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La hausse des taux et les nouvelles règles énergétiques renforcent le pouvoir de négociation et l'étendue du choix des acheteurs.
La profession de chasseur immobilier est mise en lumière depuis quelques années grâce à la télévision. L'émission « Chasseurs d'appart' », dans laquelle l'on peut suivre 3 agents immobiliers en compétition pour trouver la perle rare qui satisfera des clients, en est la principale vitrine. Si l'émission a popularisé l'activité de ces professionnels, les particuliers les sollicitent de plus en plus pour dénicher le logement répondant à un maximum de leurs critères. Contrairement aux agents immobiliers traditionnels, leur métier ne consiste pas à vendre les biens pour lesquels ils ont été mandatés. Leur objectif est de recueillir les critères précis de leurs clients (ville, proximité aux transports, surface, nombre de chambres, jardins, caractéristique spéciale ou atypique, prix…) afin de trouver le logement qui y répond en un minimum de temps et au meilleur prix. Alors que l'agent classique est mandaté pour une vente immobilière, le chasseur immobilier est au service des acheteurs. Pour remplir sa mission, il va étudier le marché, explorer le catalogue de différentes agences immobilières et approcher en direct les propriétaires de maisons ou d'appartements qui peuvent répondre à leur cahier des charges. Il s'occupe ainsi des démarches de prospection, des pré-visites, de la sélection des biens à présenter à ses clients puis des différentes étapes de la transaction immobilière, dont la négociation.
Les tensions apparues récemment sur le marché immobilier et le potentiel de négociation qui en découle renforcent l'intérêt des particuliers pour les chasseurs immobiliers. Il y a encore peu de temps, les logements étaient vendus assez rapidement sur tout le territoire, laissant peu de places aux négociations et à la réflexion. Avec la remontée des taux, le rythme des ventes ralentit. « La conséquence, c'est que le pouvoir de négociation revient dans les mains des acquéreurs. Les personnes qui conservent un certain pouvoir d'achat immobilier se retrouvent en position de force et peuvent donc prendre le temps de la recherche et du choix », explique Quentin S., chasseur immobilier à Paris. Pour autant, le potentiel de négociation n'est pas le même partout. Malgré la raréfaction des acheteurs, les vendeurs n'entendent pas forcément baisser leur prix. « Cela fait presque une décennie que je n'avais pas vu ça, indique Maris S., agent immobilier en région bordelaise. Les maisons partaient très rapidement il y a encore quelques mois, mais la période est devenue plus compliquée du côté des vendeurs. Les visites se font plus rares, mais dans mon secteur, certains ont toujours du mal à baisser les prix. Une partie pense que les taux vont repartir à la baisse et préfèrent attendre, d'autres refusent d'envisager une moins-value sur leur bien, surtout lorsque l'achat est récent. » Autre phénomène important, la progressive scission du marché selon les performances énergétiques du logement. Les règles visant à interdire la location aux passoires énergétiques, qui doivent progressivement entrer en vigueur, semblent faire prendre de la valeur aux biens classés A à D au DPE (diagnostic performances énergétiques) et produisent une certaine perte d'intérêt pour les autres à moins d'obtenir une baisse de prix significative. « C'est un phénomène très nouveau, surtout chez les investisseurs immobiliers, d'après Emmanuel H, agent dans la banlieue lyonnaise. Les recherches se portent désormais soit sur des logements basse consommation ou proches de cette catégorie, soit sur des biens à rénover mais avec une grosse décote. La crise énergétique de cet hiver n'a fait que renforcer le phénomène. » Avec cette nouvelle donne, l'activité des chasseurs immobiliers a donc de beaux jours devant elle.
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