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Lorsque l'économie ralentit, les investisseurs ont tendance à rapatrier leurs avoirs sur des actifs moins risqués. Considérés comme plus stables, ils sont sensés protéger leur capital. Voici 3 des « valeurs refuges » les plus prisées.
L'économie est cyclique. L'Histoire est ponctuée d'une succession de crises financières ou économiques. Durant ces périodes, la valeur de la plupart des actifs baisse, voire dévisse de façon catastrophique comme en 1929 ou en 2008. Lorsque la situation économique se tend, les investisseurs ont tendance à vouloir protéger leur capital en misant sur des actifs moins risqués. Ils choisissent donc en priorité ceux qui ont démontré une plus grande résistance aux cycles économiques. Nommés « valeurs refuges », ces actifs sont réputés conserver une valeur lors des crises, à l'image d'un bateau qui garderait son cap en pleine tempête. Plus les incertitudes sont nombreuses sur les marchés financiers, plus ils sont demandés et conservés, ce qui provoque une augmentation de leur prix. Un phénomène qui contribue aussi à les conforter dans leur réputation de « valeur refuge ». Pour autant, investir dans une valeur refuge ne garantit pas que le capital soit protégé. S'ils sont réputés comme étant moins sensibles aux cycles, ces actifs voient également leur valeur fluctuer de façon périodique.
Le fonctionnement de l'économie est basé sur la confiance des agents économiques (investisseurs, épargnants, consommateurs, entreprises...). Lorsqu'un certain nombre de signaux laisse présager une crise, le changement de comportement massif de ces agents peut amplifier le phénomène. Ainsi les anticipations globales de tous ces acteurs sont déterminantes dans la survenue d'une crise et sa profondeur. A lire également : Les risques internationaux vont s'accentuer
L'or est considéré comme une valeur refuge de long terme. Son cours n'est pas directement lié à l'évolution des marchés financiers. Contrairement aux actions, son prix n'est pas lié aux résultats d'une société et à sa capacité à rembourser ses dettes. Il n'est pas non plus lié au taux des emprunts d'État sur les marchés, pourtant considérés comme des valeurs de référence. Le métal jaune puise sa valeur dans le fait qu'il existe physiquement. Il possède des propriétés chimiques recherchées et prisées depuis des millénaires. Il a l'avantage de pouvoir être stocké et emporté sous forme de lingots, de pièces ou de bijoux. Il revêt de surcroît une réelle utilité dans différentes industries. Contrairement à la plupart des actifs, l'or ne procure pas de rendement à son détenteur. Son cours repose uniquement sur la confrontation de l'offre et de la demande entre acheteurs et vendeurs. Fort de son aura de valeur refuge, plus les situations économiques sont instables, plus son prix a tendance à progresser. Le métal jaune bénéficie en effet d'un contexte qui lui est favorable. C'est un produit dont les stocks sont limités. Par conséquent, l'augmentation de la demande ne peut pas être compensée par l'augmentation de la production. La seule variable d'ajustement est donc la hausse du cours de l'once d'or. Ce métal précieux est en grande partie acheté par les banques centrales à des fins de stockage. Selon le World Gold Council, organisation de développement du marché de l'industrie aurifère, « 76% des banques centrales considèrent que l'or est pertinent en tant qu'actif refuge ». Pour les États, l'or constitue en effet une réserve de change. Plus ils en stockent, plus ils inspirent confiance sur les marchés financiers. Les investisseurs internationaux sont donc plus enclins à leur prêter de l'argent pour financer leurs dépenses intérieures. Le stock d'or détenu peut en effet servir à garantir les emprunts d'État. Cela a pour effet de renforcer la confiance dans la monnaie locale tout en réduisant la dépendance au dollar. Aujourd'hui, la demande d'or est d'ailleurs tirée par les pays émergents qui ont récemment vécu une forte croissance économique.
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La zone Euro est le premier détenteur d'or avec plus de 10 000 tonnes. Viennent ensuite les États-Unis (8 000 tonnes). La France détient 2 400 tonnes. A découvrir : Investir dans l'or : comment ça marche ?
L'immobilier est considéré comme la valeur refuge par excellence, notamment par les particuliers. Certes, son prix peut varier en raison de nombreux facteurs (taux d'intérêt, conjoncture économique, démographie, emplacement...). Mais les biens immobiliers ont l'avantage d'être des actifs « tangibles ». Spontanément, l'immobilier rassure, car il dispose de caractéristiques intrinsèques solides. Premièrement, il a une valeur d'usage : il permet de répondre au besoin fondamental et intemporel de se loger. Cela lui confère une valeur d'échange, matérialisée par la location ou la vente. Deux actes qui permettent soit de percevoir un rendement, soit de récupérer du capital. Enfin, l'immobilier est voué à durer. Il autorise son détenteur à se projeter sur plusieurs décennies. Même si les prix de l'immobilier baissent, le bien a de fortes chances de toujours exister dans quelques années. Il pourra alors être vendu ou transmis à des héritiers. Les Français ne s'y sont pas trompés, puisque 60 % d'entre eux sont propriétaires de leur résidence principale. L'immobilier représente également 61 % de leur patrimoine, avec une valeur estimée selon l'INSEE à près de 6 800 milliards d'euros.
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La monnaie helvète est considérée comme une réserve de valeur par de nombreux investisseurs. Elle tire cette réputation d'une certaine stabilité historique lors des crises les plus graves, et surtout du faible endettement du pays. Tout en conservant de solides réserves d'or, la Suisse n'affiche que 30% d'endettement (là où, à titre de comparaison, la France frôle les 100%). Cette stabilité inspire la confiance et attire donc les investisseurs. Le Franc Suisse a commencé à bâtir sa réputation de valeur refuge au début des années 1930, alors que les autres monnaies d'effondraient une à une. Le maintien de l'étalon-or a permis à la devise de se maintenir durant la Grande Dépression. Cette stabilité a attiré les investisseurs et a transformé la devise suisse en la monnaie la plus chère du monde. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Suisse a constitué des stocks d'or en vendant à l'Allemagne des matières premières. En 1945, elle a refusé de se soumettre aux accords de Bretton Woods, qui ancraient les monnaies sur le dollar américain. Lorsque ces accords sont tombés en 1971, le Franc Suisse n'en est devenu que plus fort. Fidèle à sa réputation, le Franc Suisse a également réussi à tenir bon après la crise des subprimes de 2008. Toutefois, sa qualité de valeur refuge est progressivement remise en cause. Selon certains analystes, ses caractéristiques se rapprochent de plus en plus de celles de l'Euro. Un nombre croissant d'investisseurs lui préfèrent aujourd'hui le Yen ou le Dollar.
La force du Franc Suisse n'est pas toujours bonne pour l'économie du pays. En freinant les exportations, elle ne protège pas les Suisses contre les crises économiques.