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Taux bas : bientôt la fin car trop risqués ?

0,35 % sur 10 ans. C'est le taux de crédit record annoncé par le courtier Credixia. Depuis la baisse des taux directeurs par la Banque Centrale Européenne (BCE) en 2016, jamais le coût d'un emprunt n'a été aussi bas. Ce qui n'est pas sans inquiéter les autorités.

Temps de lecture : 2 minute(s) - Par Céline Dulary | Mis à jour le 20-03-2020 19:53:00 | Publié le 11-09-2019 10:21  Photo : © Shutterstock  
Taux bas : bientôt la fin car trop risqués ?

Des taux records sur les crédits immobiliers

Les taux d'emprunt concernant les crédits immobiliers n'en finissent pas de baisser. Selon le courtier Credixia, il est désormais possible d'emprunter au taux record de 0,35% sur 10 ans. Un taux inférieur à l'inflation, qui rend le crédit presque gratuit.

Selon le courtier, plusieurs banques ont annoncé des baisses allant jusqu'à -0,40 point. Si les établissements bancaires diminuent encore leurs taux, c'est que le crédit immobilier est devenu un « produit d'appel » pour attirer de nouveaux clients. Des personnes qui, en théorie, devraient leur rester fidèles très longtemps, puisqu'il est fort peu probable qu'elles puissent renégocier un taux plus avantageux dans une autre banque.

Cette tendance de taux très bas devrait encore se poursuivre. Elle est en effet directement liée aux taux directeurs fixés par la Banque Centrale Européenne (BCE), notamment ceux auxquels les banques peuvent placer leurs liquidités ou emprunter. Or, Mario Draghi, le Président de l'institution, a indiqué que ceux-ci devraient se maintenir « à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas au moins jusqu'à la mi-2020 ».

Mario Draghi termine son mandat le 1er novembre prochain et sera remplacé par Christine Lagarde, l'actuelle Présidente du Fonds Monétaire Internationale (FMI).
A lire également : Pourquoi la France emprunte à taux négatifs ?

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Des taux bas qui engendrent des risques pour le système bancaire

La politique de taux très bas pratiquée par les banques commence à inquiéter les autorités. L'ACPR a annoncé il y a quelques jours renforcer sa surveillance notamment sur le financement des opérateurs immobiliers. Le 10 septembre, le Haut Conseil à la Stabilité Financière (HCSF) a renouvelé ses inquiétudes quant à la vulnérabilité potentielle des banques sur le segment des crédits immobiliers.

La crainte des institutions concerne notamment un risque accru de défaillance des emprunteurs, lié à des conditions d'octroi de crédit de plus en plus souples, mais également un risque sur la solidité des banques puisque pour pratiquer des taux à ces niveaux, les établissements de crédit renoncent à leur marge.

Dans son communiqué, l'HCSF indique avoir signalé à plusieurs reprises « sa vigilance quant au crédit immobilier. Il estime que, même si le risque reste contenu à l'heure actuelle, les tendances observées constituent une vulnérabilité à moyen-terme. » L'institution a indiqué préparer un rapport sur le financement de l'immobilier résidentiel et « étudier le cas échéant les modalités d'actions pertinentes et proportionnées pour contenir ces risques ».




Le Haut Conseil à la Stabilité Financière (HCSF) est une institution qui réunit le gouvernement et les superviseurs financiers français comme l'ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution qui surveille l'activité des banques et des assurances), l'AMF (Autorité des Marchés Financiers, le « gendarme de la bourse ») et l'ANC (Autorité des Normes Comptables).

Des encours qui ne cessent de croître

L'inquiétude du Haut Conseil est renforcée par un contexte international incertain : outre la baisse des taux pouvant avoir un impact sur la profitabilité des banques et la stabilité financière, l'institution pointe du doigt les risques des marchés financiers, la baisse des taux longs au niveau mondial, et le « contexte d'incertitude élevée au plan macroéconomique en Europe, notamment avec le Brexit, dans les pays émergeants et aux États-Unis. »

L'emprunt des ménages et des entreprises ne cesse de croître, « principalement porté par le crédit immobilier » et « un assouplissement progressif des conditions d'octroi » selon le HCSF. Il enregistrait ainsi + 6,4 % en juillet dernier selon l'institution, soit plus de 1000 milliards d'euros d'encours. L'endettement de ces agents économiques atteint plus de 133 % du PIB au premier semestre 2019, « un taux supérieur à la moyenne de la zone euro », selon le HCSF.

Pour aller plus loin :
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