Idéal Investisseur
Idéal Investisseur
Annonce





Changement d'usage en immobilier : comment faire ?

Cette démarche, encadrée par des règles strictes, exige une préparation rigoureuse pour éviter pièges juridiques et refus administratifs.

Temps de lecture : 5 minute(s) - Par | Mis à jour le 14-01-2025 14:06 | Publié le 14-01-2025 13:28  Photo : Shutterstock  
Changement d'usage en immobilier : comment faire ?

Qu'est-ce que le changement d'usage en immobilier ?

La plupart d'entre vous sont peut-être arrivés sur cette page car une mairie a demandé un changement d'usage pour réaliser un projet immobilier, installer un bureau ou un local professionnel, ou simplement louer un logement en Airbnb. Voici donc un rapide éclairage sur ce dont il s'agit.

Si la transformation physique d'un bien reste simple à comprendre, elle soulève hélas aussi un point de droit administratif : oui, les autorités locales ont un droit de regard sur ce que vous faites dans votre bien immobilier !

Deux catégories principales définissent l’usage d’un bien immobilier : l’usage résidentiel, dédié à l’habitation, et l’usage commercial ou professionnel, impliquant une exploitation lucrative ou administrative. Le changement d’usage en immobilier désigne donc le processus par lequel un bien immobilier voit son affectation initiale modifiée. Par exemple, un appartement destiné à l’habitation peut être transformé en bureau ou un local commercial en logement.

Cette démarche est strictement encadrée par le code de l’urbanisme, et devient parfois assez complexe dans des villes comme Paris où l’équilibre entre logements et activités commerciales est scruté à la loupe.

Annonce

Pourquoi demander un changement d'usage ?

Les motivations derrière un changement d’usage sont nombreuses. Parmi les cas les plus fréquents figure la conversion de bureaux en logements, une stratégie qui répond à la crise du logement et à la vacance de certains locaux professionnels, amplifiée par l’essor du télétravail. Une étude récente de l’Institut Paris Région indique que près de 1,7 million de mètres carrés de bureaux en Île-de-France pourraient être reconvertis en logements d’ici 2030.

À l’inverse, dans les quartiers touristiques, des logements sont parfois transformés en locaux commerciaux ou en locations meublées de courte durée, comme Airbnb, pour maximiser les revenus locatifs. Ce qui implique le passage à un usage commercial, du point de vue administratif.

Dans tous les cas, il est nécessaire de déposer une demande auprès des services de la mairie, qui est, hélas, en droit de refuser ce changement. Attention donc aux personnes qui achètent un bien avec l'intention de le transformer : pensez à bien inclure une condition suspensive de changement d'usage au moment de la signature de la promesse de vente.




Changement d'usage : le point sur les démarches

Modifier l’usage d’un bien immobilier implique de respecter des règles strictes, variables selon les municipalités. La première étape consiste à consulter le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune, qui définit les affectations autorisées pour chaque parcelle. Veillez à ce stade à ce que l'affectation que vous prévoyez n'est pas interdite sur la parcelle concernée !

Ensuite, vérifiez que votre situation nécessite bien un changement d'usage. La plupart des grandes villes ont des simulateurs pour vous y aider. Si la démarche est nécessaire, elle consiste alors à déposer un dossier à la mairie, comprenant des plans détaillés et une description du projet. Par ailleurs, si le bien fait partie d’une copropriété, l’accord de l’assemblée générale peut être indispensable pour valider le projet.

La mairie définit les conditions d’octroi des autorisations de changement d’usage selon trois modalités principales :
- Une autorisation à titre personnel, liée à la personne qui en fait la demande, non au bien. Cette autorisation est incessible et prend fin lorsque le déclarant cesse l’activité commerciale ou professionnelle.
- Une autorisation temporaire, destinée aux locations meublées de courte durée, comme Airbnb, et soumise à des critères fixés par la mairie, tels que l’emplacement, les caractéristiques du logement et la durée des contrats.
- Une autorisation à caractère réel, qui implique une compensation sous forme de création d’une surface résidentielle équivalente. Contrairement à l’autorisation personnelle, elle est attachée au bien immobilier et non au demandeur.

