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Vatel Direct : de la gestion de portefeuille au crowdfunding

En 2016, pour élargir son offre au-delà des FCPI et FIP, la société de gestion de portefeuille Vatel Capital a créé Vatel Direct, plateforme de financement participatif dédiée à l'emprunt obligataire des PME. Rencontre avec François Gerber, associé gérant.

Temps de lecture : 3 minute(s) - Par C. Courvoisier | Mis à jour le 04-01-2021 12:07:00 | Publié le 26-07-2019 14:51  Photo : François Gerber, fondateur de Vatel Direct  
Vatel Direct : de la gestion de portefeuille au crowdfunding

Ideal-investisseur.fr – Pourquoi vous être lancé dans le financement participatif alors que vous rencontriez déjà le succès en tant que société de gestion de portefeuille ?

François Gerber. - Cela faisait des années que l'on voyait passer des opportunités de placements obligataires. Notre clientèle, composée principalement de conseillers en gestion de patrimoine, était partante pour y investir. Nous avons demandé à l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) quel était le cadre légal pour ce type de placement, mais rien n'existait. Nous avons donc décidé de nous appuyer sur les décrets du financement participatif.

En parallèle, une de nos sociétés souhaitait acquérir ses bureaux. A notre grande surprise, certaines banques ont opposé un refus malgré une excellente visibilité financière. Nous nous sommes dit que si une opération aussi simple était difficile à financer malgré une bonne santé financière, le marché du financement pour les entreprises devait être plus large que nous le pensions a priori.

Les PME en croissance, bien installées, rentables, mais qui ont des besoins non satisfaits par le monde bancaire sont donc la base de notre marché. Nous leur proposons d'emprunter de l'argent auprès d'investisseurs sous forme d'obligations simples, amorties dans le temps. Cela leur permet d'être financées raisonnablement à un taux nominal compris entre 5 et 10%. En 2016, la première collecte a été lancée pour Photosol, une entreprise qui créée et exploite des parcs solaires.

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Quel est le ticket moyen de vos investisseurs pour un projet ?

20 000 € environ. Les souscripteurs sont très divers : il n'y a pas que des family offices et des personnes fortunées, il y a aussi des entreprises qui ont un peu de trésorerie de côté qu'elles souhaitent dynamiser sur une période de 5 ans maximum.




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Combien de dossiers recevez-vous chaque mois de la part des entreprises ?

Nous ne sommes pas dans une logique de masse. Nous nous concentrons sur les meilleurs sujets. Une partie des entreprises que nous avons choisi de financer travaillent avec nous depuis des années. Par exemple, Agripower est une ancienne participation de Vatel Capital. Nous avons un historique, nous connaissons bien les dirigeants. De même, nous travaillons avec les dirigeants d'Akuo Energy, numéro 2 français de la production d'électricité d'origine renouvelable, depuis plus de 10 ans.

Nous finançons également des entreprises cotées en bourse comme Makheia, Doge Invest (qui est la holding du promoteur Realités), Egide ou Eurobio. Ce sont donc des entreprises d'une certaine taille, ce qui n'est pas courant dans le secteur du financement participatif.

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Que se passe-t-il une fois que vous avez sélectionné un projet ?

Après la phase de diligence, nous rédigeons un DIRS (Document d'Informations Réglementaires Simplifié), puis nous prévenons à la fois nos conseillers partenaires et les membres de la plateforme qu'il y a un nouveau dossier en ligne.
Nous leur donnons un descriptif assez bref et si le projet les intéresse, ils peuvent poser leurs questions et investir. Au bout de 30 jours, nous clôturons la collecte si le montant minimum est atteint. Jusqu'à présent, il l'a toujours été.
Tous les mois, les investisseurs vont ensuite percevoir les intérêts et une partie du capital, jusqu'au complet remboursement.

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Pour l'investisseur, l'obligataire est-il selon vous moins risqué que la participation au capital ?

Sans aucun doute, puisque comme il s'agit d'amortissement mensuel progressif, le risque de l'investissement baisse avec le temps.
Typiquement, quand vous prenez le premier dossier que l'on a financé, en l'occurrence Photosol au taux de 7% sur 5 ans, cela veut dire qu'au bout de 3 ans et demi vous avez récupéré la totalité de votre mise. A partir de ce moment il n'y a donc plus de risque sur le montant que vous avez investi.

Bien sûr, vous avez un risque de tout perdre dans l'hypothèse où l'entreprise ne paye même pas la première mensualité ; c'est-à-dire si l'on est face à une fraude.

Quels sont les frais sur ce type de placement ?

Nous facturons à la société émettrice un pourcentage au départ, qui généralement est de l'ordre de 4 ou 5 % maximum du montant levé. En cours de vie, il y a une rémunération de notre position de représentant de la masse des investisseurs qui est symbolique, environ un millième du capital restant dû. Il n'y a pas d'autre frais.

Pensez-vous que la conjoncture économique soit encore porteuse pour l'avenir ?

A mon avis, nous sommes dans un point d'inflexion économique qui pousse à être prudent. De nombreux indicateurs commencent à plafonner, voire à baisser. Depuis 22 ans que nous finançons des PME, nous avons vécu plusieurs crises. Ce que l'on constate presque systématiquement lors de ces contractions, c'est que les entreprises les plus faibles disparaissent tandis les plus fortes se mettent dans une position d'attente avant que l'économie ne reparte. Notre objectif est de nous focaliser sur ces PME.



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