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Vers une extension du prêt à taux zéro (PTZ) ? Ce que cela pourrait changer pour les futurs propriétaires

En promettant d'étendre ce prêt à tous les logements neufs, peu importe leur localisation, François Bayrou, Premier ministre, semble vouloir donner un nouveau souffle au marché immobilier. Mais derrière cette annonce, plusieurs interrogations subsistent, notamment sur l'impact réel de cette mesure et sur les incertitudes qui l'entourent.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par C Dulary | Publié le 21-01-2025 11:30 
Vers une extension du prêt à taux zéro (PTZ) ? Ce que cela pourrait changer pour les futurs propriétaires

Le prêt à taux zéro : une bouffée d’oxygène pour les primo-accédants ?

Depuis sa création, le prêt à taux zéro a permis à des milliers de ménages d’acquérir leur premier logement. Pourtant, les conditions se sont progressivement restreintes, et son accès reste aujourd’hui limité à des zones précises et à certains types de biens.

Avec cette réforme - si elle voit le jour - l’objectif est clair : rendre ce coup de pouce financier accessible à tous les logements neufs, qu’ils soient construits en ville, en périphérie ou en milieu rural. Pour les primo-accédants, souvent confrontés à des prix de plus en plus élevés, ce nouvel élargissement du PTZ pourrait faciliter la concrétisation de projets jusqu’ici hors de portée.

Mais cette ouverture soulève une question essentielle : qu’en est-il des maisons ? Jusqu’à présent, celles-ci étaient exclues du dispositif. Les précédents gouvernements avaient d'ailleurs pris des mesures pour limiter l'étalement urbain, la ministre du Logement Emmanuelle Wargon allant jusqu'à dire en 2021 qu'il fallait « en finir avec les maisons individuelles ».

Mais ce segment représente une part importante des aspirations des acheteurs, notamment en zones périurbaines ou rurales. Deux principaux types d'achat coexistent : l'acquisition de maisons neuves en lotissements, construites par des promoteurs et vendues sur plans, et l'achat d'un terrain par un futur propriétaire qui se chargera de trouver le constructeur pour bâtir la maison qu'il a choisie. La potentielle réforme intégrera-t-elle ces projets plus personnalisés ?

Pour le moment, le flou demeure sur ce point : la réforme n'est qu'une promesse sans contours, qui suscite cependant l'espoir des candidats à l'accession et d'une branche de métiers sinistrée depuis plusieurs années. Ainsi, les constructeurs de maisons individuelles ne cachent pas leur intérêt pour cette potentielle extension. Plus de la moitié de leur clientèle pourrait devenir éligible au PTZ, ce qui leur ouvrirait de nouvelles opportunités. En 2024, près de 50 000 maisons individuelles ont été construites malgré l’absence de ce dispositif. Si la réforme est adoptée, la demande pourrait doubler en 2025, selon certaines estimations.

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Un contexte fiscal qui complique l’équation

Mais la promesse devra aussi s'adapter au contexte morose des finances publiques. Si l'élargissement du PTZ pourrait relancer le logement, il ne faut pas oublier que les droits de mutation (les fameux « frais de notaire »), ont augmenté de 0,5 %. La décision se traduit par un surcoût de 1 000 euros pour un achat à 200 000 euros. Si ces frais supplémentaires visent à compenser la baisse des recettes des collectivités locales, ils représentent un obstacle de plus pour les acheteurs. À l’heure où chaque euro compte, surtout pour des ménages aux budgets serrés, cette augmentation pourrait annuler une partie des bénéfices du PTZ.

Les professionnels du secteur, quant à eux, appellent à des mesures complémentaires pour relancer l’immobilier. Certains plaident pour une simplification des normes administratives : délais de permis de construire (d'autant que la période des élections municipales, bien connue pour paralyser la construction, approche), recours juridiques ou encore contraintes réglementaires sont souvent perçus comme des freins à la construction.

Malgré son ambition, ce projet n'est pas voué à toucher tous les segments de l’immobilier de la même manière. Dans les zones urbaines denses, où les appartements sont déjà éligibles au PTZ, l’effet attendu reste limité. Les promoteurs estiment une hausse de leur activité à hauteur de 5 à 10 %. Pour les maisons individuelles, l’impact pourrait être bien plus significatif.






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