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Dernière mise à jour : 24/04/2025 - 17h38
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Contribution sur les hauts revenus : la taxe qui veut faire payer (vraiment) les plus aisés

Depuis janvier 2025, une nouvelle taxe cible les contribuables les plus fortunés en France : la Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus (CDHR). Derrière son nom technocratique, un objectif très politique : assurer un taux d'imposition minimal de 20% pour les contribuables les plus aisés, en neutralisant certaines stratégies d'optimisation fiscale.

Contribution sur les hauts revenus : la taxe qui veut faire payer (vraiment) les plus aisés
Temps de lecture : 1 minute(s) - Par | Mis à jour le 23-04-2025 11:18 | Publié le 23-04-2025 11:15

Une contribution minimum sur les très hauts revenus

Adoptée dans le cadre de la loi de finances pour 2025, la CDHR concerne les foyers dont le revenu fiscal de référence (RFR) dépasse 250 000 euros pour une personne seule ou 500 000 euros pour un couple. Mais elle ne s’applique qu’aux contribuables dont le taux effectif d’imposition est inférieur à 20 %. En clair : ceux qui, grâce à divers dispositifs (abattements, déductions, prélèvements forfaitaires) paient proportionnellement moins d’impôts sur leurs revenus. Le calcul intègre l’ensemble des prélèvements déjà acquittés (impôt sur le revenu, CEHR, prélèvements libératoires), rapporté à un RFR dit « ajusté ». Si le taux résultant est inférieur à 20 %, le contribuable devra s’acquitter de la différence.

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Moins de foyers que prévu, mais un rendement significatif

Initialement, le gouvernement annonçait 65 000 foyers concernés. Ils ne seront finalement que 24 300, selon les dernières données communiquées par Bercy. Un nombre restreint, mais qui regroupe une population particulièrement ciblée : des contribuables très aisés, utilisant intensément les niches fiscales et les revenus peu ou pas taxés. Le produit attendu est évalué à 2 milliards d’euros pour 2025. À titre de comparaison, la CEHR (Contribution Exceptionnelle sur les Hauts Revenus) avait rapporté entre 1,5 milliard et 2 milliards en 2024.


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Qui sont les contribuables visés ?

Derrière le dernier centile des revenus en France se cache une population particulièrement homogène. Selon l’Insee, les 1000 salariés les mieux payés du pays perçoivent plus de 89 500 euros par mois, les 100 premiers dépassant les 280 000 euros. On y retrouve majoritairement des dirigeants d’entreprise, cadres du tertiaire supérieur (finance, conseil, droit) et quelques sportifs professionnels. Sur le plan socio-démographique, ces contribuables sont à 85 % propriétaires de leur logement, vivent à 40 % à Paris ou dans les Hauts-de-Seine, à 60 % en couple sans enfant, et à 86 % des hommes.



Une mesure que Bercy veut pérenniser

Présentée comme temporaire, la CDHR pourrait finalement s’inscrire dans la durée. Le ministre de l’Economie Eric Lombard a déclaré y voir « un signal de solidarité » dans un contexte où l’État cherche de nouvelles recettes pour réduire son déficit. Il a néanmoins écarté toute filière de retour de l’ISF, en rappelant que la nouvelle contribution s’appuie sur les revenus, et non sur le patrimoine.

Une arme anti-suroptimisation

Au-delà de sa dimension budgétaire, la CDHR s’inscrit dans un arsenal plus large de lutte contre la suroptimisation fiscale. Selon le cabinet du ministre, elle vise à « garantir un effort minimal à ceux qui jusqu’ici s’exonéraient partiellement de l’impôt ». Certaines pratiques devraient être plus surveillées, notamment les reports de revenus ou l’usage combiné de niches fiscales. Le dispositif prévoit un acompte de 95 % à verser en décembre, sous peine de majoration de 20 %.

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