Sortie le 7 novembre
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Le Bitcoin est un des supports financiers dont on parle le plus depuis un an. Après une nouvelle baisse de sa valeur (ce qui porte la baisse totale à 50% sur un an), les critiques fusent à nouveau, notamment de la part du secteur financier conventionnel. Force est de constater que l'on lit et entend tout et son contraire sur le sujet, avec bien souvent des avis très tranchés. Trop sans doute. Serait-ce donc un investissement jackpot comme voudraient nous faire croire certains, ou un support à fuir absolument comme l'affirment d'autres ? Sans doute ni l'un, ni l'autre.
Le Bitcoin est un outil d'échange virtuel, non adossé à un Etat ou à une banque centrale. Ce type de « monnaie » existe depuis presque aussi longtemps que l'Internet grand public. La grande évolution du Bitcoin et des crypto-monnaies actuelles tient plus à leur fiabilité, due à la création de ce qu'on appelle la « blockchain ». Une blockchain est une sorte de base de données contenant l’historique de tous les échanges effectués entre les utilisateurs d'un support financier depuis sa création. Cette base est partagée par ses différents utilisateurs, sans intermédiaire ni contrôle central. Il est donc en théorie impossible de falsifier les informations qui s'y trouvent. Jusqu'au développement du concept de blockchains, les monnaies virtuelles qui tentaient d'exister étaient émises et « garanties » par un seul organisme centralisateur. Ce qui a donné lieu à énormément d'escroqueries, puisqu'il suffisait de peu de temps à l'émetteur de la monnaie pour fermer le site Internet qui servait de plate-forme d'échange et disparaître dans la nature. Les crypto-monnaies s'appuient donc aujourd'hui sur des blockchains et deviennent indépendantes d'un quelconque émetteur central. Toutes les transactions sont publiques (mais cryptées) et leur historique est conservé indéfiniment de manière décentralisée. Ainsi chacun peut contrôler à chaque instant n'importe quelle transaction et son historique, mais personne ne peut tenter de modifier les datas d'une transaction sans que toute la communauté le sache immédiatement. C'est cet auto-contrôle collectif qui donne une certaine fiabilité au système en tant que tel. Sur le plan purement technique, acheter des Bitcoins n'est donc pas plus incertain que d'acheter des actions sur la plateforme d'une société de bourse. Si vous avez 10 Bitcoins dans votre portefeuille virtuel aujourd'hui, il est aussi peu probable qu'ils disparaissent que vos portefeuilles d'actions (stocké de manière tout aussi virtuelle sur les serveurs de votre banque).
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Pour bien comprendre comment fonctionne le Bitcoin, plus sur le plan technique mais en tant que valeur d'échange, quelques chiffres peuvent nous éclairer : - Le nombre maximum de Bitcoins pouvant exister sur le marché a été fixé par son concepteur à 21 millions. Sur ces 21 millions, environ 17 millions de Bitcoins sont déjà en circulation. - Il y a chaque jour environ 300 000 transactions en bitcoins - 750 000 portefeuilles ont une activité hebdomadaire - Les 100 plus gros portefeuilles pèsent presque 200 millions de dollars chacun (19 milliards de dollars pour 100 portefeuilles) - 96 % des bitcoins sont détenus par 4 % des portefeuilles. De ces données (et de toutes les autres disponibles sur bravenewcoin.com) on peut tirer quelques enseignements. Le premier est que les gros détenteurs de Bitcoins ont confiance dans le support. Sinon guère de logique à conserver des 200 000 000 de dollars en bitcoins. Le second étant que le niveau d'utilisation des bitcoins pour des transactions quotidiennes est faible par rapport à la notoriété de cette « monnaie », ce qui tendrait à prouver que le Bitcoin attire mais qu'il est encore largement au niveau du « fantasme » et pas encore rentré dans les mœurs des utilisateurs lambda (même si quelques e-commerçants acceptent les Bitcoins comme d'autres devises). Cette utilisation modérée des crypto-monnaies comme valeur d'échange sur les marchés n'a guère d'importance dans la recherche d'un placement spéculatif à haut rendement potentiel.
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Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, le Bitcoin correspond plus largement à un support financier hautement spéculatif que comme une monnaie d'échange. Cette spéculation tient à l'attrait de cette monnaie d'échange émise et échangeable en dehors du contrôle d'un pouvoir central et à un nombre limité de Bitcoins disponible (21 millions de Bitcoins dont 17 millions sont déjà en circulation). L'équation pour l'investisseur est simple : si la demande de Bitcoins augmente du fait d'un plus grand besoin de monnaies non centralisées pour un grand nombre de transactions, la valeur du Bitcoin augmentera. Et sur ce point la tentative des Etats de lutter contre les économies parallèles et l'optimisation fiscale, notamment en rendant plus compliquée l'utilisation des espèces, tend à faire penser que la demande de crypto-monnaies ne devrait pas diminuer. En revanche, le Bitcoin n'est pas la seule crypto-monnaie. Pour le moment elle est en état de quasi-monopole en termes de communication et elle est donc de facto la monnaie virtuelle la plus demandée. Mais cette domination peut s'affaiblir, la demande de Bitcoins se tarir et la valeur du Bitcoin diminuer. Jusqu'ici rien de bien différent d'un investissement traditionnel dans un portefeuille d'actions ou d'obligations. A ceci près que le corollaire de l'absence d'organe centralisateur est l'absence de contrôle et de visibilité. On comprend aisément que la concentration de 96 % des bitcoins dans seulement 4% des portefeuilles pourraient facilement influer sur le cours de la monnaie. C'est précisément ce qu'il s'est passé en Janvier 2018, période durant laquelle de sérieuses 'prises de bénéfices' ont fortement impacté le cours du Bitcoin tout d'abord, puis la confiance des investisseurs.
L'investissement en Bitcoins est hautement spéculatif, et la division par 2 de la valeur entre fin 2017 et aujourd'hui en est la preuve. Ce qui ne veut pas dire que c'est un investissement à négliger, mais plutôt à réserver aux investisseurs expérimentés et qui ont bien réfléchi à leur stratégie de money management. Malheureusement, bien des plateformes incitant à investir en Bitcoins jouent sur la perspective d'un hypothétique gain facile et rapide et s'adressent à des investisseurs inexpérimentés ou mal conseillés qui perdront probablement le capital investi. D'autant que ces pseudos plateformes oublient de mentionner que l'achat de bitcoins peut être soumis à des frais de transaction ou à des spreads achat/vente importants. En revanche, dans le cadre d'une gestion de portefeuille raisonnée, une ligne de Bitcoins peut être cohérente (au même titre que quelques lignes investies dans des start-up ou la biotech). D'autant qu'aujourd'hui, puisque sa valeur est plutôt à la baisse et un probable début de régulation de nature à attirer de nouveaux investisseurs pourraient permettre un rebond du cours.
Attention ! L'Autorité des marchés Financiers (AMF) et l'ACPR mettent régulièrement en garde les épargnants au sujet du Bitcoin et des cryptomonnaies. Outre le risque inhérent de ce type de placements, de nombreux escrocs sont actifs sur Internet. Le régulateur rappelle d'une part qu'il est impossible de prédire un rendement pour ce type d'actifs, et que les discours commerciaux doivent alerter les épargnants. D'autre part, les plateformes de trading qui proposent des Bitcoins doivent être immatriculés en tant que PSI (Prestataire de Service d'Investissement). Vérifiez toujours que le service que vous utilisez est rigoureusement répertorié.