auprès de particuliers et d’entreprises, qui nous font bénéficier de leur générosité au travers de leur politique de mécénat. Récemment, nous avons commencé à développer des collaborations avec des entreprises pour le lancement d’actions ciblées.

Ideal Investisseur. - C’est-à-dire ?

Victor Vieilfault. - Par exemple, la marque Izipizi Paris vient de concevoir des lunettes de soleil uniques et joyeuses, dont la collection a pu être lancée grâce au concours de neuf enfants issus du service d’accueil familial d’Île-de-France et de la Maison Pauline Kergomard de Cachan. La moitié des bénéfices tirés de ces ventes sont reversés à l’Union pour l’Enfance. Avec Compose, nous avons cette fois-ci élaboré un menu spécial, dont 30 % du prix de vente est rétribué à l’association. D’autres initiatives de cette nature ont également vu le jour, comme avec Du cheval à l’homme (10 % des bénéfices de chaque séance d’équicoaching sont ainsi reversés).

Ideal Investisseur. - Quels avantages présente ce modus operandi ?

Victor Vieilfault. - Pour l’Union pour l’Enfance, de telles collaborations nous offrent un surcroît de visibilité et contribuent à donner confiance aux autres donateurs. Autre facteur important, l’argent nous est remonté sur des fréquences plus régulières que dans le cadre de campagnes de don classiques. Pour les entreprises mécènes, les avantages de ce type de démarche sont également multiples, que ce soit en termes de communication auprès des diverses parties prenantes (salariés, clients…), de fléchage des sommes reversées, ou encore sur un plan fiscal puisque ces dernières ouvrent aussi droit à une réduction d’impôt.

Ideal Investisseur. - Comment se nouent ces partenariats ?

Victor Vieilfault. - Leur mise en place peut être extrêmement rapide. Après avoir discuté avec les dirigeants d’entreprise des objectifs recherchés et des actions que nous pourrions mettre conjointement en place, nous définissons un projet sur mesure – le choix de la durée de l’action retenue et des montants reversés à l’Union pour l’Enfance revient à nos seuls partenaires. Puis, sur un plan administratif, la procédure est très simple dans la mesure où elle repose sur la signature d’une convention de quelques pages.