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Comme pousse un arbre, l'investissement dans une forêt est à envisager sur le temps long. Mais si de multiples solutions existent, est-ce une bonne idée ?
Plus de 30% du territoire métropolitain est recouvert par des forêts. Elles captent chaque année l’équivalent de 15% des émissions de CO2 du pays. 75% d’entre elles sont entre les mains de particuliers ou d’entreprises privées. Si l’on s’en tient à des aspects purement économiques, la valeur des forêts n’a cessé d’augmenter sur les 20 dernières années. Selon les données des SAFER (Sociétés d'Aménagement Foncier et d'Établissement Rural), les volumes échangés et les prix à l’hectare ont suivi une croissance quasi continue. 2022 a été l’année de tous les records, avec des prix supérieurs de 40% à ceux de 2010 et un nombre de transactions supérieur de 53%.Ajoutons des rendements de long terme semblant décorrélés des marchés financiers, et nous avons les bons ingrédients pour attirer les investisseurs sur ce terrain : particuliers, entreprises et même structures financières. Peut-être sans surprise dans un tel contexte, la part des personnes morales privées parmi les acheteurs progresse fortement tandis que celle des particuliers est en retrait, bien qu’ils représentent encore pour 64% des achats en termes de surfaces.
Investissement vert par définition, l’achat de forêts reste très spécifique. Bien que le rendement ait été stable pendant plus d’une décennie, celui-ci n’a pas dépassé 2 à 3% par an. Certains diront que c’est un niveau comparable à un bon livret d’aujourd’hui, le risque en plus. Ce serait trop vite oublier les années durant lesquels les taux d’intérêt étaient proches de zéro. La forêt avait alors cet argument pour elle. Aujourd’hui, la hausse des taux pousse à la nuance. D’autant que des enjeux particuliers pèsent sur les forêts françaises : le réchauffement climatique impose d’ores et déjà des changements et adaptations ; le marché du bois, malgré une demande en croissance, subit des fluctuations ; les incendies monstres de 2022 ont démontré non seulement l’importance de les entretenir et de les protéger, mais aussi leur fragilité. Si ce risque est assurable, comme celui des tempêtes, le risque phytosanitaire ne peut, quant à lui, pas être couvert et reste susceptible d’entraîner des pertes durables.
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L’évaluation financière d’un actif forestier peut se faire de plusieurs manières : en calculant le prix de la parcelle ou la valeur d’exploitation et celle du bois. Le cours du bois est intimement lié au marché de l’immobilier et au niveau des taux d’intérêt.
Les personnes convaincues par l’intérêt d’investir dans la forêt disposent de plusieurs solutions. La première est d’acheter soi-même, en direct, une parcelle. Cela peut même ouvrir droit à des avantages fiscaux. Depuis le 1er janvier 2023, l’achat d’un bois, d’une forêt ou d’un terrain à boiser d’une surface inférieure à 4 hectares donne droit à un crédit d’impôt de 25% du prix d’achat, dans la limite de 1562,50 € pour une personne seule et 3125 € pour un couple. Pour en bénéficier, le terrain doit être conservé pendant au moins 15 ans, faire l’objet d’un plan de gestion agrée par le centre régional de la propriété forestière, et la propriété finale doit être comprise entre 4 et 25 hectares. En matière de transmission (donation ou succession), seule 25% de la valeur d'une forêt est à déclarer. À noter que d’un point de vue financier, la coupe de bois et les droits de chasse restent toutefois peu attractifs.Pour les personnes qui ne souhaitent pas acquérir une forêt en direct, il est possible de se tourner vers les groupements forestiers (GFF) ou sociétés d’épargne forestière. L’investisseur achète alors des parts d’une société qui acquière des hectares de forêts.Ces placements présentent plusieurs avantages, à commencer par celui de décharger l’investisseur des tâches d’entretien et d’exploitation. Ils ouvrent également droit à une réduction d’impôts de 25% du montant investi, à condition - entre autres - de garder ses parts pendant 5 ou 8 ans selon le dispositif. Le plafond est alors de 50.000 euros de souscription pour un célibataire et 100.000 euros pour un couple. La valeur des parts bénéficie aussi d’un abattement de 75% sur l’IFI ainsi qu’en cas de donation ou de succession. Mais la contrepartie est un risque de perte en capital, d’absence de rendement et la difficulté potentielle à revendre ses parts.Le crowdfunding aussi peut permettre d’investir dans des projets liés à la forêt. Le dernier en date est présenté sur la plateforme Lendosphère : la société « 123 Actif Forestier », dédiée à l’investissement de longue durée dans les forêts, propose aux particuliers de devenir actionnaires. L’investissement est éligible à la réduction d’impôts pour investissement dans les PME, à savoir 25% du montant investi dans la limite de 50 000 euros de souscription pour une personne seule et 100 000 euros pour un couple.Gérée par la société de gestion 123 IM et présidée par Gilles de Boncourt (qui a développé la 2ème coopérative forestière française Unisylva), la société a acheté 400 hectares de forêts sur 5 sites, représentant une captation de 1300 tonnes de CO2 par an selon les données diffusées sur la plateforme. L’objectif est d’exploiter les forêts et de dégager une plus-value à la revente en 2039. En attendant, les éventuels gains seront capitalisés. Ce type de placement comporte lui aussi des risques. Au-delà de ceux liés aux forêts elles-mêmes, le rendement n’est pas garanti et il est même possible de perdre du capital en cas baisse du marché. Enfin, la revente des titres peut être difficile si l’investisseur souhaite sortir avant 2039. En clair, l’investissement dans une forêt, sous n’importe quelle forme, relève de l’achat de conviction. Peu liquide et à envisager sur le très long terme, il doit s’inclure dans une stratégie de diversification.
Je pense que c'est une excellente idée pour la planète... Car le rendement de 2% n'est pas vraiment pas terrible.