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Face à la pénurie de logements neufs et à la montée en flèche des coûts de construction, l'immobilier ancien représente une opportunité intéressante pour les investisseurs. Les dispositifs fiscaux tels que le Denormandie, Loc'Avantages et le déficit foncier offrent des leviers significatifs pour réduire l'impôt tout en valorisant des biens souvent situés dans des zones stratégiques. Décryptage des mécanismes et des conditions d'éligibilité pour optimiser ces avantages.
Le dispositif Denormandie a été conçu pour stimuler la réhabilitation des logements anciens dans des communes confrontées à une vacance importante et souvent ciblées par le programme « Cur de ville ». Il s’adresse aux investisseurs souhaitant réaliser des travaux de rénovation énergétique ou de transformation substantielle. Pour en bénéficier, les travaux doivent représenter au moins 25 % du coût total de l’opération, avec des objectifs précis : amélioration énergétique de 20 % minimum pour les appartements ou 30 % pour les maisons. Parmi les opérations éligibles figurent des travaux sur les chaudières, l’isolation thermique ou encore le remplacement des systèmes de ventilation.L’avantage fiscal repose sur une réduction d’impôt proportionnelle à la durée de location, qui peut atteindre jusqu’à 63 000 € pour un investissement de 300 000 € maximum. Cependant, le dispositif impose des plafonds stricts : par exemple, les ressources des locataires ne doivent pas dépasser 93 556 € pour une famille de quatre personnes en Île-de-France. Autre aspect clé, les biens doivent être situés dans l’une des 1 700 communes éligibles, souvent de taille moyenne. Depuis avril 2024, cette mesure a également été étendue aux copropriétés dégradées sous administration provisoire, ce qui élargit son périmètre d’application.Pour les investisseurs, la prudence reste de mise. Il est recommandé d’examiner attentivement le plan pluriannuel de travaux et le diagnostic technique global de l’immeuble avant d’investir. Ces documents permettent d’anticiper les frais supplémentaires ou les problèmes structurels qui pourraient nuire à la rentabilité du projet.
Autre levier fiscal, le dispositif Loc’Avantages vise à favoriser l’accès à des logements à loyers modérés pour des ménages aux revenus modestes. En contrepartie d’une décote appliquée sur les loyers (de 15 % à 45 % par rapport aux prix du marché), les propriétaires peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt allant de 15 % à 65 % des revenus locatifs bruts. Ce pourcentage maximal (Loc 3) est réservé aux logements loués via des agences immobilières sociales, dans le cadre de l’intermédiation locative.Pour intégrer ce dispositif, une convention de six ans doit être signée avec l’Agence nationale de l’habitat (Anah), qui impose des plafonds stricts de loyers et de ressources des locataires. À titre d’exemple, les logements éligibles doivent avoir une performance énergétique comprise entre les classes A et E. Des primes peuvent également être accordées, notamment 1 000 € pour les petites surfaces de moins de 40 m².Toutefois, Loc’Avantages impose une certaine vigilance : en cas de revente anticipée du bien, l’acheteur doit poursuivre les engagements pris initialement, sous peine de perte des avantages fiscaux. Par ailleurs, les dispositifs fiscaux obtenus via Loc’Avantages entrent dans le plafond global des niches fiscales fixé à 10 000 € par an, bien que celui-ci puisse atteindre 18 000 € dans certains cas spécifiques. À noter que ce dispositif est temporaire : il prendra fin au 31 décembre 2024, sauf prolongation législative.
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Le régime du déficit foncier s’adresse principalement aux investisseurs soumis au régime réel d’imposition. Il permet de déduire les dépenses d’entretien et de rénovation des revenus fonciers, dans la limite de 10 700 € par an. Pour les travaux de rénovation énergétique, ce plafond est doublé et atteint 21 400 €. Si les dépenses excèdent ce montant, il est possible de reporter le déficit sur les revenus fonciers des dix années suivantes.Cette solution est particulièrement avantageuse pour ceux qui investissent dans des biens nécessitant une réhabilitation importante. Les travaux éligibles couvrent un large spectre, allant de la peinture et des revêtements de sol à la réfection complète de salles de bains ou de cuisines. Les investisseurs ont ainsi la possibilité d’améliorer la valeur de leur bien tout en réduisant significativement leur pression fiscale.Cependant, des précautions doivent être prises ! Les copropriétés dégradées, par exemple, peuvent poser des problèmes si l’état général de l’immeuble empêche une mise en conformité. En parallèle, il est fortement conseillé de privilégier les travaux énergétiques, qui permettent non seulement de maximiser les déductions fiscales, mais également de répondre aux normes environnementales de plus en plus strictes.
Investir dans l’immobilier ancien offre un double avantage : réduire son impôt tout en participant à la rénovation du parc immobilier français. A l’heure où les politiques fiscales évoluent rapidement, ces dispositifs restent des outils puissants pour optimiser son patrimoine tout en répondant à des besoins sociaux et environnementaux. Mais jusqu'à quand ?
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