La plupart du temps, le dossier de demande exigera une description complète du projet, accompagnée de plans et d'autres justificatifs comme des statuts de sociétés le cas échéant. Une fois déposé, la mairie



Quand le changement d'usage ne nécessite pas de travaux

Le changement d’usage n’implique pas toujours une rénovation ou une transformation physique du bien. Un exemple courant est la conversion d’un logement en location meublée de courte durée de type Airbnb. Dans ces cas, le bien conserve son état initial, mais son usage est considéré comme commercial en raison de son affectation à des fins lucratives.

À Paris, cette pratique est soumise à des règles strictes autour de la notion de commercialité. Tout logement transformé en location touristique régulière doit obtenir une autorisation administrative, souvent assortie d’une obligation de compensation. Le propriétaire doit alors créer une surface résidentielle équivalente, notamment dans les arrondissements où la pression immobilière est élevée.

Un délai légal de traitement, mais… le refus est possible in fine

En théorie, les mairies disposent d’un délai compris entre 2 et 3 mois pour se prononcer sur une demande de changement d’usage. Ce laps de temps, fixé par les textes officiels ou le règlement municipal, peut varier en fonction des spécificités locales et des éléments qui manqueraient éventuellement à la demande, poussant l'administration à demander des pièces complémentaires.

Le silence de l’administration peut être interprété comme une acceptation tacite, mais il faut savoir que ce type d'autorisation muette peut entraîner des difficultés plus tard.

Par ailleurs, déposer une demande ne garantit pas qu’elle sera acceptée. Les mairies disposent de plusieurs motifs pour opposer un refus. Parmi les principales raisons, on trouve :

- Le respect du Plan Local d’Urbanisme (PLU) : si le projet ne cadre pas avec les orientations d’aménagement définies, il sera refusé.
- La préservation du parc locatif : dans les zones dites « tendues », les mairies sont particulièrement vigilantes à ne pas accentuer la crise du logement en autorisant trop de changements d’usage.
- Les contraintes patrimoniales et réglementaires : si le bien est situé dans une zone protégée ou s’il ne respecte pas les normes en vigueur (accessibilité, sécurité, environnement), la demande peut également être rejetée.

Et si la mairie dit non ? En cas de refus, le propriétaire peut contester la décision. La première étape consiste à demander les motifs précis du rejet. Ensuite, il est possible de formuler un recours gracieux auprès du maire, dans un délai de 2 mois suivant la décision. En dernier recours, le dossier peut être porté devant le tribunal administratif.

Un conseil : bien préparer son dossier

Pour éviter les mauvaises surprises, il est fortement recommandé de consulter le service urbanisme de la mairie avant de déposer sa demande. Faire appel à un architecte ou à un juriste spécialisé peut également permettre de maximiser ses chances d’obtenir une autorisation. Autant mettre toutes les chances de son côté, car comme pour tout projet immobilier, la démarche peut comporter des risques. Les risques juridiques, par exemple, peuvent survenir si les autorisations nécessaires ne sont pas obtenues, entraînant des sanctions administratives et une possible remise en conformité coûteuse.

FAQ sur le changement d'usage en immobilier


Quels sont les documents nécessaires pour un changement d’usage ?
Un dossier comprenant le formulaire CERFA, une description du projet et, dans certains cas, une attestation de compensation est requis.

Est-il possible de revenir à l’usage initial après un changement ?
Oui, mais cela nécessite une nouvelle procédure administrative.

Quels sont les délais moyens pour obtenir une autorisation ?
Les délais varient généralement entre 1 et 6 mois selon la commune et la complexité du projet.

La rédaction vous suggère :

Immobilier : de quoi rêvent les Français ?

Immobilier : que faire face aux incertitudes fiscales ?

Les prix de l'immobilier entre stabilisation et faible reprise



Votre avis, vos débats, vos questions

* Information obligatoire
10000

Commentaires

Pas encore de commentaires. Soyez le premier !