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Des influenceurs cacheraient la nature commerciale de leurs messages sur l'univers des cryptomonnaies. Les autorités enquêtent pour « pratiques commerciales trompeuses ».
En France, les produits financiers sont soumis à une législation ferme qui encadre la publicité. Ils doivent obtenir un agrément et afficher clairement les risques de l'investissement sur toutes leurs communications. En matière de cryptomonnaies, le flou domine. Or, bien que très risquée, cette classe d'actifs est particulièrement populaire auprès des jeunes, surtout grâce à des influenceurs sur les réseaux sociaux et Youtube. Mais un certain nombre d'entre eux oublierait de signaler à leurs followers qu'ils sont payés pour relayer les messages des plateformes. De même, les risques liés à l'investissement ne seraient pas souvent évoqués. Pour les pouvoirs publics, cela relève de la « pratique commerciale trompeuse », un agissement puni par la loi. L'Autorité des marchés financiers*, le parquet de Paris et la répression des fraudes (DGCCRF) ont donc récemment lancé une enquête sur les agissements de plusieurs influenceurs - notamment des stars de télé-réalité - qui sont soupçonnés de faire de la publicité déguisée pour des plateformes de cryptomonnaies. D'après les autorités, le jeune public auquel ils s'adressent est «incapable d'anticiper les fluctuations » et les risques de perte d'argent liés à ces marchés. Il sont donc particulièrement vulnérables.
Il n'est pas exclu que la publicité pour les cryptoactifs soit interdite dans les années qui viennent. C'est déjà le cas pour les produits les plus risqués, comme le Forex ou les options binaires.
Différents pays sont en train d'étudier les moyens d'encadrer la publicité pour l'univers cryptos. C'est notamment le cas de l'Espagne. A partir de mi-février, les influenceurs avec au moins 100.000 abonnés devront se soumettre à une procédure stricte pour leurs messages sponsorisés. 10 jours au maximum avant le lancement de la campagne, ils devront notifier les autorités afin qu'elles autorisent la diffusion. Les messages devront notamment inclure un avertissement, qui informera le public de la possibilité de perdre les montants investis. Ce nouveau cadre fait suite à diffusion d'un message par un footballeur en novembre, qui avait vanté les mérites de la plateforme Binance sur Twitter. La problématique de la publicité pour les cryptomonnaies dépasse largement les frontières de l'Europe. En juin 2021, la star de télé-réalité Kim Kardashian (210 millions d'abonnés) avait fait la promotion d'un token* qui cachait en réalité une escroquerie. Cette fois, la publication était bien marquée comme sponsorisée. Mais les dommages ont été dévastateurs : la valeur de la crypto avait alors décollé avant de s'effondrer, entrainant de lourdes pertes pour ceux qui y avaient investi. Une action en justice est en cours.
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En 2018, la star des réseaux sociaux Nabilla Benattia-Vergara avait vanté les mérites d'une plateforme d'échange de cryptomonnaies. Elle expliquait alors que l'investissement était « vraiment sûr », « vraiment cool » et que ses followers pouvaient « y aller les yeux fermés ». Elle avait été aussitôt recadrée par l'Autorité des Marchés Financiers sur Twitter : « #Nabilla Le #Bitcoin c'est très risqué ! On peut perdre toute sa mise. Pas de placement miracle. Restez à l'écart. » pouvait-on lire sur le compte du gendarme des marchés financiers. Nabilla avait posté un message semblable sur le réseau Snapchat, dans lequel elle mettait en avant « la gratuité du service proposé par le site de trading, la récupération systématique [des] sommes investies et [des] rendements pouvant aller jusqu'à 80 % grâce à leurs conseils », selon le communiqué de la répression des fraudes. « Ces propos sont de nature à induire le consommateur en erreur sur les caractéristiques du service et les résultats attendus de son utilisation. En cela, ils relèvent [..] de la qualification de pratiques commerciales trompeuses », a considéré la DGCCRF. Madame Benattia-Vergara a ainsi dû régler une amende transactionnelle de 20.000 euros. Suite à quoi elle a déclaré sur Twitter « assumer les conséquences de ses actes ».
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