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La hausse des prix est-elle finie ? Peut-être. Les professionnels anticipent une stabilité, voire une baisse dans les plus grandes villes de France.
Le marché immobilier a continué de progresser en 2020, malgré la pandémie et les semaines de confinement. Les prix ont poursuivi leur ascension, affichant en moyenne entre +2,1% (MeilleursAgents) et + 5,5 % (LPI-SeLoger) selon les différents baromètres des professionnels. Le volume des ventes sur l'année a certes régressé. Mais cette baisse est à relativiser : 2019 avait été une année record, et 2020 est la 2ème meilleure année au moins depuis 2004, selon les données du ministère de la Transition écologique. Sans la crise sanitaire, 2020 aurait probablement été une nouvelle année exceptionnelle pour l'immobilier, dopée par des taux de crédit au plus bas.
Pour la FNAIM, l'un des principaux syndicats des professionnels de l'immobilier, le stock de logements à vendre « est au plus bas ». Les prix devraient donc se maintenir cette année, « à l'exception possible de Paris et des dix premières villes de France ». Mais plus la crise dure, plus les facteurs plaidant en faveur d'un ralentissement sont nombreux. Cela fait maintenant près d'un an que le monde est entré dans l'urgence sanitaire, et l'on peine encore à voir le bout du tunnel. La durée des restrictions pèse sur le moral des Français (en baisse en janvier d'après l'INSEE) et rejaillit négativement sur l'économie. Selon les prévisions de la Banque de France, la croissance devrait encore être pénalisée au moins durant tout le premier semestre. Or, le marché immobilier subit traditionnellement une certaine inertie. « Les effets de la pandémie devraient se matérialiser de manière décalée dans le temps, avec un impact sur l'ensemble des composantes du marché en 2021 et 2022 », estime Alain Tourdjman, directeur des études et de la prospective du groupe Banque Populaire - Caisse d'Épargne (BPCE). Les prix pourraient se replier « légèrement en 2021, voire 2022, de l'ordre de 1 à 2 % l'an en moyenne mais resteraient soutenus par le niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêt. »
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Si l'hypothèse d'une baisse du marché n'est pas à exclure, l'immobilier reste, à ce stade, assez soutenu pour limiter les conséquences de la crise sanitaire. Le prolongement du prêt à taux zéro (PTZ) et du dispositif de défiscalisation Pinel devraient aider le secteur à se maintenir. De même, les récentes décisions d'assouplissement des crédits du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) sont, a priori, favorables aux acheteurs et aux vendeurs. La FNAIM émet toutefois quelques doutes, évoquant une baisse d'activité de certaines agences qui serait liée l'augmentation des refus de crédit. Ce qui pourrait décourager certains candidats à l'acquisition, voire certains vendeurs. « D'autant que les craintes, notamment liées à la perte de son emploi, viendront s'y ajouter », explique Jean-Marc TORROLLION, Président de l'organisation. « Malgré des taux qui restent particulièrement bas, le risque, et c'est le constat que font les professionnels, est que les inquiétudes liées à la crise sanitaire fassent passer au second plan la conjoncture particulièrement favorable pour emprunter. » Les achats d'immobilier neuf pourraient également être pénalisés à plusieurs égards. L'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation thermique RT2020, beaucoup plus contraignante, va pousser les coûts de construction à la hausse. Voici un frein supplémentaire au déploiement de l'offre, alors que le nombre de mises en chantier a déjà été freiné par les reports de permis de construire avant les élections municipales, puis par la crise sanitaire. Le tout, alors que les prix du neuf sont déjà au plus haut.