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Comment optimiser la fiscalité de votre PER ?

Le Plan d'Épargne Retraite (PER) est devenu un choix incontournable pour les Français cherchant à épargner pour leur retraite tout en bénéficiant d'avantages fiscaux non négligeables. Depuis son lancement en 2019 dans le cadre de la loi PACTE, le PER a su séduire les épargnants grâce à sa flexibilité et à son cadre fiscal avantageux. Mais, comme pour tout produit financier, une utilisation stratégique est essentielle pour en tirer le meilleur parti, surtout dans le domaine complexe de la fiscalité.

Temps de lecture : 4 minute(s) - Par L Villedoré | Publié le 05-11-2024 07:00  Photo : Shutterstock  
Comment optimiser la fiscalité de votre PER ?

Maximiser la déduction des versements sur le revenu imposable

L’un des atouts majeurs du PER réside dans la possibilité de déduire les versements effectués de votre revenu imposable. Ce mécanisme peut s’avérer particulièrement attractif pour les épargnants soumis à un taux d’imposition élevé. En effet, chaque euro investi dans le PER peut être soustrait de vos revenus déclarés, à condition de respecter certains plafonds, vous permettant ainsi de réduire immédiatement votre impôt.

Comment calculer le plafond de déduction ? Le montant des déductions possibles dépend de votre statut. Pour un salarié, le plafond de déduction est de 10 % des revenus professionnels de l’année précédente, dans la limite de d'environ 35.000 € en 2024. Les travailleurs indépendants, quant à eux, peuvent bénéficier d’un plafond plus élevé grâce au « plafond Madelin », qui prend en compte un pourcentage de leurs bénéfices. En planifiant soigneusement les versements, vous pouvez optimiser la fiscalité de votre PER en fonction de vos revenus. Par exemple, si vous anticipez une hausse de vos revenus, vous pourriez maximiser vos versements dans une année particulièrement imposée pour réduire significativement votre base imposable.

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Faut-il renoncer à la déduction fiscale ?

Dans certains cas, il peut être intéressant de ne pas déduire vos versements. En effet, lorsque vous retirez votre capital à la retraite, celui-ci sera imposable si les versements initiaux ont été déduits. À l’inverse, si vous choisissez de ne pas déduire vos versements, les retraits seront uniquement taxés sur les plus-values, ce qui réduit la charge fiscale au moment de la sortie. Cette option est judicieuse pour les personnes anticipant un besoin de liquidité à la retraite, ou pour celles qui souhaitent éviter une imposition trop lourde à ce moment.




Choisir la meilleure option de sortie : rente ou capital ?

La fiscalité applicable lors de la sortie de votre PER dépend directement de la modalité de retrait choisie : rente viagère, capital en une ou plusieurs fois, ou une combinaison des deux. Chaque mode de retrait a des implications fiscales distinctes, qu’il convient de connaître pour faire un choix éclairé.

Sortie en rente viagère
Si vous optez pour une sortie en rente viagère, seule une fraction de la rente est imposable, et celle-ci dépend de votre âge au moment du premier versement de la rente. Par exemple, pour un retrait à 60 ans, 40 % de la rente sera imposable, alors que pour un retrait à 70 ans, ce taux descend à 30 %. De plus, cette fraction imposable est soumise aux prélèvements sociaux. Ce choix est donc souvent prisé par les épargnants recherchant une source de revenus réguliers et garantis tout au long de la retraite, tout en optimisant leur imposition.

Sortie en capital
Avec la sortie en capital, vous avez la possibilité de retirer la totalité de votre épargne en une ou plusieurs fois. La fiscalité dépend ici de deux facteurs : les versements déductibles et les versements non déductibles. Si les versements initiaux ont été déduits, le capital retiré sera soumis à l’impôt sur le revenu, mais vous pouvez opter pour le prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30 % (à ce jour), incluant les prélèvements sociaux. En revanche, si les versements n’ont pas été déduits, seule la part des gains générés est soumise aux prélèvements sociaux, ce qui peut s’avérer particulièrement avantageux pour les contribuables à la retraite avec un taux d’imposition faible.

Pour optimiser la fiscalité, certains épargnants choisissent d’alterner entre sortie en capital et en rente, selon leur situation fiscale au moment du déblocage.



Anticiper les transferts et arbitrages pour optimiser la fiscalité

Une des particularités du PER est la possibilité d’y transférer des droits acquis dans d’autres produits d’épargne retraite, comme les anciens contrats PERP, Madelin ou Préfon.

En transférant ces anciens contrats vers un PER, vous profitez de conditions fiscales souvent plus avantageuses, comme la déductibilité des versements ou la liberté de choix entre rente et capital. Comment réaliser un transfert avantageux ? Les frais de transfert sont généralement nuls si le contrat est détenu depuis plus de cinq ans, mais il est conseillé de comparer les frais de gestion et les conditions de sortie des différents contrats avant d’effectuer un transfert. En effet, certains contrats anciens peuvent offrir des avantages spécifiques en matière de rente ou de fiscalité, qu’il est important de prendre en compte.

Optimiser le PER en fonction de sa situation familiale et patrimoniale

L’optimisation fiscale d’un PER dépend aussi de la situation familiale et patrimoniale de l’épargnant. Par exemple, les parents peuvent déduire les versements effectués pour leurs enfants majeurs encore à charge, dans la limite de leurs plafonds fiscaux. Cette option permet de maximiser l’avantage fiscal global de la famille et d’aider les enfants à se constituer une épargne retraite.

En matière de transmission, le PER peut également offrir des avantages intéressants. En cas de décès, le capital accumulé est transmis aux bénéficiaires désignés, avec une fiscalité allégée dans certains cas. Cette transmission permet aux héritiers de bénéficier du capital constitué sans subir une fiscalité excessive, un atout non négligeable pour les épargnants soucieux de transmettre leur patrimoine de manière optimisée.

L’optimisation fiscale d’un PER repose sur une planification minutieuse et une bonne connaissance des règles fiscales en vigueur. Entre la déduction des versements, le choix du mode de sortie et la possibilité de transférer des droits acquis, le PER offre une palette de leviers pour construire un capital retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux. Toutefois, pour tirer pleinement parti de ce dispositif, il est conseillé de consulter un expert en gestion de patrimoine, qui pourra vous orienter vers les meilleures options en fonction de votre profil et de vos objectifs. Un PER bien géré peut ainsi se révéler un allié précieux pour anticiper l’avenir financier de votre retraite, tout en allégeant votre imposition actuelle et future.

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