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Alors que la majorité des grandes villes françaises retrouve un équilibre entre l'offre et la demande, la capitale continue de jouer sa propre partition. En ce début 2025, Paris résiste à la normalisation à l'œuvre dans l'ancien. Moins accessible, moins lisible, plus réactive, elle reste un marché à part.
La baisse des taux passée sous les 3,2 % en février a relancé l’appétit des acheteurs. Partout, la demande progresse (+15 % au niveau national, selon le dernier Billet de tendances du réseau Laforêt), mais à Paris, elle le fait dans un contexte de tension persistante sur l’offre. Résultat : une hausse de 6 % de la demande depuis janvier, mais une contraction de l’offre de 5 % sur la même période. Nulle part ailleurs en France, l’écart n’est aussi prononcé.À contre-courant du reste du pays, où les délais de vente s’allongent, Paris les réduit. En moyenne, un bien reste 80 jours sur le marché, contre 98 jours au niveau national. C’est 9 jours de moins qu’il y a un an (+2 au niveau national). Un chiffre qui ne s’explique pas par une explosion des ventes (+8 % tout de même), mais par la vitesse à laquelle les biens bien situés, sans défauts, trouvent preneur.Les petites surfaces disparaissent vite, portées par un double moteur : primo-accédants et investisseurs, tous en quête de compacité, de localisation et de rendement. C’est sur ces segments que le rapport de force s’est inversé : l’acheteur n’a plus vraiment le temps de négocier. À Paris, la marge de négociation moyenne passe sous les 4 %, un plus bas de cycle.
Sur un an, les prix parisiens reculent de 2,2 %, à 9 498 €/m². Un repli significatif, mais qui cache déjà un frémissement haussier : depuis janvier, les prix ont regagné 0,3 %. Cette inflexion tient moins à une reprise franche du pouvoir d’achat qu’à une raréfaction des biens mis sur le marché.Nombre de vendeurs préfèrent patienter, espérant avoir passé le creux. Le phénomène est amplifié par une certaine résilience des arrondissements les plus recherchés : 9 secteurs restent au-dessus des 10 000 €/m², sur 20. Une symétrie encore inimaginable il y a deux ans, mais qui traduit un nouvel équilibre.
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À Paris, l’achat immobilier échappe encore en partie aux logiques purement financières. La centralité, la rareté et le prestige continuent d’alimenter des dynamiques propres. Là où les acheteurs régionaux raisonnent en capacité d’emprunt, dans la capitale, ils raisonnent en arbitrage : changer de quartier, viser un étage supérieur, sécuriser un actif patrimonial.Cette subjectivité rend le marché plus réactif, mais aussi plus volatil. Les arbitrages sont rapides, souvent déclenchés par la peur de manquer un bien plutôt que par la quête du prix optimal. C’est pourquoi Paris reste moins sensible aux politiques publiques : ni les aides à l’achat, ni les incitations fiscales ne redessinent durablement le paysage.
Pour les professionnels, le second trimestre 2025 s’annonce comme un test. Le retour des acheteurs est réel, mais se concentre sur des niches : studios dans le centre, appartements familiaux dans l’est parisien, biens rénovés et prêts à habiter. Le reste logements énergivores, biens mal situés ou trop ambitieux sur le plan tarifaire peut rester en vente plusieurs mois.C’est là tout le paradoxe parisien : un marché actif mais déséquilibré, où les vendeurs anticipent un rebond que les acheteurs, eux, conditionnent à des prix réalistes. Ce jeu de regards croisés pourrait faire de Paris l’un des premiers laboratoires du retournement du cycle… ou de sa prolongation.
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