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La longue tendance à la hausse que connait l'immobilier à Paris depuis maintenant plusieurs années a semblé connaître un premier coup d'arrêt en septembre 2020. D'après le Baromètre national des prix de l'immobilier de Meilleurs Agents paru ce 1er octobre, un léger fléchissement est à noter dans la capitale. La tendance serait ainsi à un rééquilibrage des prix, aussi bien à Paris que dans d'autres métropoles. Mais le marché conserve son dynamisme, malgré les effets encore incertains de la crise sanitaire.
C'est une information assez rare pour être soulignée : le prix au m² a connu une baisse de 0,5% au 1er octobre par rapport au 1er septembre à Paris, culminant ainsi à 10.540 euros. La barre symbolique des 11.000 euros par m² pourrait donc ne pas être franchie à court terme. Cette information n'est toutefois pas annonciatrice d'une tendance baissière de fond, car elle peut s'expliquer par différents facteurs, y compris saisonniers. Les biens les plus touchés par cette baisse sont les grandes surfaces, à hauteur de -0,9%, et cette évolution est assez courante après les mois d'été. Ce type d'acquisition se fait en effet généralement au printemps, pour permettre un déménagement estival et une rentrée dans un nouveau logement en septembre. Du côté des plus petites surfaces, la baisse n'est que de 0,1%, signe d'un dynamisme toujours présent, et d'une demande encore soutenue. Avec la chute de la fréquentation touristique dans la capitale, les loueurs de meublés de courte durée privilégieraient un basculement vers la location longue-durée, plutôt qu'une mise en vente du bien. La part de ces appartements serait marginale dans l'ensemble des biens parisiens, représentant seulement 2% du total. Il n'y a donc pas de tendance vers l'effondrement des prix dans la capitale. Mais le site Meilleurs Agents, dans son baromètre national des prix de l'immobilier d'octobre 2020, évoque le début d'un nouveau cycle immobilier aussi bien à Paris qu'en province, caractérisé par une stabilisation des prix. Ce rééquilibrage s'expliquerait notamment par un lissage de la demande, car une partie des Parisiens aspirent à sortir de la capitale suite à des semaines de confinement difficiles. Cette tendance est à mettre en parallèle avec la hausse de la demande pour les biens en banlieue parisienne et surtout en petite couronne, qui permettent aux Franciliens de gagner en surface et en qualité de vie, surtout avec le développement du télétravail. Certains se reportent même sur des villes moyennes et plus lointaines comme Evreux ou Chartres. L'engouement pour ces biens en dehors de la capitale entraine donc une augmentation des prix plutôt autour de Paris.
Si cette légère baisse des prix peut également s'expliquer facilement par une retombée de la fièvre acheteuse qui a caractérisé le marché, notamment parisien, dans les semaines qui ont suivi le confinement, il semble important de noter le basculement vers un nouvel équilibre. Le baromètre de Meilleurs Agents montre en effet que pour la première fois depuis des années, la demande se réduit fortement dans la capitale, en comparaison avec l'offre de biens. Les prix atteignent ainsi un plafond à Paris, avec seulement 6% d'acheteurs de plus que de vendeurs, d'après l'Indice de Tension Immobilière. Cette phase de stabilisation touche différentes métropoles, comme Lille, Montpellier ou Lyon, et elle ne présage en rien d'une forte chute des prix dans les semaines ou mois à venir. Il s'agit plutôt d'une consolidation tout à fait saine après une hausse des prix vertigineuse à Paris de plus de 38% depuis 2008, et d'un rééquilibrage entre l'offre et la demande. Une baisse générale de 1% est ainsi anticipée par Meilleurs Agents d'ici septembre 2021, y compris dans les villes de taille moyenne qui résistent encore à cette tendance, comme Nantes ou Rennes. La capitale conserve donc son attrait malgré cette légère correction du mois de septembre. Le dynamisme du marché est toujours là, notamment porté par des taux qui vont rester bas encore longtemps. Le baromètre prévoit même un retour à des hausses maîtrisées du prix au m² à Paris ces prochains mois, avec une augmentation de la demande venant des familles, une tendance saisonnière. Les professionnels du secteur, qui ont noté un engouement certain durant cet été, ne s'inquiètent donc pas de la tendance à venir à Paris. Une piste à suivre pourrait être celle du marché du travail, car certains acheteurs potentiels auraient mis en pause leur projet d'acquisition en raison d'incertitudes sur la pérennité de leur entreprise. Ils pourraient revenir en force en cas d'amélioration de la situation économique, et redonner une nouvelle vigueur au marché immobilier parisien. La situation reste néanmoins stable par rapport au marché des bureaux à Paris, qui a reculé de 40% au premier semestre 2020.
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