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Le courtier Vousfinancer indique assister aux premières hausses de taux de l'année. Bien que celles-ci restent légères et que certaines banques continuent à les baisser, la société note un durcissement global des critères d'octroi de prêts.
Les remontées des taux constatées par le courtier varient de 0,05 à 0,15%, et se limitent aux crédits de longue durée et aux profils à faibles revenus. Les banques qui pratiquent ces hausses semblent donc sélectionner les emprunteurs de façon plus fine. « Comme elles ont dépassé leurs objectifs de production de crédits, certaines [banques] sont plus restrictives pour les profils considérés comme moins rentables pour elles à ce niveau de taux... On observe ainsi les premières remontées de taux », explique Jérome Robin, directeur général de Vousfinancer. Globalement, les taux restent cependant stables sur cette fin d'année, affichant en moyenne 1,05% sur 15 ans, 1,25% sur 20 ans et 1,45% sur 25 ans.
Selon une enquête interne auprès de ses 200 courtiers, Vousfinancer indique que les banques ont durci leurs conditions d'octroi de crédit, et ce pour tous les profils d'emprunteurs. Celles-ci sont aujourd'hui plus exigeantes en matière d'apport, ainsi que sur l'épargne résiduelle après crédit et les revenus disponibles. Les financements à 110% sont plus difficiles à obtenir pour les personnes dont les revenus sont inférieurs à 30 000 euros par an.
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La pratique de taux bas n'est pas sans risque pour le système bancaire. D'un côté, les banques ont fait du crédit immobilier leur produit d'appel, avec la certitude que faute de pouvoir trouver mieux, leurs clients leur resteront fidèles sur une longue période. Néanmoins, la question de la rentabilité de ces opérations se pose, ainsi que le risque encouru par les établissements bancaires en cas de défaillance massive des emprunteurs. « Dans le contexte actuel nous en sommes presque à souhaiter une remontée modérée des taux de crédit... Car si les taux se maintiennent à ces niveaux-là, nul doute que les emprunteurs seront au rendez-vous en 2020, mais qu'en sera-t-il des banques ? Auront-elles intérêt à prêter autant avec d'aussi faibles niveaux de marges ? Une remontée de 0,10 à 0,30 % sur l'année permettrait d'assurer un plus large accès au crédit, à des taux toujours très favorables, à tous ceux qui voudront acheter en 2020, sans impacter leur capacité d'emprunt... » explique Jérôme Robin.
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Du côté du gouvernement se pose la question d'éventuelles mesures à prendre pour éviter la surchauffe. Le Haut Conseil à la Stabilité Financière (HCSF) travaille actuellement à ces questions. Selon Les Echos, plusieurs pistes seraient envisagées. Le taux d'endettement maximal des emprunteurs pourrait ainsi être juridiquement limité à 33% des revenus pour éviter le surendettement des ménages (cette limite est pour l'instant du domaine de l'usage). Le plafond des indemnités de rachat de crédit pourrait être augmenté pour dissuader les clients d'aller renégocier dans d'autres banques, pratique qui alimente la baisse des taux dans un contexte ultra-concurrentiel. Enfin, une autre idée serait d'instaurer un plancher des taux au-dessous duquel il serait interdit de prêter. Ces solutions évoquées ne semblent pas recueillir les faveurs de l'ensemble du secteur bancaire pour le moment. Celui-ci dispose encore de quelques jours pour faire part de ses idées au cours de la grande consultation lancée par le HCSF en octobre.
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