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À l'heure d'acheter un bien immobilier après la crise du Coronavirus, les aspirations de nombreux ménages français - et plus particulièrement de ceux qui vivent dans les grandes villes - ont changé. Désormais, dans la liste de critères énumérés par ceux qui se promènent sur un site d'annonces ou qui échangent avec un agent immobilier, on voit fleurir une nouvelle demande : de l'espace extérieur. Celui-ci peut prendre la forme d'un balcon, d'une terrasse accessible en rez-de-jardin… ou même d'un grand terrain. Le modèle de la maison individuelle est ainsi plébiscité par de nombreux candidats à l'achat.
Selon les données compilées par une enquête Ipsos pour l'association Qualitel, 65 % des personnes vivant en maison estiment que leur logement était tout à fait adapté à la situation du confinement. Ils ne sont que 28 % résidant en appartement à penser la même chose. Ce chiffre résume à lui seul ce que les Français ont vécu pendant la période si particulière du confinement. Lieu refuge, le logement a apporté un sentiment de bien-être et de sécurité bien plus fort à ceux qui jouissaient d'un espace important. Voilà comment 20 % des Français ont « mal supporté leur logement » pendant le confinement. Ce clivage entre ceux qui ont apprécié leur logement - et trouvé celui-ci adapté pendant le confinement - et les autres est encore plus marqué entre les grandes agglomérations et les communes rurales. Les personnes qui vivent à la campagne sont celles qui notent le mieux leur logement. En Île-de-France, seuls 35 % des personnes interrogées s'estiment satisfaites de leur habitat et de son adaptation au confinement. A lire : Avec les prix et les taux en hausse, le marché immobilier peut-il tenir ?
Pour trouver un logement avec de l'espace extérieur en agglomération, pas le choix : il faut trouver un appartement avec un balcon ou une terrasse mais ces biens sont une denrée rare. À Paris par exemple, ces espaces ont toujours été recherchés et apportent une vraie valeur ajoutée. Seul problème, ils ne sont pas répartis de manière harmonieuse dans tous les arrondissements. Surtout, le prix au mètre carré peut vite grimper. Bien qu'il ne s'agisse pas d'espace habitable, il faut compter de 3 000 à 5 000 € / m² pour accéder à ce confort. Avec des prix à Paris déjà élevés (la ville a passé le cap des 10 000 € / m² en 2019), accéder à un logement avec un balcon est pour beaucoup d'acheteurs potentiels un luxe inatteignable. Hors budget. Alors, les envies de maisons individuelles se font jour. Nombreux sont ceux qui, par lassitude des grandes villes et/ou par envie de changement regardent du côté des pavillons en banlieue et même plus loin. Beaucoup de personnes venues à Paris pour leurs études (ou leur premier emploi) ont aujourd'hui envie de retourner soit dans leur région d'origine soit dans une ville similaire. Certains constatent même que ce qui les retient le plus dans une grande agglomération (la richesse culturelle, le foisonnement commercial, la vie de quartier, etc.) ne leur a pas tant manqué en confinement. Alors, le moment de partir est peut-être venu ? A lire : Vers la baisse des prix de l'immobilier ? Les professionnels en désaccord
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Selon Michel Lechenault, responsable éditorial du groupe Se Loger, l'intérêt pour les maisons individuelles est visible lorsque l'on regarde les intentions de recherche sur le site Internet. Pendant la période de confinement et après, on remarque un avantage pour les recherches de maisons. « On est plus à 60% de recherches pour les maisons et 40% pour les appartements. Les Français recherchent plutôt des maisons avec jardin, pas trop loin d'une métropole » explique-t-il . Sur Pap.fr (De particulier à particulier) par exemple, la consultation de la rubrique « maisons à vendre » a progressé de 25% du 11 au 25 mai - c'est-à-dire le début du déconfinement - par rapport à la même période l'an dernier. L'intérêt est là. L'exode urbain déjà existant depuis des années pourrait encore s'accélérer (lire à ce sujet l'excellente interview de Pierre Merlin, urbaniste et démographe) . Partir, mais où ? A proximité de l'Île-de-France, la Seine-et-Marne, l'Eure ou encore le Loiret sont les départements qui concentrent le plus de recherches. Même constat à proximité des grandes métropoles en France. Les maisons à vendre dans les Landes et en Dordogne (proches de Bordeaux) ou dans la Drome, l'Ain et l'Isère (proches de Lyon) connaissent un regain d'intérêt. A lire : Avec le confinement, les Français rêvent d'un jardin