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L'État nordique vient d'annoncer le lancement du test de sa cryptomonnaie baptisée « e-Krona » (e-Couronne), en partenariat avec Accenture.
La Sveriges Riksbank, Banque centrale suédoise, vient d'annoncer le lancement du test de sa cryptomonnaie officielle nommée « e-Krona » (la « e-Couronne »), sur laquelle elle travaille depuis 2016. Le projet pilote est mené avec Accenture. Selon le communiqué de l'établissement, la monnaie virtuelle sera basée sur la technologie blockchain. L'objectif est de faire de la « e-Couronne » un complément de la monnaie traditionnelle à destination du grand public. Ses utilisateurs pourront la détenir dans un portefeuille électronique et procéder à des paiements, des dépôts et des retraits depuis une application mobile. D'après la Riksbank, le projet est en phase de test jusqu'en février 2021. Mais à ce stade, aucune décision n'a été prise quant à la mise en circulation effective de la e-Krona.
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La création de cryptomonnaies nationales représente l'un des enjeux majeurs pour la souveraineté économique et monétaire des États au XXIème siècle. Pour le moment, aucune des monnaies virtuelles existantes n'est reconnue officiellement, ce qui les maintient à l'état d'actifs purement spéculatifs. Mais l'accélération du projet Libra de Facebook est récemment venue changer la donne. L'arrivée d'une cryptomonnaie ancrée sur des devises officielles (une « stablecoin ») et portée par un acteur privé disposant de plusieurs centaines de millions d'utilisateurs à travers le monde pourrait remettre en cause le monopole des États en matière de politique économique et monétaire. Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que la Suède soit pionnière en matière de cryptomonnaie nationale. La question pourrait rapidement devenir centrale pour l'État nordique, qui figure parmi les pays utilisant le moins d'argent liquide au monde. Selon la Banque centrale suédoise, les billets en circulation ne représentaient plus que 1% du PIB en 2018 (contre 11% dans la zone euro ou 8% aux États-Unis). Cette disparition progressive de la monnaie fiduciaire au profit d'outils numériques pourrait poser un problème à long terme.
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Pour de nombreux États, l'enjeu est désormais de progresser rapidement pour contrer les projets de monnaies virtuelles privées. Surtout qu'installer une cryptomonnaie officielle à l'international pourrait aussi être un moyen de peser dans l'économie mondiale. Selon Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada et actuellement gouverneur de la Banque centrale d'Angleterre, une « monnaie virtuelle pourrait atténuer l'influence dominante du dollar dans les échanges mondiaux ». D'autres pays travaillent donc à la création d'une cryptomonnaie nationale, comme la Chine avec le crypto-yuan, la Grande-Bretagne et le Japon. L'Union Européenne développe également cette idée d'un crypto-euro. Benoît Cœuré, ex-membre du directoire de la BCE et rédacteur d'un rapport sur les cryptomonnaies pour le G7 en 2019, a été nommé à la direction d'une nouvelle unité de la Banque des règlements internationaux (BRI). Celle-ci est chargée de créer une alternative publique aux initiatives privées de monnaies numériques. Or, le temps presse. Aujourd'hui le projet Libra de Facebook semble en perte de vitesse, après les levées de boucliers à l'international et l'abandon du projet par de grands noms tels que Visa, Mastercard ou Paypal. Mais la guerre numérique entre les États et les entreprises privées semble bel et bien déclarée. D'autres géants du numérique comme Google et Amazon pourraient prochainement lancer leur propre monnaie virtuelle.
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