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Cette affaire, qui dépasse l'entendement, a plongé toute une région dans la tourmente. Le 22 janvier dernier, le GIGN intervenait pour libérer David Balland, cofondateur de la société Ledger, séquestré depuis plusieurs jours dans une maison louée par les ravisseurs sur Booking.com. Ce gîte, situé à Montierchaume, est désormais sous scellés, laissant son propriétaire face à de lourdes conséquences financières.
Le kidnapping de David Balland, l'un des cofondateurs de Ledger, et de sa compagne avait eu lieu dans le Cher avant qu'ils ne soient séparés par leurs ravisseurs. Tandis que cette dernière était emmenée en région parisienne, l’entrepreneur avait été conduit dans l’Indre. Les malfaiteurs, qui réclamaient une rançon de plusieurs dizaines de millions d'euros en Bitcoins, avaient choisi une demeure isolée, un ancien relais de poste du XVIIIe siècle reconverti en gîte, louée pour cinq nuits sous une fausse identité sur Booking.com.Après plusieurs jours d'angoisse, les forces de l'ordre ont réussi à libérer les victimes. Le 22 janvier, c'est le GIGN qui est intervenu pour libérer David Balland à l’issue d’un assaut musclé. Si l’opération a heureusement permis de sauver l’entrepreneur, elle a aussi endommagé la maison : le portail est enfoncé, des vitres sont brisées, les portes des garages restent ouvertes. Une situation, qui après le soulagement de voir un dénouement heureux à ce drame, fait aussi du propriétaire des lieux une victime collatérale.
Pour le propriétaire de cette maison, qui habite à plus de 500 kilomètres des lieux, le choc est donc double. Au-delà de l'aspect humain, ce gîte, qui comprend trois chambres, une piscine privée et un hectare de terrain, représentait une source de revenus depuis son acquisition à crédit en 2020. Le bien était géré par une conciergerie, le propriétaire n’ayant aucun contact direct avec les locataires.Depuis le drame, la maison est sous scellés judiciaires et ne peut plus être ni louée, ni restaurée, a minima jusqu'à la reconstitution des faits. En clair, le propriétaire ne pourra pas intervenir pour faire des travaux ou protéger son bien (et encore moins le louer) avant 6 à 24 mois. En attendant, il doit continuer à rembourser son crédit immobilier pour un montant qui s'élèverait à environ 2500 euros par mois, sans percevoir de loyer. Un coup dur, d’autant qu’il avait signé une promesse de vente en décembre 2024, qui a désormais peu de chance d'aboutir à la vente.
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Me Valentin Simonnet, l'avocat du propriétaire, espère un soutien de l'Etat pour son client. Mais il pointe également la responsabilité de la plateforme de réservation. « J’estime que Booking, en ne mettant pas en uvre des mesures de contrôle de sécurité, n’a pas fait son devoir de service de mise en relation », explique-t-il au Figaro. Une faille qui aurait permis aux ravisseurs d’utiliser ce bien à des fins criminelles. Une plainte a été déposée pour réclamer une indemnisation, afin de couvrir les pertes financières et les travaux nécessaires pour remettre la maison en état.Si l'on s'en tient à l'aspect immobilier, l’affaire soulève donc des interrogations quant à la sécurité des plateformes de réservation en ligne. Si ces dernières permettent une gestion simplifiée des locations, elles semblent également présenter des failles en matière de contrôle des locataires et de prise en charge de potentielles dégradations en lien direct avec leurs agissements.
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La vraie question, c'est comment on laisse encore se faire des locations sous de fausses identités sur des grands sites comme Booking. Ça semble être la porte ouverte à tous les abus, du simple squatteur à ce type d'affaires criminelles. Les plateformes devraient vraiment renforcer leurs vérifications de sécurité. Ça aiderait à protéger les proprios qui se retrouvent dans des situations impossibles comme celle-là.
C'est quand même incroyable que les plateformes de réservation en ligne ne vérifient pas plus les identités des loueurs... Ça pourrait éviter ce genre de catastrophe. C'est le proprio qui trinque maintenant, et il a rien fait de mal. Je pense qu'il serait temps qu'on réglemente un peu mieux tout ça, parce qu'au final, c'est toujours les petits investisseurs qui en pâtissent.